Publié le 12/08/22 9:13 -- mis à jour le 19/08/22 08:41

Sous prétexte d’un questionnement ouvert, l’exposition « Celtique ? » qui se tient au Musée de Bretagne du 18 mars 2022 au 4 décembre 2022, procède en réalité à une manipulation nationaliste des esprits qui, bien que dénoncée à plusieurs reprises — arguments à l’appui —, ne suscite toujours pas, pour l’instant, les réactions publiques qui s’imposent.
La manipulation
Une fausse question
L’exposition « Celtique ? » du Musée de Bretagne prétend « questionner l’identité celtique de la Bretagne »[1], ce qui serait très intéressant si ce n’était un artifice : tout questionnement peut, en effet, s’avérer intellectuellement constructif[2]. Pour ma part, en tant qu’enseignant-chercheur, je passe mon temps à me poser des questions, à émettre des hypothèses et à douter. Je suis donc particulièrement ouvert au questionnement. Mais, à travers cette exposition, le Musée de Bretagne tente de faire passer pour un « questionnement » ce qui n’est, en vérité, qu’une démonstration biaisée, contraire à la déontologie scientifique et irrespectueuse du public.
Une vraie tromperie
J’ai montré, dans un billet publié le 29 juin sur le Club de Mediapart, en quoi résidait la malhonnêteté intellectuelle de l’exposition[3]. Voici, pour mémoire, un résumé de mes principaux arguments :
- Il est malhonnête, de dire que c’est le mouvement breton qui est allé chercher la celtitude : en réalité, elle est accolée aux Bretons depuis le Haut Moyen Âge. Le mouvement breton s’est surtout efforcé de retourner le stigmate.
- Il est malhonnête de ne mentionner que l’utilisation qui a été faite de la celtitude par les nationalistes bretons, sans évoquer l’utilisation qui a été faite de la celtitude par le nationalisme français d’État, fondée sur des idées racistes, enseignée dans les écoles pendant des générations, et reprise aujourd’hui par l’extrême droite.
- Il est tendancieux d’écrire que c’est « le nationalisme revanchard qui va relever la France après la guerre ».
- Il est faux de dire qu’il n’y a pas de filiation directe entre les faits culturels d’aujourd’hui et ceux des populations de l’Antiquité alors qu’il existe une filiation linguistique directe entre les langues celtiques contemporaines et les langues celtiques de l’antiquité.
- Il est contraire à toute déontologie de dissimuler sciemment les travaux scientifiques qui contredisent le propos de l’exposition, notamment ceux du fameux ethnologue Donatien Laurent.
- Il est malhonnête d’utiliser un jeu pipé pour glisser astucieusement des idées inexactes dans l’esprit du public.
Des lanceurs d’alerte
Au moins trois alertes successives ont été lancées au sujet de cette exposition :
- Le 20 mai 2022, le musicien Alan Stivell, parrain de l’exposition, retire son parrainage en dénonçant sur Facebook une « manipulation des esprits »[4];
- Le 29 juin, j’alerte sur une « manipulation idéologique au Musée de Bretagne » à travers le billet que je viens de citer, publié sur le Club de Mediapart[5];
- Le 23 juillet, Yann-Vadezour ar Rouz dénonce une « stigmatisation de l’identité bretonne » sur le site « Justice pour nos langues »[6].
J’ignore l’écho que les autres alertes ont rencontré mais, pour ma part, j’ai reçu un nombre inhabituellement élevé de réactions — toutes positives — à mon billet. Si certaines émanaient du grand public, beaucoup d’autres provenaient de la communauté scientifique : ethnologues, archéologues et, même, membres du comité scientifique de l’exposition ou du Musée de Bretagne. Barry Cunliffe, en particulier, archéologue de réputation mondiale que je ne connaissais pas personnellement, m’a fait l’honneur de m’écrire en ces termes :
« Plusieurs personnes que je connais ont visité [cette exposition] et ont été très mécontentes du ton partial de la présentation. Je suis très heureux d’avoir votre opinion réfléchie. Je comprends maintenant parfaitement pourquoi il y a eu du mécontentement. Il est vraiment dommage que les autorités du musée n’aient pas saisi l’occasion d’encourager un débat sérieux et ouvert d’esprit[7]. »
Toutes ces réactions privées m’ont conforté dans mon analyse mais l’absence, jusqu’à présent, de réaction publique me trouble.
