Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
(Crédit PariaRevolution)
(Crédit PariaRevolution)
- Chronique -
Chic, le Mouvement Breton se dépolitise !
- Je ne vois pas ce qui te réjouis, camarade ! - A vrai dire, je ne sais pas s'il faut se réjouir ou se lamenter. J'assiste à la fois à
Jean-Pierre Le Mat pour ABP le 20/01/13 14:39

- Je ne vois pas ce qui te réjouis, camarade !

- A vrai dire, je ne sais pas s'il faut se réjouir ou se lamenter. J'assiste à la fois à une naissance et à un enterrement.

- L'enterrement de qui ?

- L'enterrement du Mouvement Breton d'après-guerre.

- Qu'est ce qui te fait dire cela ?

A la fin de la guerre 39-45, quand le second Emsav est mort, la relève a été prise par toute une variété de mouvements. On peut citer le CELIB (1950), Kendalc'h (1950), le championnat national des Bagadoù (1949). Ces mouvements n'étaient pas dans la continuité de Breiz Atao.

Aujourd'hui, le mouvement breton se diversifie lui aussi, dans la discontinuité.

La dimension économique émerge avec l'Institut de Locarn, Produit en Bretagne, la Diaspora Economique Bretonne.

D'autres façons d'aborder la construction de la Bretagne apparaissent, comme avec Breizh Impacte. Avec Ai'Ta!, la revendication linguistique se renouvelle et prend un tour festif. Les nouveautés apparaissent dans d'autres secteurs, comme les nouvelles méthodes d'apprentissage du breton, l'expression spirituelle avec le Tro-Breizh ou la Vallée des Saints, la consommation tribale dont A l'aise Breizh est l'emblème. Citons aussi la présence du Gwen-ha-du dans les stades de football et dans les festivals de musique.

- Les partis politiques bretons ne disparaissent pas ! Ils ont de plus en plus d'élus, même si le nombre reste modeste.

- C'est vrai. Mais je veux parler de la vitalité de la réflexion politique bretonne. Dans la mesure où celle-ci s'enferme, l'élection d'un militant politique breton correspondra dans l'avenir à une niche. Voici quelques signes d'enfermement intellectuel:

L'ouvrage "Comment peut-on être Breton ?", reste la référence depuis sa publication en 1970. Alors que la Bretagne est confrontée à une nouvelle phase historique, qui est celle de la globalisation, aucun théoricien politique n'a remplacé Morvan Lebesque.

On aurait imaginé qu'avec l'émergence, dans les années 2000, d'un nouveau parti (Parti Breton), ainsi que d'une droite bretonne radicale (Adsav, puis les Identitaires), on assisterait à une émulation dans la réflexion. Ou alors à une surenchère dans l'action. Il n'en a rien été.

Le nombre de Bretons capables de définir ce qu'est une nation, un état, un peuple ou une région s'amenuise. Hors des sentiers balisés par l'habitude ou par les alliances, le langage politique breton ainsi que les solutions proposées -fût-ce l'indépendance- se sont banalisés. Les éclats occasionnels de lyrisme ne peuvent camoufler la banalité de fond et la pauvreté de la réflexion.

- Le travail réalisé par le mouvement breton d'après-guerre est considérable !

- Historiquement, ce mouvement peut être défini par une préoccupation de reconnaissance officielle de la Bretagne, de sa langue, de ses frontières historiques, de ses droits. Le travail désintéressé des militants d'après-guerre a payé. Quelques uns d'entre eux sont désormais présents dans les institutions (Conseil régional, Conseil culturel, CESER, municipalités, syndicats, etc.).

La reconnaissance officielle et l'instauration d'un pouvoir breton sont les buts ultimes de l'Emsav d'après-guerre. Ces buts, dont certains ont été atteints, apparaissent aujourd'hui comme de simples moyens, vers un objectif plus éloigné. Et ces moyens se révèlent insuffisants. Le nouveau but n'est pas de gérer une existence officielle de la Bretagne, mais de bretonniser la société.

