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- Appel -
Discrimination ? un appel de détresse...
Encore un Breton en grève de la faim : son épouse, d'origine étrangère, titulaire d'un diplôme français, ne peut voir valider ce même diplôme (dès lors réputé ... étranger !) lorsqu'elle-même obtient la nationalité française... Logique ?
Alan Monnier pour SUAV-ICB le 14/10/06 14:29

Alan Monnier, président de la Section Relations internationales et interceltiques de l'Institut Culturel de Bretagne, a reçu cet appel de quelqu'un qu'il a eu l'occasion de rencontrer l'an dernier, appel qu'il se sent dans l'obligation morale de relayer. La solidarité est à l'honneur ces jours-ci et c'est tant mieux ; chez les Bretons, elle n'a cependant jamais quitté l'actualité (NB : aucune demande de fonds n'est faite ici, le problème est visiblement ailleurs). Merci à chacune et chacun de donner la suite qu'il/elle pourra.

Appel au soutien

Mon nom est Jacques Chopin, je suis né en 1958 à Guérande, Loire Atlantique. Mon parcours professionnel m’a amené en Guinée où j’ai rencontré en 1987 ma future femme Adja Zohara Touré, une jeune guinéenne, alors étudiante en médecine. Nous nous sommes mariés en avril 1989.

Zohara était une excellente élève, et j’étais prêt à l’aider financièrement afin qu’elle ait une bonne formation qui serait reconnue dans le monde entier.

Ensuite de quoi, au cours de cette même année 89, suivant mes conseils, elle prit la difficile décision de venir seule en France pour suivre une formation à l’Ecole de Sage-femme de la Faculté de Médecine de Nantes.

Comme elle relevait encore de la nationalité guinéenne, elle intégra l’Ecole en candidate étrangère.

Personne à l’époque ne nous avait mis en garde sur les dangers de cette procédure qui s’est avéré par la suite catastrophique. Il était précisé en effet que son statut d’étrangère ne lui donnerait pas le droit d’exercer sur le territoire français mais à l’évidence, le fait que nous étions mariés laissait espérer qu’elle deviendrait un jour française et que cela se régulariserait en passant le concours dont elle avait été dispensée à l’entrée et qui nous semblait n'être alors qu’une formalité.

Pendant quatre ans, de 1989 à 1993, elle a suivi le même enseignement que ses collègues, ponctué de stages pratiques dans des hôpitaux, sanctionné chaque année par un examen de passage en classe supérieure, jusqu'à sa réussite de l’examen final.

Elle s’est classée 6ème de sa promotion et fût déclarée admise au Diplôme d’Etat, obtenant aussi la mention « très honorable » pour son mémoire consacré à la drépanocytose.

Cependant, contrairement aux autres élèves, on ne lui a pas remis de diplôme mais seulement un simple certificat de fin de scolarité.

En 1993, à la fin de ses études, ma femme m’a rejoint en République du Cap-Vert où elle a pu, sur la recommandation du Consul de France, exercer pendant 9 ans le métier de sage-femme dans la plus grande maternité du pays et acquérir ainsi une solide expérience.

Par un décret du 8 août 1995 signé par le Président François Mitterrand, Zohara obtenait la nationalité française. Mais malheureusement, cela n’a rien changé quant à son statut professionnel.

De retour en France depuis trois ans, elle se voit toujours refuser le droit d’exercer son métier malgré sa nationalité française, acquise voici treize ans, et malgré des études faites en France. Alors que la plupart de ses collègues ont obtenu depuis des promotions dans le déroulement de leur carrière, on l’assimile encore à quelqu’un ayant fait ses études à l’étranger, dont les compétences sont mises en doute.

A quarante et un ans aujourd’hui, le seul emploi qui lui est autorisé est celui d’aide soignante ou d'auxiliaire de puériculture, ceci malgré ses études et son expérience.

Le 12 août 2005, le Gouvernement de la Communauté Française de Belgique, après examen attentif de son dossier, lui a accordé l’équivalence, lui permettant ainsi de travailler dans tous les pays du Bénélux alors que le Ministère Français de la Santé lui refuse obstinément ce droit, campant toujours sur ses positions, arguant du fait qu’elle n’a pas passé le concours d’entrée, ce qui lui bloque les portes de la profession.

A 41 ans, son parcours professionnel est aujourd’hui un véritable gâchis et je considère que le mot de ségrégation n’est pas trop fort pour qualifier pareille situation qui est d’autant plus scandaleuse qu’il y a des nombreux besoins et de postes vacants dans cette belle profession.

Je me bats auprès d’elle depuis bientôt 13 ans : j'ai écrit à sept Ministres de la Santé durant cette période, à bien d’autres Ministres, Députés, Sénateurs, Maires et diverses associations sans aucun résultat. De son côté, ma femme a passé à deux reprises le concours d’équivalence en France sans succès et s’est vu rejeter tout dernièrement son dossier par la commission d’harmonisation européenne désignée par le Ministère de la Santé et cela malgré l’intervention du Médiateur de la République.

Ayant ainsi utilisé presque tous les recours possibles, je n’ai d’autre solution aujourd'hui que de faire une grève de la faim pour alerter l’opinion publique sur cette situation injuste et humiliante qui affecte notre vie familiale (ma femme, ma fille de 10 ans et moi-même) depuis tant d’années d’un point de vue psychologique, affectif et matériel.

Je vous demande, de bien vouloir m’apporter votre soutien en relayant cette information auprès de vos lecteurs et auditeurs.

Jacques Chopin

85, rue Jean Jaurès

44400 Rezé

Tél : 02 28 01 35 30

06 89 45 51 02

Mail : jacques-chopin [at] wanadoo.fr

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