Les réactions publiques se font attendre
Les médias
La presse quotidienne régionale et la télévision régionale ne se sont pas encore vraiment emparées de ces trois alertes successives. Elles ont, certes, évoqué la démission d’Alan Stivell mais en tendant, parfois, à en atténuer la portée. Ainsi Le Télégramme a-t-il fait paraître dans ses colonnes que le musicien « boude » l’exposition[8], ce qui risque de réduire son alerte à un simple enfantillage dans l’esprit des lecteurs. France 3, pour sa part, a publié sur son site internet que « tout est dans le point d’interrogation » du titre de l’exposition, ce qui pourrait sous-entendre que Stivell refuse le débat[9]. Or, ce fameux point d’interrogation n’est en réalité qu’un leurre : sous prétexte de prendre « un parti pris de questionnements »[10]— lequel serait parfaitement louable —, l’exposition ne questionne pas, elle affirme. Elle pose, en effet, une thèse empreinte de nationalisme français et dissimule aux yeux du public les travaux scientifiques qui permettraient à celui-ci de se rendre compte que cette thèse est infondée. Il eut été plus juste que cette exposition s’appelât « Pas celtique ! », avec un point d’exclamation.
Quant aux deux autres alertes (la mienne et celle du site « Justice pour nos langues »), elles n’ont jusqu’à présent pas été relayées par les médias régionaux[11]. Les institutions régionales, en revanche, ont-elles davantage réagi ?
Les institutions
Le Conseil régional de Bretagne
On peut lire sur internet que la Direction de l’éducation et des langues de Bretagne du Conseil régional de Bretagne a été saisie de la question de cette exposition le lundi 1er août 2022. Le directeur du service a répondu avoir « bien noté [cette] alerte » et ajouté « nous allons nous renseigner »[12], ce qui n’engage à rien.
Les Champs libres
On peut également lire, sur le même site internet, que la directrice générale des Champs libres, dont dépend le Musée de Bretagne, a annoncé, pour faire suite aux critiques, que les textes de l’exposition seraient « réexaminés »[13]. On ne peut a priori que s’en réjouir. Toutefois, l’argumentation qui accompagne ce projet de réexamen — selon laquelle le problème de l’exposition ne consisterait qu’en « quelques maladresses » et « adjectifs un peu déplacés » — laisse perplexe sur la volonté réelle de corriger l’exposition. Car ce n’est pas de « maladresse » qu’il s’agit mais, au contraire, d’une habileté à manipuler qui a été prise en défaut[14]. Espérons que le « réexamen » en question ne sera pas factice, se contentant simplement d’enlever les ficelles trop voyantes.
Il ne suffit pas, en effet, de retirer la conclusion péremptoire et erronée de l’exposition (selon laquelle « il n’y a pas de filiation directe entre les faits culturels d’aujourd’hui et ceux des populations de l’Antiquité »[15]) et de changer quelques« adjectifs un peu déplacés » pour faire cesser la manipulation. Un vrai questionnement — qu’il soit scientifique, juridique ou autre — repose sur une information complète ou, à tout le moins, équilibrée. Or, l’exposition a savamment dissimulé les travaux scientifiques qui n’allaient pas dans le sens de son idéologie (selon laquelle la celtitude contemporaine serait un mythe construit par le Mouvement breton, qui a dérivé vers la collaboration lors de la Seconde Guerre mondiale). Au lieu de se contenter de faire disparaître les « trucs » qui ont été éventés par la critique, il faut désormais que le Musée de Bretagne expose les travaux scientifiques que cette exposition a cachés, qu’il en finisse avec l’opposition factice entre culture matérielle et culture immatérielle, et enfin qu’il contextualise le propos de l’exposition.
Exposer les travaux scientifiques qui ont été cachés
Étant moi-même sociologue et quelque peu linguiste, j’ai évoqué dans mon précédent billet des travaux ethnologiques et linguistiques omis par l’exposition. Notamment ceux de Joseph Cuillandre, Daniel Giraudon et surtout Donatien Laurent, qui suggèrent une continuité culturelle entre les populations celtiques des temps anciens et celles d’aujourd’hui[16].