- Qu'est ce qui te fait dire cela ?

- Outre la diversification dont j'ai parlé, deux indices récents m'ont alerté.

Le premier est l'appel de Yannig Baron, TAN BA'N TI. Ce texte doit être lu par tous les Bretons qui se préoccupent de l'avenir de la Bretagne. Yannig pointe le décalage entre, d'une part, le comportement des représentants élus ou officiels de la revendication linguistique, et de l'autre la nécessité de bretonniser l'enseignement de façon énergique.

Le second est la controverse entre Pierre Maille et André Lavanant. Le premier considère que la revendication linguistique bretonne est satisfaite à partir du moment où la langue est officielle. Le second considère que le breton doit être une langue d'usage.

Le décalage observé dans les deux cas concerne la revendication linguistique. Le décalage existe aussi dans le domaine de l'histoire de Bretagne, ainsi que dans celui de l'économie. Etre reconnu est une étape nécessaire. S'en contenter est insuffisant à long terme, et démobilisant. Le risque est grand -et Yannig Baron en donne des exemples-, que seul le militant qui est reconnu officiellement, parce qu'il est élu ou permanent, se considère comme important.

La dépolitisation du Mouvement Breton n'est pas une régression mais un élargissement vers des ambitions nouvelles qui concernent tout le monde, au delà du cadre politique.

Les nouvelles ambitions s'inscrivent dans l'univers mondialisé qui a remplacé le monde d'après-guerre. Dans cet univers, la Bretagne est devenue une communauté attirante, à la fois réelle et virtuelle. Les Bretons de différents horizons se rencontrent de façon informelle. Dans le village global, nos réseaux fonctionnent mieux que les institutions. La crise sous toutes ses formes, de la dette financière à la perte des repères, crée de nouvelles menaces, mais aussi de nouvelles opportunités pour notre pays.

Jean Pierre LE MAT

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 3065 lectures.
Vos 18 commentaires
Pelliet Gwenn Le Dimanche 20 janvier 2013 15:57
j'ai un triskell tatoué
(0) 

Yann Naonedad Le Dimanche 20 janvier 2013 18:52
Je note même que l\'image, par ailleurs tout à fait agréable, qu\'a choisi Jean-Pierre Le Mat pour illustrer son propos est attribuée à \"PariaRevolution\". Or dans Paria..., il y a Pari(s)! Syndrome ?
Et pourtant, qu\'elle est belle ma Bretagne, comme chante quelqu\'un. Ha koulskoude, pegen brav ma Breizh, evel e vez kannet gant unan bennak.
notenn: cheñchet ma añv-bluenn deus Naon-e-dad betek hini-mañ, rak abegoù teknikel
(0) 

bernard guyader Le Dimanche 20 janvier 2013 21:04
Bon dia ... et si le cortex politique des bretons était tout simplement en apnée ? apnée un peu long d'accord ....il y a des apnées qui durent ... Si on rajoute un rétroviseur plus large que le par brise .... on a la nature des problèmes ... et ceci vaut pour tout le monde . Les catalans sont très différents ..... des choses à défendre .... un collectif fort et surtout l'envie de faire vivre des langues catalanes ... le diversité ... de tout un peuple ...mais bon pour les français ... des languages .. rien de plus.B.Guyader
(0) 

