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Louise Ebrel sur scène avec Red Cardel, les frères Morvan et les frères Guichen (photo archives ABP)
Louise Ebrel sur scène avec Red Cardel, les frères Morvan et les frères Guichen (photo archives ABP)
- Dépêche -
Disparition de Louise Ebrel
Nous apprenons la disparition de l'artiste bretonne Louise Ebrel
Philippe Argouarch pour ABP le 31/03/20 12:58
Louise Ebrel et Denez Prigent au Festival de Cornouaille en 2005 :
Réalisation :
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Nous apprenons la disparition de l'artiste bretonne Louise Ebrel. Née le 27 juillet 1932 à Treffrin dans les Côtes d'Armor, Louise Ebrel était une chanteuse bretonne de kan ha diskan de premier plan. Née de parents eux-mêmes chanteurs, Eugénie Goadec (une des sœurs Goadec) et Job Ebrel, son répertoire était composé de chants traditionnels à danser en breton kan ha diskan ou de gwerz.

Humiliée les premier jours d'école pour avoir parlé breton

Dès son premier jour de classe, à l'école de Trebrivan, elle vit la discrimination française envers la langue bretonne, en ayant droit à « la vache », un bout de bois attaché autour du cou, oui un collier en bois, en guise de punition ou plutôt d'humiliation. Elle avait aussi été enfermée dans un cagibi après avoir été surprise par l'institutrice à parler en breton avec sa copine.

Sa carrière de chanteuse a commencé tard. C'est en entendant Yann-Fañch Kemener à la radio qu'elle eut envie de redécouvrir les chansons qu'elle avait entendues à la maison lors de son enfance au pays Fisel.

Un duo de 15 ans avec Denez Prigent

De 1991 à 2006, elle a accompagné le chanteur Denez Prigent dans le cadre de concerts en duo mais également dans sa formation de musiciens.

Depuis 1996, elle chantait régulièrement en duo avec Ifig Flatrès en kan ha diskan lors de fest-noz et avec le groupe Dremmwel.

Depuis 2006, elle se produisait également sur les scènes bretonnes avec le groupe Les Ramoneurs de menhirs et les rockeurs de Red Cardell ou du Celtic Social Club.

Tout a débuté avec Denez Prigent lorsqu'il chantait au Run-ar-Puns. Il m'a invité à le rejoindre sur scène, c'était en 91/92. Notre duo a duré 15 ans. J'ai beaucoup appris à ses côtés et il m'a fait voyager partout en Europe. Mais pour être à l'aise sur scène, je dois aussi beaucoup à Alain Meneust du Théâtre de Cornouaille, et au spectacle « Sur les ailes du temps ». J'aurais aimé être comédienne ! Puis j'ai chanté avec Dremmwel, Red Cardell, Dan ar Braz... Et Thomas Fersen sur l'île d'Ouessant ! J'aime beaucoup ce chanteur.__Louise Ebrel (Interview dans Ouest-France du 26/07/2012)

En 2010, à l'occasion de la fête de la Bretagne et en hommage à Youenn Gwernig, elle se rend durant une semaine à New York pour chanter Tap da sac'h breur kozh dans le Queens et animer le cyber fest-noz des Bretons de New York avec Ifig Flatres et des sonneurs du bagad de New York.

En 2017 elle a participé à l'album Breizh Anok des Ramoneurs de menhirs avec le Bagad Bro Kemperle. Elle se produisait avec l'ensemble l'été.

En 2018, elle avait enregistré son chant pour le 6e album de Dremmwel, dont une version bilingue corse-breton de Beata funtanella. En mai, elle chantait au départ de la Redadeg, course pour le breton, avec les enfants de Diwan Kemper la chanson Tan ha dour.

Une flamme de la transmission de la culture bretonne s'est éteinte.

Louise,

Tu venais chaque lundi soir au collège nous transmettre ce que tu avais appris de ta famille. Tu nous faisais chanter la gavotte jusqu'à ce que son rythme nous enflamme, le plinn jusqu'à ce que la terre tremble, les gwerzioù jusqu'à ce qu'on les vive.

Nous nous souvenons de cette fin d'après-midi où tu nous a chanté "gavotenn an aeled" la gwerz écrite par Denez en hommage à ta mère, Eugénie. Ta voix remplissait sans peine la petite sal liesimplij du collège et chaque mot, chaque note portaient une émotion d'une justesse désarmante. Nous étions restées sans voix, boulversées par ce moment précieux qui valait toutes les leçons de chant. Pour cela, et pour tout ce que tu nous a transmis, nous te sommes reconnaissantes à jamais.

Ce soir les anges danseront la gavotte, et dès que nous le pourrons nous la danserons aussi, tous ensemble, promis.

Trugarez vras Louise, kenavo er bed all.__Témoignage de la chanteuse de Kan ha diskan Marine Lavigne

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 4 commentaires :
Marie-Josée Christien Le Mardi 31 mars 2020 16:16
J'aimais son énergie et sa simplicité, son humour et sa bonne humeur. Elle venait parfois assister aux "rendez-vous de Max" que nous organisons Louis Bertholom, Gérard Cléry et moi dans la maison de Max Jacob (le restaurant "Chez Max") à Quimper. Elle nous avait rendu visite lors de la "Musique des mots" le 21 juin 2019 et au "Cornouaille littéraire" pendant le Festival de Cornouaille.
Sincères condoléances à son compagnon Albert et à leur famille, leurs proches et leurs amis. Pensées pour les Ramoneurs de Menhir.
Marie-Josée Christien, auteur et critique, responsable de rédaction de la revue Spered Gouez / l'esprit sauvage.
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jakez Lheritier Le Mardi 31 mars 2020 16:20
Cela fait beaucoup depuis quelques mois.
Chanteurs,militants bretons,toute une génération "d'acteurs" de terrain, des années d'après guerre sont partis.
Lorsque l'on sera LIBERE de ce C.... à Virer,des retrouvailles bretonnes dans l'UNION devraient être organisées pour célébrer ensemble leurs mémoires et rappeler leurs rôles dans cette Bretagne de 2020.
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Gérard Cléry Le Jeudi 2 avril 2020 18:38
Nous la croisions dans les rues de Kemper, souvent quand elle allait en courses et nous passions un moment à parler de tout et de rien. Nous l'écoutions à Ty Ar Vro ou au Cornouaille avec les Ramoneurs de Menhir ou encore si elle chantait à Landeleau. Un souvenir d'une des soirées Chez Max où elle était une fois encore venue. Albert (dit la Fissure du temps où à la SNCF il sondait les roues des wagons et envoyait au dépôt, pour le déplaisir du chef de dépôt les wagons dont les roues avaient une fissure) Albert était là lui aussi. A une demande de l'entendre chanter une gwerz elle avait répondu sans se faire prier. Le chant terminé Albert avait ôté son chapeau faisant, avec humour, l'homme qui en train de quêter. A lui comme à toute sa famille vont nos pensées et notre sidération pour la nouvelle !
Gérard Cléry écrivain et traducteur.
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Jean Voruz Le Mardi 7 avril 2020 11:08
Louise, nouis t'avions accueillie en Suisse au début de l'automne 1999. Tu nous avais enchantés avec des morceaux choisis de ton répertoire, accompagnée par ton compère Yffig Flatrès. Mais c'est aussi ta personnalité généreuse et charismatique qui nous avais conquis. Repose en paix.
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