Depuis lors, parmi les nombreux témoignages qui m’ont été communiqués, il m’a été indiqué que l’article (un peu complexe) de Donatien Laurent sur la Troménie de Locronan[17]avait fait l’objet d’une belle vulgarisation[18], publiée par un partenaire du Musée de Bretagne : ce dernier peut donc en faire usage.
Ce sont surtout, cependant, les grands noms de l’histoire et de l’archéologie des Celtes dont il m’a été signalé qu’ils avaient été occultés par l’exposition. Notamment :
- l’archéologue Venceslas Kruta, pour qui il n’y a « pas rupture, mais évolution » entre le monde celtique et la société médiévale[19];
- les historiens Myles Dillon et Nora K. Chadwick, pour qui la culture celtique a en partie « survécu » en Irlande, Écosse, Pays de Galles et Bretagne jusqu’à l’époque contemporaine[20];
- et enfin l’archéologue Barry Cunliffe, qui vient de publier un ouvrage majeur sur la continuité de l’identité celtique en Bretagne de l’antiquité au XXe siècle aux Presses de l’Université d’Oxford (peut-être la plus prestigieuse maison d’édition universitaire du monde)[21].
On pourra, certes, me rétorquer que tout ne peut pas être montré dans une exposition. Mais entre « tout montrer » et ne rien montrer du tout de ce qui a été exprimé par les scientifiques dont les travaux contredisent l’idéologie de l’exposition, il y a une marge.
En finir avec l'opposition factice entre culture matérielle et culture immatérielle
Selon les ouvrages de Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc’h, les Celtes de l’antiquité — qui n’ont pas constitué d’empire et ont refusé de recourir à l’écriture — étaient surtout unis par leur culture immatérielle : leurs langues, d’une part, et le druidisme, d’autre part[22]. Or, les langues celtiques subsistent encore aujourd’hui, tant bien que mal, en Bretagne et dans les îles britanniques. Quant au druidisme, s’il a disparu depuis des siècles, il a néanmoins laissé quelques traces jusqu’à nos jours dans les représentations du monde, le folklore, l’art et certains rites religieux, qui ont fait l’objet d’études scientifiques sérieuses. Il est donc absurde d’opposer sommairement la réalité au mythe.
Contextualiser
Il est légitime d’évoquer l’utilisation de la celtitude qui fut faite par des nationalistes bretons, y compris dans le cadre de la collaboration avec les nazis ; en revanche, il est illégitime de le faire hors de tout contexte. Or, c’est le nationalisme français qui, le premier, s’est drapé dans la celtitude à partir de la « querelle des deux races »[23], puis l’a largement diffusée pendant des générations à travers l’école républicaine, en recourant à des arguments issus du « racisme scientifique ». Évoquer l’un sans l’autre, c’est tromper le public. On peut espérer que le « réexamen » de l’exposition ne se fera pas a minima et amènera cette contextualisation. En attendant, cependant, que peut-on dire des réactions de la « société civile » à ces alertes ?
La société civile
L’association Bretagne culture diversité (BCD)
J’ai saisi à plusieurs reprises l’association parapublique BCD, créée à l’initiative du Conseil régional de Bretagne qui la finance, et chargée d’une mission d’éducation culturelle du public. Elle a refusé jusqu’à présent de se désolidariser de l’exposition dont elle est partenaire, et continue même d’effectuer de la publicité pour elle sur internet. J’ai donc démissionné à regret de cette association, alors que j’en fus le président fondateur, puis le président du conseil scientifique.
Le comité scientifique
Plusieurs membres du comité scientifique de l’exposition ainsi que du conseil scientifique permanent du Musée de Bretagne ont exprimé — en privé — leurs réticences envers le contenu de cette exposition. En revanche, aucun n’a, jusqu’à présent, pris la parole publiquement. Je le déplore mais nous sommes en plein été et chacun a besoin de vacances. J’espère que les langues se délieront d’ici la rentrée.