Yann LeBleiz Le Dimanche 20 janvier 2013 21:27
Monsieur le Mat.
La démocratie veut par l'article 21 alinéa 3 de la Déclaration Universelles des Droits de l'Homme de l'ONU que : "La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes,.. etc..."
http://www.un.org/fr/documents/udhr/#a21
J'ai l'impression que comme vous faites le constat de la difficulté qu'à l'Etat français de mettre en application ce texte en Bretagne, il vous vient la vision de couper la vie public bretonne en 2 catégories :
- D'un coté les élus de Bretagne qui doivent leur fonction à leur courtisanerie de l'Etat français et aux "arrangements" des partis centralisateurs plus qu'à la volonté réelle du peuple!
- d'un autre coté le peuple qui doit s'organiser pour apprendre à vivre sans tenir compte de ceux qui gérent "pour leur bien" l'argent public, les administrations, les services publics et les textes de loies.
Les Russes, les Polonais, les Cubains, les natifs d'Afrique du sud, combien de peuple ont du se construire une vie en parallèle de celle d'un Etat insensible à la démocratie réelle!
Je doute qu'un nouvel exemple à la bretonne obtienne de meilleurs résultats d'autant plus que cet état s'attaque directement à leur droit d'existance (avec un petit succès si l'on regarde l'expérience de la Loire-Atlantique préfigurant la méthode du Grand-Ouest français)!
Je ne vois qu'un unique point positif à votre vision :
La désintoxication des bretons à cet Etat archaïque, afin qu'ils puissent dans un deuxième temps faire leur l'article 21 alinéas 3!
Mais pour obtenir cela, est-il nécessaire d'abandonner à l'Etat Français toutes les cartes?!
(0) 

Yannig Coraud Le Dimanche 20 janvier 2013 22:42
Etre breton est un sentiment qui perdure, décliné de diverses manieres de la langue à la danse, du Gwenn ha Du au chant , du pragmatique au virtuel. On s\\\\\\\'en rend encore plus commpte peut être, ici en Loire Atlantique . Malgré ce terrible virus de la ligeriose, la population reste en bonne santé.
Comme le dit Gille Servat la France n\\\\\\\'est pas éternelle, elle est sur le déclin, c\\\\\\\'est le moins que l\\\\\\\'on puisse dire et ne fait plus rêver que des Lepenanchon du siecle dernier...
Nous vivons une mutation qui a vu apparaitre des vieilles nations quasi disparues, particulierement en Europe, le phénomène n\\\\\\\'est pas fini . Le 21eme siecle verra disparaitre ces vieux états nations construits sur la guerre, la lacheté et le mensonge .
Un deiz e vo sklaer an amzer ...
Lors de nos voyages nous constatons la différence de perceptions des bretons et des français, ces derniers peu appréciés de par leur suffisance et nous bretons incompris de rester en France !
Merci Jean Pierre de tes articles qui nous obligent à envisager l\\\\\\\'avenir positively ...
(0) 

Jacques Larrivière Le Lundi 21 janvier 2013 15:03
Le mouvement Breton se sera dépolitisé quand l'idée de puissance économique primera. Breizh Cola (brasserie Lancelot), STX ou Coreff font plus pour la Bretagne que toutes les criailleries politiques, et les manifs inutiles (http://breizhjournal.wordpress.com/2012/12/17/morlaix-une-manifestation-inutile/ ) de l'Emsav politique.
Puissance é-co-no-mique. Ce n'est pas dur, et ça éviterait aux Parisiens et autres types qui n'y connaissent rien de penser sincèrement que la Bretagne est enclavée et a besoin d'un nanéroport intergalaxique.
(0) 

iffig cochevelou Le Lundi 21 janvier 2013 17:13
à jacques larrrivière
Tous nos politiques de droite comme de gauche, vous ferons toujours l'honneur de boire un coup de Coreff ou de Breizh Cola, de porter un Tshirt ArmorLux ou de vanter tel ou tel produit "produit en Bretagne", mais cela ne les empechera de dormir tant que l'on continuera a les envoyer à leur Assemblée , dite "Nationale" : beaucoup rèvent , a nous les idées a eux la politique . On ira pas loin comme cela !
J'aimerais bien qu'on me donne un exemple, ou un Peuple s'en est sorti sans prendre le pouvoir politique sur son territoire.
(0) 

