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Front de gauche des arts et de la culture. Que serait la diversité culturelle sans les Langues et Cultures de France ?
La position du parti de Gauche sur les Langues et Cultures de France est actuellement mise en débat. Mais nous voulons préciser ici, la position du Front de gauche sur
Par Jacques BLIN pour Réseau Langues et Culture de France (PCF) le 17/11/11 11:57

Compte rendu de l’atelier inaugural du 8 octobre à Montpellier.

"La position du parti de Gauche sur les Langues et Cultures de France est actuellement mise en débat. Mais nous voulons préciser ici, la position du Front de gauche sur la question, position définie lors de la rencontre de Montpellier le 8 octobre".

Les participants au riche débat du 8 octobre à Montpellier ont convenu de poursuivre leur réflexion sous la forme d'un atelier thématique pérenne en vue d'aboutir à un enrichissement de l'actuel projet de programme partagé, et de nourrir les positions des candidats du Front de Gauche aux élections présidentielle et législatives.

Ce qui n'a pas fait débat, c'est l'importance de la culture commune dont le socle est le principe de la laïcité, la citoyenneté, l'égale dignité de tous, la place de la langue française comme langue commune nationale.

Ce qui n'a pas fait débat, c'est la reconnaissance de l'importance des langues et cultures régionales de France. La valorisation de la richesse linguistique en France et dans le monde participe de la résistance au rouleau compresseur d'une monoculture liée à un impérialisme économique, culturel et consumériste.

Ces mesures de valorisation concernent les langues existant sur le territoire national : langues régionales territorialisées du patrimoine en France et dans les DOM-TOM, langues des migrants. Le rapport Cerquiglini de 1999 en recensait 75, dont le plus grand nombre dans les DOM-TOM. La prise de position de l'UNESCO de 2007 sur la nécessité de préserver et faire vivre le patrimoine linguistique et culturel mondial est un axe de référence.

Dans un monde où l'on trouve 6000 langues et moins de 200 États, qui ont des gestions très diverses de leurs politiques linguistiques, le cas français avec une seule langue officielle est assez rare : l'idéologie justifiant la création d'États-nations par une langue commune est historiquement dépassée et peut être fort dangereuse. La "défense de la langue française", au demeurant nécessaire, ne repose pas sur une prétendue supériorité, comme le démontrent toutes les recherches en langue, elle va de pair avec la prise en charge de la défense de ses propres langues minoritaires. L'avancée que constitue la création en 2000, de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), dans la mission d'une part de promotion de l'emploi du français, de son utilisation comme langue de communication internationale, d'autre part de valorisation des langues de France et de développement du plurilinguisme, est loin d'avoir épuisé toutes ses possibilités.

La langue nationale est la langue commune, héritage de l'histoire particulière de notre pays, avec ses ombres (contraintes aboutissant à la négation des langues et cultures maternelles tant à l'intérieur que dans l'empire colonial) et ses lumières (égalité des citoyens par accès facilité aux règles communes et à l'exercice de la souveraineté populaire, langue des droits humains universels…).

Notre débat a montré et réaffirmé que c'est du service public national que relèvent les mesures à prendre pour aider à valoriser et à faire vivre la richesse du patrimoine culturel et linguistique, tant dans le domaine décisif de l'enseignement que des médias et de la création artistique. Bien entendu, cette impulsion n'est pas contradictoire avec des conventions nécessaires avec les collectivités territoriales concernées à différents niveaux. Il s'agit de revoir, en tenant compte de la diversité des situations, les conditions légales de l'usage et de la promotion de ce patrimoine vivant. La loi Deixonne de 1951 et des décrets postérieurs avaient initié la prise en compte et l'enseignement des langues et dialectes présents sur le territoire français. Il s'agit d'aller au-delà, avec notamment des avancées nouvelles, qui, sans remettre en cause l'usage de la langue commune, doivent aussi concerner les domaines de l'information et de la création culturelle.

En tenant compte de ces principes, il ne saurait bien sûr y avoir de contrainte à utiliser ces langues et cultures. C'est par l'élargissement allant vers la généralisation de l'offre que l'on doit permettre à ceux qui le souhaitent de disposer des moyens de s'en enrichir.

Lors du débat entre l'assemblée et les représentants des composantes du Front de gauche, s'est dégagée une volonté commune d'établir des points de convergence. S'inscrivant dans cette démarche, Alain Hayot pour le PCF a fait la proposition de s'atteler à la construction d'un nouveau projet de loi, en s'appuyant sur le texte qui avait déjà fait l'objet d'une rédaction en 2005, se référant au projet de loi Hermier de 1998 (cf. le site du réseau des langues et cultures de France : (voir le site)

René Revol pour le Parti de Gauche, a partagé cette proposition et comme d'autres intervenants s'est inquiété d'une socialisation scolaire exclusivement en langue régionale qui serait une source d'inégalités dans l'accession au savoir et à la culture. Il est favorable à la poursuite de ce débat ouvert, y compris, comme l'ont fait remarquer certains participants, dans sa dimension européenne.

Des participants ont rappelé que le candidat à l'élection présidentielle du Front de gauche, élu européen de régions occitanes, est sollicité à l'occasion de la manifestation de Toulouse du mois de mars 2012.

Afin de donner toute sa dimension au débat positif qui s'est ouvert et de dissiper certaines déclarations qui ne reflètent pas une orientation du Front de Gauche, il est nécessaire d'affirmer une position claire, qui tout en apportant son soutien à cette initiative, favorise la poursuite et l'enrichissement du débat.

Les participants de l'atelier de Montpellier ont décidé de continuer leur travail commun, ce que d'ailleurs des participants non présents (mais pour beaucoup excusés et attentifs à nos travaux), notamment de Bretagne, de Corse et d'autres régions, ont souhaité de leur côté.

L'hypothèse d'une rencontre nationale à Paris est envisagée pour faire une mise au point sur l'état des travaux communs, par exemple début janvier. Une rubrique spéciale pourra être ouverte, non seulement sur le Réseau des langues et cultures de France, mais aussi sur les sites du Front de Gauche et de ses composantes.

Voir aussi sur le même sujet : langues régionales,France
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