Conclusion
À l’école, en France, tout enfant apprend des rudiments de culture « classique », c’est-à-dire latine et grecque : un peu d’histoire, quelques bribes de récits mythiques et mythologiques, et parfois un peu d’étymologie. La culture celtique, en revanche, est à peu près totalement absente de l’enseignement français. On ne peut donc que se réjouir qu’une institution régionale prenne l’initiative d’éclairer le grand public sur cette matière. Mais c’est à double tranchant.
Chaque adulte cultivé, en effet, s’il était amené à visiter une exposition indélicate concernant l’héritage latin et grec de la culture française, serait en mesure de faire, de lui-même, la part des choses. Or, il n’en va pas du tout de même concernant la culture celtique tant elle est méconnue. Une institution culturelle peut donc facilement, comme l’a fait le Musée de Bretagne en l’occurrence, tromper le public à son insu car celui-ci ne dispose pas du bagage culturel suffisant sur le sujet pour découvrir la supercherie.
Si, en outre, les alertes n’étaient ni relayées par la presse ni prises au sérieux par les élus et les institutions ; et si les acteurs de la vie culturelle et scientifique qui ont pris conscience de la manipulation et s’en émeuvent en privé ne prenaient pas la parole en public, le risque existerait de glisser en Bretagne, comme ailleurs, dans une ère de post-vérité[24]: Trump a gagné la présidentielle de 2020, Poutine ne fait pas la guerre en Ukraine et les Bretons ne sont pas celtes.
Qu’on se rassure, cependant, les Gaulois restent les ancêtres des Français !
Ronan Le Coadic
Professeur à l’université Rennes 2
Membre du centre de recherche CELTIC-BLM
[1] Page Web, « Celtique ? », Musée de Bretagne, [s.d.]. URL : Consulté le 8 août 2022.
[2] On peut même — si l’on fait preuve de rigueur scientifique et d’honnêteté intellectuelle — se poser la question de l’existence des Celtes (de même que celle des Germains, des Latins ou des Sémites…), comme le font certains sceptiques, mais tel n’était pas le propos de l’exposition.
[3] Ronan Le Coadic, « Manipulation idéologique au musée de Bretagne », Mediapart, 29 juin 2022. URL : . Consulté le 11 juillet 2022.
[4] Alan Stivell, « Musée de Bretagne à Rennes, exposition « Celtique ? » Je retire mon parrainage », Facebook, 20 mai 2022. URL : . Consulté le 8 août 2022.
[5] Le Coadic, op. cit. (note 3).
[6] Yann-Vadezour ar Rouz, « La stigmatisation de l’identité bretonne via l’exposition “Celtique ?” », Justice pour nos langues, juillet 2022. URL : .
[7] Extrait (traduit de l’anglais) d’un mail privé du 1er août, publié avec le consentement de l’auteur.
[8] Quentin Ruaux, « Quand Alan Stivell boude une exposition sur la Bretagne », Le Télégramme, édition Rennes, 24 mai 2022. URL :
[9] Céline Serrano, « Polémique. Tout est dans le point d’interrogation : Alan Stivell retire son parrainage de l’exposition “Celtique ?” du Musée de Bretagne », France 3 Bretagne, 25 mai 2022. URL : Consulté le 8 août 2022.
[10] Fabienne Richard, « Alan Stivell retire son parrainage de l’exposition « Celtique ? » qui se tient à Rennes », Ouest-France, édition Bretagne, 24 mai 2022.
[11] Mis à part un article dans Le Télégramme du 21 juillet. URL : Consulté le 10 août 2022. Un article a, par ailleurs été publié par Le Quotidien indépendant luxembourgeois : AFP et Le Quotidien, « La Bretagne, pas celtique ? Polémique autour d’une expo », LeQuotidien.lu, Luxembourg, 3 août 2022. URL : Consulté le 8 août 2022.
[12] « La Région Bretagne résolue à se renseigner sur les pratiques du musée de Bretagne », Justice pour nos langues, août 2022. URL : . Consulté le 8 août 2022.
[13] Yann-Vadezour ar Rouz, « Le musée de Bretagne contraint de revoir le contenu de l’exposition “Celtique ?” », août 2022. URL : . Consulté le 8 août 2022.