Reun Sicot Le Lundi 21 janvier 2013 17:50
Le mouvement breton d\'avant-guerre, avec les Martray, Monjarret, Per Roy, Per Denez, Fouéré, est directement issu de la mouvance \'Breiz atao\' et de ses satellites (y compris régionalistes).
Passée la crise du FLB (ouverte en 1966), appel de queques-uns sans relai politique, passé le sabotage du SAV et la récupération de la Gauche bretonne, acquise la subvention étatique de la culture et de \"nos\" institutions régionales, c\'est fini.
Il y a eu une queue de comète, puis la langue est entrée en agonie, les comportements alignés sur le reste de la France, Rennes et Nantes devenues banlieues de Paris et bientôt Brest.
Le mouvement breton n\'est pas dépolitisé, il refuse le politique. Il y a un vague régionalisme breton et une grosse consommation de produits dits bretons, les vrais, les faux, les frelatés. Le Disneyland breton remplace la réalité d\'un peuple qui n\'existe pratiquement plus.
Sans doute il reste des Bretons. Mais nous en sommes encore en 1920 : plus de Filets Bleus mais le show de Lorient. Mondialisation oblige. Les Bretons, même et surtout s\'ils sont revendicatifs, pensent français, leurs réferences sont française, etc.
L\'Etat français ne cédera jamais rien. Le mode de fabrication des élites françaises (donc bretonnes aussi) ne laisse aucune chance à une pensée indigène.
Tant mieux si des réseaux bretons peuvent se concrétiser avec le temps.
(0) 

Jean Pierre LE MAT Le Lundi 21 janvier 2013 17:53
@Iffig Cochevelou
Existe t'il des exemples où un peuple s'en est sorti sans prendre le pouvoir politique sur son territoire ? Formulé comme cela, non. Mais on assiste, depuis la chute de l'URSS, à des effondrements politiques. La modernité tardive dans laquelle nous vivons rappelle l'antiquité tardive, en particulier la recomposition politique de l'Europe.
Actuellement, il existe une vacance plus ou moins prononcée du pouvoir politique en Haïti, et Grèce, dans plusieurs pays africains. Quand le pouvoir ne contrôle plus la situation, l'encadrement politique d'un pays se conçoit comme une construction nouvelle, et non plus comme une "prise du pouvoir".
(0) 

eugène Le Tollec Le Lundi 21 janvier 2013 18:02
Jacques Larrivière
Il n\'y a que ça de vrai
Arriver à la Puissance politique ,voilà le XXI siècle de la Bretagne ,bien sur sans oublier notre culture et notre langue( mais nous l\'avons ,il faut simplement les faire fructifier).
Avec d\'autres nous hurlons cela!
ETen^parallèle UNITE.
(0) 

Kêr Hollved Le Lundi 21 janvier 2013 19:20
Hep Stad vrezhon Breizh ebet ! Hag hep brezhoneg Stad vrezhon ebet ! Ne chom nemet ar gevredigezh,ar proviñs gall \"Bretagne\" e galleg !... Tech ar c’hentañ hag an eil Emsav e oa dianaout rannadur poblañs Vreizh e rummadoù kevredigezhel hag e kostezennoù politikel : « Na ruz na gwenn, Breizhad hepken » a voe ur ger-stur eus ar strolladoù broadel a-raok ha goude ar brezel-bed kentañ koulz hag e-pad an eil hini. An tech-se a verke a-dra-sur c’hoant an emsaverion da gomz en anv ar bobl vrezhon en he fezh, dreist d’an holl zisrannoù degaset en he c’hreiz gant an estren ; – dav eo gwelout ennañ ivez an dic’halloud ma oant d’en em savlec’hiañ ken e-keñver istor ar bobl vrezhon ken e-keñver an istor kempredel e-unan.
(0) 

eugène Le Tollec Le Lundi 21 janvier 2013 20:08
iffig cochevelou
Pour qu'un peuple s'en sorte ,il lui faut toutes les possibilités,il lui faut l'argent.
IL LUI FAUT LE VERBE.
Il lui faut la puissace économique ,nous l'avons mais elle est confisquée comme notre puissance politique aux mains des partis (UMP/PS et autres).
je répète seul le vote breton hors de la gauche et de la droite sortira enfin ce pays.
Mais iffig ,le ferons nous ,je suis un thomas! breton!
(0) 

