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- Disparition -
Disparition de René Pichavant
Mort le 1er février dernier à Douarnenez, au lendemain de son 80e anniversaire, René Pichavant aura été pendant plus de 50 ans l'une des grandes figures de sa ville natale et en même temps un exceptionnel chroniqueur de la Résistance dans le Finistère. Il était membre depuis de nombreuses années de l'Association des Écrivains Bretons.
Bernard Le Nail pour ABP le 21/02/09 1:54

Mort le 1er février dernier à Douarnenez, au lendemain de son 80e anniversaire, René Pichavant aura été pendant plus de 50 ans l'une des grandes figures de sa ville natale et en même temps un exceptionnel chroniqueur de la Résistance dans le Finistère.

Né à Douarnenez le 31 janvier 1929, René Pichavant, passionné de football depuis sa plus tendre enfance, débute dans la vie active comme joueur professionnel au Mans avant de revenir en Bretagne et d'entrer au quotidien "Le Télégramme". En 1952, il est chargé d'ouvrir une rédaction locale du quotidien à Douarnenez et il allait la tenir pendant 40 ans, durée extraordinairement longue dans un métier où l'on encourage plutôt les journalistes à "tourner". Il faut dire que René Pichavant se révèle bien vite un connaisseur exceptionnel de sa ville et de tout le pays du Cap qu'il connaît comme sa poche, et donc irremplaçable.

À partir de 1975, il est aux premières loges quand apparaît et se développe le projet d'implantation d'une centrale nucléaire à Plogoff, en même temps que naît et grandit un mouvement de contestation et de résistance sans précédent ailleurs en France et en Europe qui va culminer en 1980 avec d'immenses rassemblements, entraînant en 1981 la décision de François Mitterrand, nouvellement élu à la présidence de la République, d'abandonner le projet. En 1980, alors que l'issue n'est pas encore connue, il relate ce combat dans un livre intitulé "Les Pierres de la liberté : Plogoff 1975-1980, chronique", (Douarnenez, Morgane, 277 p.)

En 1975, il a déjà publié un "Douarnenez à la belle époque" (112 p.) pour les éditions Sodim de Bruxelles, qui sera suivi d'autres ouvrages sur sa ville : "Douarnenez autrefois" (Morgane, 1992, 128 p.) et "Douarnenez de ma jeunesse" (Brest, Le Télégramme, 2003, 105 p.). C'est aussi en amoureux de sa ville et de ses habitants qu'il fait paraître en 1978 un ouvrage savoureux de 206 pages, illustré avec talent par Charles Kerivel : "Le douarneniste comme on le cause. Études des mots et des expressions populaires", qui sera réédité en 1996.

Très attaché aussi à l'île de Sein, il lui consacre un livre original en 1977 : "Sein, l'île des cormorans bleus" (Paris, France Empire, 300 p.).

Mais la grande œuvre de René Pichavant restera sa série "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire", dont la publication s'est étalée sur près de vingt années et qui représente un total de plus de 3 500 pages denses. Il était déjà paru de nombreux ouvrages sur la Résistance en Bretagne et notamment dans le Finistère, souvent écrits par d'éminents historiens et s'appuyant sur des documents officiels, des archives et les témoignages d'acteurs importants de cette période. Certains de ceux-ci avaient également écrit leurs mémoires. Mais, au contact quotidien avec des gens de tous âges et de tous milieux dans son travail de journaliste, René Pichavant avait pris conscience que l'histoire de la Résistance était aussi faite de milliers d'actes individuels, courageux et même héroïques, accomplis dans la discrétion et souvent connus de quelques personnes seulement. Son idée fut de donner la parole à tous les acteurs et témoins de cette résistance Sans doute n'avait-il pas à l'origine l'idée que cette entreprise l'entraînerait si loin, mais la parution de chaque volume entraîna de nouveaux témoignages et au lieu des trois volumes imaginés au départ, il allait y en avoir sept :

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1940-1942" (1982, 405 p.)

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1942-1943" (1984, 526 p.)

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1943-1944" (1986, 444 p.)

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1940-1944" (1988, 478 p.)

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1940-1944" (1993, 574 p.)

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1940-1944" (1997, 574 p.)

• "Clandestins de l'Iroise : récits d'histoire 1940-1944" (2001, 558 p.)

N'ayant pas trouvé d'éditeur intéressé par nombre de ses livres, René Pichavant avait dû, avec l'aide et les conseils de son ami Yann Goasdoué, directeur de Coop Breizh, se transformer lui-même en éditeur en créant les éditions Morgane. Le succès considérable de ses livres dut faire regretter par la suite leur décision négative à plusieurs des éditeurs auxquels il s'était adressé.

René Pichavant qui a laissé le souvenir d'un homme jovial et serviable, était membre depuis de nombreuses années de l'Association des Écrivains Bretons.

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Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
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Vos 1 commentaires
Jean Lemagnen Le Mardi 29 mai 2018 14:09
J'ai lu les.quatre premiers Clandestins de l'Iroise.J'ai hâte de trouver les derniers.
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