[14] Quant aux « adjectifs un peu déplacés », on se demande si le fait de mettre un autre adjectif à la place de « revanchard » modifierait beaucoup le sens de la formule « le nationalisme revanchard qui va relever la France après la guerre »…
[15] Musée de Bretagne, Exposition “Celtique ?”, 2022.
[16] Le Coadic, op. cit. (note 3).
[17] Donatien Laurent, « Le juste milieu : réflexion sur un rituel de circumambulation millénaire: la troménie de Locronan », Documents d’ethnologie régionale, vol. 11, 1990, p. 255-292.
[18] Anne Gouerou, Troménie de Locronan, un chemin au rythme du temps celtique, Lorient : Bretagne culture diversité, 2022. URL : Consulté le 8 août 2022.
[19] Venceslas Kruta, Les Celtes, 12e éd., Paris : Presses Universitaires de France, 2019 (Que sais-je ?).
[20] Myles Dillon et Nora K. Chadwick, Les royaumes celtiques, Paris : Marabout, 1979, 315 p.
[21] Barry Cunliffe, Bretons and Britons: The Fight for Identity, New York : Oxford University Press, 2021, 488 p.
[22] Christian-J. Guyonvarc’h et Françoise Le Roux, La civilisation celtique, Paris : Payot, 1995 ; Christian-J. Guyonvarc’h et Le Roux, Les druides, Rennes : Ouest-France, 1986, 448 p.
[23] Léon Poliakov, Le mythe aryen : essai sur les sources du racisme et des nationalismes, Paris : Calmann-Lévy, 2012.
[24] La notion de « post-vérité » évoque la tendance de certaines autorités à faire passer l’idéologie ou l’émotion avant la réalité objective et le penchant du public à leur faire confiance, ce qui finit par rendre la vérité secondaire. Si le terme est récent (cf. Keyes Ralph, The Post-truth Era: Dishonesty And Deception In Contemporary Life, New York : St Martins Pr, 2004), la réalité est ancienne et a été étudiée par la psychologie sociale. Cette dernière montre que, par une sorte de « paresse cognitive », nous sommes tous enclins à nous laisser influencer par les autorités présumées compétentes, nous laissant ainsi aller à « une forme de torpeur légère » (Gibert Cylien, « De la post-vérité à la post-justification : le cas du “rapport russe” sur Donald Trump », The Conversation, 7 février 2017). Pour réveiller notre esprit critique, l’intervention contradictoire d’autres autorités est particulièrement bienvenue.
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On marche sur la tête : le Conseil Régional ne fait rien concrètement pour défendre la culture bretonne et parallèlement finance modestement quelques associations (sans pouvoirs réels )pour faire croire qu’il défend vraiment la culture bretonne.
Quelle démagogie !!!!
Cependant, tant que ceux qui luttent pour la Bretagne garderont les couleurs politiques exclusivement jacobines en se divisant....comment pourra-t-il en être autrement ?
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Ah ouais, les tongues? Ben moi non plus, j'ignorais ce point. Comme quoi, même dans la plus vilaine et malhonnête exposition (Merci à Ronan ar C'hoadig de nous alerter - avec arguments d'autorité à l 'appui - sur le caractère très contestable de cette exposition) on apprend quelque chose (emaon o vousc'hoarziñ / sourire)!
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Fin du sourire particulier, je poursuis de façon plus générale.
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A Nantes, il y a une quinzaine d'années environ, une exposition (dont j'ai oublié le nom) dans le Château des Ducs de Bretagne / Kastell Duged Breizh s'était déjà illustrée par son caractère tendancieux et malhonnête. Roazhon ha Naoned, villes-soeurs dans et pour une Bretagne « lobotimisée »? Veulent-elles nous confisquer la Bretagne ?
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Un exposition, çà « expose » .Et donc çà devrait « exposer » un point de vue qui tienne la route.
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Gwir pe gaou? Ur ret e vefe d'un diskouezadeg lavarout ar wirionez istorel, skiantel, ha me oar..., ha n'eo ket ar c'hontrol?
(référendum à prendre ici au sens strict de vote décisionnaire, et non au sens large de vote oui / non, par abus de langage)
voir le site
Il n'y a plus de bretons en république française, pas même dans le 29.
Donc nous sommes un peuple sans État ni droit, à la merci d'un État prédateur qui supprime et ré-écrit tout ce qui dérange son roman National-iste.