J-J PAGE Le Lundi 21 janvier 2013 22:20
La Bretagne se dépolitise, et les Bretons se libèrent des carcans politiciens, c'est sans doute une évolution de fond intéressante. La dimension économique, entrepreneuriale, de la Bretagne semble en effet progresser. Une Bretagne attractive, festive, dont la jeunesse est libertaire et libérée semble aussi se dessiner... "Breizh Impacte" est le symbole de ce nouveau départ, et ne demande qu'à être pris en main par les nouveaux décideurs Bretons... L'idée est portée et proposée. Les partis Bretons, en effet,sont confinés dans des niches, mais sont des aiguillons utiles, même si insuffisants. Donc plutôt d'accord avec J-P Le Mat sur la nécessité de bretonniser la société, et l'on sent bien que, déjà, les esprits sont bretonnisés... être breton ça a du sens et c'est ressenti, par le plus grand nombre, comme une fierté !
(0) 

mac kinle Le Lundi 21 janvier 2013 22:31
Bon, tout cela semble un peu confus... et très schématisé. le mouvement breton date bien avant les années 1920 et à chaque fois qu\'un changement majeur de la société française est intervenu, l\'EMSAV a su réfléchir et trouver de nouvelles idées pour résister. Résister faute de gagner la partie... Ce n\'est déja pas mal pour une nation qui se trouve coincée entre Paris et l\'Océan Atlantique. Comme jean-pierre LE MAT le dit, le mouvement breton cherche à bretonniser la société (bretonne je suppose); d\'après moi, et je me porte par contre en désaccord avec Monsieur LE MAT, si les militants travaillent à bretonniser la société c\'est pour atteindre plus une autonomie, voir l\'indépendance. C\'est un changement de tactique lié à notre époque. Le problème est le modèle jacobin, se n\'est un secret pour personne et je suis étonné que jean pierre LE MAT l\'ai oublié. Il suffit de lire ou relire le précieux ouvrage de Yvon OLLIVIER \" La désunion française en Essai sur l\'altérité en république\" pour se rendre compte que le mouvement breton n\'est pas l\'arme au pied, malgré les barrières que l\'état jacobin érige. Il faut Dorénavant relire cet ouvrage et il faut compter sur un mouvement breton qui utilise et s\'allie au secteur économique vivace et qui affiche fièrement ses particularismes. Je suis optimiste, car le pessimisme et l\'auto dénigrement est néfaste. la Bretagne sortira de l\'ornière grâce à son mouvement politique, culturel et économique et surtout grâce à sa ténacité.
(0) 

Michel Prigent Le Mardi 22 janvier 2013 06:24
Reun Sicot nous dit que "l'Etat français ne cédera jamais rien".
En effet, pourquoi céderait-il alors qu'il dispose de 2 outils formidables de gouvernance qui sont:
1)- Un code électoral inique pérennisé par les 2 partis politiques dominants que sont le PS et l'UMP (héritiers du gaullisme), tous é supports inconditionnels du centralisme parisien.
Ce code électoral est conçu pour éliminer toute émergence de courants d'opinions minoritaires, et ça marche puisque même le Centre et le FN entr'autres ne le contestent pas et en arrivent même pour les Verts et le Centre à renier leur spécificité décentralisatrice et fédéraliste européenne.
Tous les partis nationaux sont jacobins et nationalistes, on pourrait les appeler "Partis d'Etat", comme dans la feu URSS le pluralisme existait dans la mesure ou tous les partis étaient communistes.
Evidemment les élections pipées de notre "démocratie prétendue représentative" conduisent à des majorités politiques dans tous les niveaux électoraux complètement décalées avec la réalité des opinions, de la parité homme/femme, de la composition sociologique illustrés jusqu'à la caricature dans la composition des élus de l'AN et du Sénat.
2)- Une puissance financière étatique quasi inégalée dans le monde par la main mise de la classe politique de 56% du PIB (1 100 Md€) permettant d'"acheter" par des subventions tous ceux qui dans la sociétés civiles pourraient constituer un contre-pouvoir: syndicats, associations, médias, monde artistique et même les entreprises gratifiées de 70 Md€ de niches fiscales.
Face à cette machine de guerre institutionnelle et financière, le citoyen ou collectif opposé à la pensée unique est totalement démuni d'autant plus que la gauche s'apprète à rejeter au Sénat cette fin janvier un projet de référendum d'initiative citoyenne (10% de la population appuyés par 5 députés) initié par SARKOZY et déjà VOTE début 2012 par l'AN avant son changement de majorité.
Sarkozy plus démocrate qu'Hollande, il faut le faire !
(0) 