C'est pour cela que définitivement la région bretagne n'est pas la Bretagne et l'autonomie de la B4 est une tartufferie de son président. Tous des pantins du pouvoir centrale contre notre peuple.
une carte B4 au haut moyen age !!!
(voir le site)
(voir le site)
Son propos est d'asséner des "vérités alternatives". Les Gaulois n'étaient pas des Celtes et les Bretons non plus !
Et pire de les disqualifier en les accusant d'avoir (tous) collaboré.
Il est troublant d'observer que tant l'agresseur de l'Ukraine fait de chaque Ukrainien libre un nazi à détruire. Et que de manière récurrente le jacobinisme dominant n'évite aucune occasion de nuire, par principe, à la Bretagne et aux Bretons, en les traitant entre-autres de "collabos" !
L'histoire démontre que les États en grave crise s'appuient sur une pseudo science pour mettre en oeuvre une abominable idéologie.
Re zo re !
AV
"qui aurait le courage de vous lire jusqu au bout..."
Réponse : tous ceux qui ne sont pas des trolls français de votre genre. Du genre de ceux que tous les peuples européens (pour le moins) vomissent.
A St Nazer 4 ème ville de Bretagne nous nous battons pour faire rétablir l'histoire de sa population
Les reculs les dénis démocratiques engagés par l'ex maire Mr Batteux(MDC) et le maire actuel Samzun (PS ?)ont entrainé des démarches restées sans réponses .
Ceci entraine une manifesation organisée par Bretagne Réunie le samedi 24 Septembre à St Nazer à partir de 11 h défilé et actions en ville à partir de 14 h.
J'espère que vous serez à nos côtés.
En signalant qu'en Loire Atlantique il y a un monopôle de la presse du grouep Ouest France-
Presse Océan,les hebdomadaires Echo de la Presqu'ile,le courrier du Pays de Retz, et Publi hebdos,sont sous contrôle de OF.
Enfin il faudrait analyser courageusement les liens des sociétés "secrètes" entre médias et élus..dans l'organisation de cette destruction de notre histoire. et les bloquages sur d'autres thèmes sociétaux .
(voir le site)
Très bonne remarque. C'est un point essentiel du fonctionnement de la France actuelle.
Tout ceci n'a bien sûr rien de spontané.
L'éradication du breton à l'école, due à une volonté d’État, était minorisée, voire contestée dans cette expo du Musée de Bretagne.
J'ai d'ailleurs ouï dire que des membres du CRBC de Brest ont voulu supprimer le mot "celtique" de leur acronyme... L'attitude du Musée de Rennes s'inscrirait donc dans une tendance actuelle. Pourquoi pas supprimer aussi le mot "breton"? "Centre de recherches", ça aurait de l'allure.
Sur le lien scientifiquement prouvé entre Celtes et Bretons, et la réalité des cultures celtiques, je renvoie à un ouvrage remarquable, dirigé et essentiellement écrit par Philippe Jouët: "Celtes et celtisme" (Encyclopédie de la Bretagne, diff. Coop-Breizh), qui se base sur l'ethno-linguistique, l'histoire et la mythologie
Nous perdons beaucoup de temps en recherche argumentaires, comme si il s'agissait avant tout d'un débat d'idées ou basé sur la science, et où les intervenants partiraient à égalité de traitement.
Jakez Lheritier pose une bonne question sur les liens entre élus, médias, représentants de l'Etat au travers d'organisations officieuses qui ont poids central en France. Il y a une entreprise méthodique de démolition de la Bretagne. En écoutant la dernière intervention de Loig Chesnais-Girard au Festival Interceltique dernièrement, je ne peux m'empêcher de penser qu'on lui a quelque peu tapé sur les doigts dernièrement. Mais où ?
Voilà une enquête qui mériterait d'être menée par des universitaires et/ou des journalistes un peu libres. Cela doit bien exister
Un "intellectuel en chambre" est une formule méprisante.
Mais en chambre ou n'importe où ailleurs selon sa liberté, il sera toujours nécessaire et préférable à n'importe quel "technicien du savoir pratique" (SARTRE : "Qu'est-ce qu'un intellectuel ?" ) généralement et sournoisement aux ordres de puissants intérêts le plus souvent masqués, rémunéré pour les sordides embrouilles qu'il crée dans l'esprit des gens ordinaires et ainsi disqualifié pour dire le juste et le vrai (Gwir).
Regardez du côté de la franc maçonnerie, obédience Grand Orient, qui a le même type de fonctionnement que l’Etat français et où beaucoup de nos hommes politiques et bureaucrates y siègent. À noter que les autres obédiences sont beaucoup moins jacobines ou alors pas du tout politique…
" Prenons pour exemple la société littéraire de Rennes qui réunit la plupart des meneurs du Tiers en 1789 et joua un grand rôle sous son titre modeste de ''chambre de lecture''. Ses statuts se résument en deux mots : c'est une société d'égaux, tout s'y décidant au scrutin ; (...) Rien de plus parfaitement démocratique mais de plus banal que son règlement. C'est celui de toutes les sociétés de pensée quelle que soit leur enseigne, science ou politique, bienfaisance ou plaisir.
Mais ce corps est plein d'ardeur et de mouvement. La société littéraire, ou du moins une partie de ses membres est préoccupée de philosophie, de patriotisme - on sait ce qu'il faut entendre par ces mots-là en 1789 - et l'effet montre alors ce que le bon sens pouvait prévoir : cette machine bien inoffensive en apparence, inoffensive même à l'origine et qui le fut restée aux mains de quelques lettrés paisibles, devient une terrible machine de guerre ; car elle a les deux qualités voulues : elle est maniable et unie. (...)
Il se forme ainsi, (...), au sein de la grande société, une autre plus petite, mais plus active et plus unie, qui n'aura pas de peine à diriger la grande à son insu. Elle se compose des plus ardents, des moins scrupuleux, des mieux au fait de la cuisine des votes. Chaque fois que la société s'assemble, ils se sont assemblés le matin, ont vu leurs amis, arrêtés leur plan, donné leur mot d'ordre, excité les tièdes, pesé sur les timides. Comme leur entente date de loin, ils tiennent en mains toutes les bonnes cartes. Ils ont maté le bureau, écarté les gêneurs, fixé la date et l'ordre du jour. La discussion est libre certes, ... (...).La ''volonté générale'' est libre comme la locomotive sur ses rails.
Ce procédé repose sur cette loi de la pratique sociale : que tout vote officiel est précédé et déterminé par une délibération officieuse. Tout groupe social est ''profane'' par rapport à un groupe ''initié'' plus restreint, plus uni, plus entraîné. C'est ce que l'on peut appeler le principe de la décision préalable."
in : "Essai sur la révolution française"
in : "La Machine révolutionnaire", TEXTO, Taillandier 2022. (p. 424 à 426)
" Prenons pour exemple la société littéraire de Rennes qui réunit la plupart des meneurs du Tiers en 1789 et joua un grand rôle sous son titre modeste de ''chambre de lecture''. Ses statuts se résument en deux mots : c'est une société d'égaux, tout s'y décidant au scrutin ; (...) Rien de plus parfaitement démocratique mais de plus banal que son règlement. C'est celui de toutes les sociétés de pensée quelle que soit leur enseigne, science ou politique, bienfaisance ou plaisir.
Mais ce corps est plein d'ardeur et de mouvement. La société littéraire, ou du moins une partie de ses membres est préoccupée de philosophie, de patriotisme - on sait ce qu'il faut entendre par ces mots-là en 1789 - et l'effet montre alors ce que le bon sens pouvait prévoir : cette machine bien inoffensive en apparence, inoffensive même à l'origine et qui le fut restée aux mains de quelques lettrés paisibles, devient une terrible machine de guerre ; car elle a les deux qualités voulues : elle est maniable et unie. (...)
Il se forme ainsi, (...), au sein de la grande société, une autre plus petite, mais plus active et plus unie, qui n'aura pas de peine à diriger la grande à son insu. Elle se compose des plus ardents, des moins scrupuleux, des mieux au fait de la cuisine des votes. Chaque fois que la société s'assemble, ils se sont assemblés le matin, ont vu leurs amis, arrêtés leur plan, donné leur mot d'ordre, excité les tièdes, pesé sur les timides. Comme leur entente date de loin, ils tiennent en mains toutes les bonnes cartes. Ils ont maté le bureau, écarté les gêneurs, fixé la date et l'ordre du jour. La discussion est libre certes, ... (...).La ''volonté générale'' est libre comme la locomotive sur ses rails.