Yannig BARON Le Mardi 22 janvier 2013 11:09
La vie d\'une langue se base sur trois piliers:
La transmission familiale.
la transmission par l\'enseignement
La présence dans la société.
Si la langue bénéficie de ces trois éléments tout va bien pour elle.
Si elle n\'en a qu\'un, ses chances de survie, dans la société actuelle, sont presque inexistantes, sauf exception.
Si elle en a deux tout reste possible.
En Bretagne comme dans bien d\'autres lieux, là où n\'existent que des médias unilingues dans la langue dominante, la transmission familiale a presque disparue du fait de leur puissance. Ce n\'est pas la seule raison, mais elle est tout de même pesante. Reste donc l\'enseignement et la vie sociale.
Mais les langues de Bretagne peuvent elles avoir une vie dans la société si les Bretons ne les connaissent pas ? La base de tout et la première étape indispensable est donc l\'enseignement.
Ensuite et en parallèle il faut développer leur présence hors de l\'école en privilégiant les médias dont se servent les jeunes; Web, internet, chaînes musicales spécialisées et autres. A ce titre la présence des langues sur les panneaux routiers, dans la publicité, en fait dans tout l\'écrit qu\'on ne peut éviter est importante. Beaucoup plus que la traduction du mot du maire dans le bulletin municipal que les jeunes ne lisent pas.
De même les activités comme les camps de vacances qu\' l\' UBAPAR anime avec talent sont important et il faudrait créer des centres de loisirs dans nos langues dans toutes les villes de Bretagne à destination des ados.
Mais aujourd\'hui en Bretagne, la base de tout c\'est l\'enseignement et il n\'est pas, dans l\'état actuel des choses suffisant pour résoudre le problème. Il nous faut donc cesser de nous voiler la face et provoquer un sursaut massif de la société pour généraliser l\'enseignement des langues de Bretagne. L\'heure n\'est plus aux mesurettes.
Le CCB a fait des \"Propositions\" en ce domaine, complètes et sérieuses, non limitatives à un seul domaine. Pourquoi ne sont-elles pas vulgarisées, promues et mise en pratique ? Pourquoi la Région ne s\'en saisit elle pas avec force et conviction dans le cadre des tentatives de l\'acte III de la décentralisation au lieu de demander aimablement de tendre vers des miettes ?
Tout est possible, mais il faut voir, vouloir et élargir l\'horizon en agissant pour offrir à tous les jeunes Bretons, d\'où qu\'ils viennent, un enseignement bilangue (une langue de Bretagne et une internationale de la maternelle au lycée) En multipliant par 4 progressivement le nombre des filières immersives et semi-immersives avec l\'enseignement intégré des langues dont une internationale comme les Basques du sud. En mettant en place immédiatement un vaste plan de formation des maîtres qui nécessite la création de licences d\'enseignement bilingue et pourquoi pas un centre de formation à l\'enseignement bilingue pour les 5 département bretons portant sur les langues et la pédagogie.
Yannig BARON
(0) 