Ce procédé repose sur cette loi de la pratique sociale : que tout vote officiel est précédé et déterminé par une délibération officieuse. Tout groupe social est ''profane'' par rapport à un groupe ''initié'' plus restreint, plus uni, plus entraîné. C'est ce que l'on peut appeler le principe de la décision préalable."
in : "Essai sur la révolution française"
in : "La Machine révolutionnaire", TEXTO, Taillandier 2022. (p. 424 à 426)
(voir le site)
A un excès répond un autre excès...ce n'est pas parceque un certain nombre de Bretons révoltés par la politique coloniale de l'Etat français sont tombés à leur tour dans l'excès en développant une sorte de vénération des anciens celtes avec parfois une vénération ethnico-raciste totalement condamnable...que l'excès inverse sous prétexte de détruire un mythe se justifie ...en utilisant une désinformation tout aussi condamnable.
(voir le site)
.Bertrand d'Argentré a été le premier nationaliste breton connu après la perte de cette indépendance a aussi sur l'origine troyenne des Bretons ,c'était une thématique certes erronée mais qui était en vogue à l'époque
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Puis on parcourt des tableaux colorés qui donnent de la "celtité" une idée un peu caricaturale: ah, les tongs gwenn-ha-du! Le guide parle du fest-noz: "Il ne date que des années 50, il est unique qu’une forme aussi récente ait été inscrite si tôt au Patrimoine immatériel de l'UNESCO!" Mais si le nom fest-noz date de 1954 (ce dont je ne suis pas sûr), la réalité qu'il désigne durait depuis des siècles. Flaubert décrit superbement une veillée bretonne dans "Par les champs (libres?) et par les grèves". On passe vite sur l'histoire des mondes celtes: type de gouvernance? traits linguistiques? Le "celtique" ne concerne ici que la Bretagne, mais il aurait certes fallu un espace bien plus grand pour envisager la totalité de l'aire celtique européenne. Le seul critère qui unit les mondes celtes est la langue, dit-on: mais quid de l'organisation sociale et politique des peuples celtes, de leur art non-figuratif, du culte des morts?
Un large pan de mur est consacré à "Breiz-Atao", avec pages de leurs journaux. C'est accorder beaucoup de place à un mouvement qui n'avait presque aucun écho chez les Bretons. Mais c'est parce qu'ils ont lancé la mode du triskell... qu'on retrouvera chez Stivell. Même si le guide a soin de dire que l'idéologie d'Alan n'a rien à voir avec celle du PNB, le visiteur solitaire risque d'avoir l'impression que le triskell d'Alan découle de celui du PNB... Pas étonnant qu'il ait retiré son soutien! Rien sur les militants bretons qui ont résisté (Creston) ni sur les mouvements de gauche ("Ar Falz"). On évoque les druides, les 7 Breur, mais l'impression que j'ai est d'avoir vu une expo très superficielle (la celtité se résume à une vague, puis un courant, une mode qui devient un atout commercial) et orientée: la matière "celtique" et bretonne s'en trouve minimisée, folklorisée. Cette expo fait un folklore (au sens actuel du mot, péjoratif) de ce qui est une culture, malgré les abus parfois délirants de certains celtomanes. On nous invite constamment à penser qu', après tout, tout ça n'est pas très sérieux et, surtout, à faire parler notre esprit critique contre les mythes pré-établis...
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Pontkallek n'était certes pas le héros qu'en a fait la légende, mais qualifier Anne de "fantoche" semble très orienté... On attend avec impatience ce qu'OF/Bretons vont dire de Conlie: simple propagande nationaliste, avec seulement 143 morts, comme l'écrit J. Rohou dans "Fils de ploucs", tome 1 (p. 423, éd. de poche)? J.Cornette, quant à lui, évoque plusieurs milliers de morts ("Histoire de la Bretagne et des Bretons", vol. 2, éd. de poche, p.374).
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