iffig cochevelou Le Mardi 22 janvier 2013 12:08
@ Jean-Pierre LeMat
Il faut quand même dire que la situation des peuples en France est unique (et vous le savez mieux que quiconque)
Aujourd'hui nous avons un problème d'urgence, car de plus en plus d'habitants de la Bretagne sont complètement intégrés dans le système et sans le moindre repère.
Il n'est pas sur qu'un bouleversement de la situation en France règlerait le problème.
Malgré une sensibilitation importante: j'aurai une grande appréhension, si pour régler le problème de la réunification , le pouvoir parisien organisait un référendum proposant pour la région , soit le statu-quo, soit B5, soit un espèce de Grandouest ou on integrerait le nom Bretagne !
Par ailleurs il est bien difficile de comparer notre situation à celle des peuples d'empires , comme l'URSS, ou l'identité était acceptée, et qui avaient le soutien du monde occidental , on en est loin pour les peuples de l'Etat Français
Par contre tout ce qui se fait pour maintenir notre identité est primordial, bien sur, de même que les miettes que nous obtenons pour notre langue , cela évite notre total effondrement .
(0) 

Bernez Jestin Le Mercredi 23 janvier 2013 12:01
D\'accord sur beaucoup de points, notamment sur les victoires remportées par la galaxie culturelle et identitaire associative née après l\'épopée du FLB : on a fait de manière inconsciente du \"gramscisme breton\" c\'est à dire qu\'on a mis le paquet sur l\'ensemble des composants de notre idiosyncratie (langue, musique etc...) Pas mal d\'avancées : un drapeau (le drapeau des nationalistes !) reconnu et adopté par tous ; une musique et des fêtes omniprésentes ; des écoles de langue bretonne -insuffisantes certes- présentes et actives ; La seule plaque d\'immatriculation comportant, outre un drapeau subversif, le nom de la \"région\" dans une langue autre que le français ; une élite intellectuelle, économique et culturelle d\'esprit breton : peu de gens le signalent, mais il s\'agit pourtant ici d\'une vraie révolution car la Bretagne avait complétement perdu ses élites -depuis des siècles- par francisation systématique.
Mais tous s\'attendaient (comme Gramsci dans les années 20 en Italie, qui échoua finalement face à Mussolini rappelons-le...) à ce que le pouvoir politique \"tombe comme un fruit mûr\" face à ces conquêtes culturelles et sociétales : ce ne fût pas le cas et la mouvance bretonne, ébranlée et affaiblie en outre par les campagnes haineuses orchestrées contre elle de façon concertée directe ou indirecte, n\'a pas compris le pourquoi des choses. La reconquête culturelle a ses limites, même si elle reste le fondement légitime et efficace de tout. La société bretonne d\'aujourd\'hui est en voie accélérée d\'intégration à la société française consumériste et occidentalisée. Le pourcentage de population \"non-originaire\" de nos villes s\'est démultipliée dans les dernières années, accentuant le brassage. Nous sommes englués dans le lavage de cerveaux quotidien des media parisiens et le conformisme mou -réflexe déjà acquis chez nous pour beaucoup !- a gagné du terrain.
La fierté bretonne est néanmoins réelle et s\'exprime. Cela tient du miracle quand on voit le poids des superstructures françaises d\'Etat d\'une part et la chape consumériste occidentale de l\'autre...
Je crois pour ma part qu\'il faut désormais systématiquement se référer au \"peuple breton\", très ancienne nation d\'Europe et cesser de voir nos combats de façon fragmentée (le combat \"pour la langue\" notamment) -cette plaie de notre mentalité clannique- mais plutôt comme des facettes d\'une même et légitime réappropriation démocratique (\"demos\" = peuple). Avez-vous lu \"La Désunion française\" d\'Yvon Ollivier aux Editions l\'Harmattan. Juriste et militant, le Brestois y démonte pièce après pièce les rouages de notre soumission et y livre des clés pour notre émancipation en temps que Bretons et en temps que personnes humaines tout à la fois... C\'est un livre éminemment politique, même s\'il touche tour à tour à la philosophie, à l\'Histoire et bien sûr... au Droit des gens.
(0) 

Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font 0 multiplié par 0 ?

ABP

Publier

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons