
Le présent article n’est pas un texte militant. L’auteur n’y prend pas parti pour ou contre la signature de la Charte des langues régionales. Il se contente de parier que
Le présent article n'est pas un texte militant. L'auteur n'y prend pas parti pour ou contre la signature de la Charte des langues régionales. Il se contente de parier que cette signature n'aura pas lieu. Tout au moins que, si quelque chose est promulgué, ce ne sera qu'une mini-charte sans réelle portée pratique. On va voir. Je veux bien avoir tort.
Je ne doute pas de la sincérité de Paul Molac, de Jean-Jacques Urvoas, de Marc Le Fur, voire de celle de Jean-Yves Le Drian. Si je n'ajoute pas à ceux de ce commando les noms de Marylise Lebranchu, de Jean-Marc Ayrault, de François Hollande, c'est que ces derniers ne nous ont guère convaincus à ce jour de la force de leur engagement ; et que leur proposition de loi constitutionnelle revient sans doute à dégager leur responsabilité d'un échec programmé, car, en cas de vote déjà improbable à la majorité des trois cinquièmes par le Parlement réuni en Congrès, il faudrait encore organiser un référendum ! à l'issue tout autant douteuse puisque les votants non concernés seraient dix ou vingt fois plus nombreux que les locuteurs d'une langue régionale.
J'ai écrit en 2008 un petit livre en français sur le sujet, auquel j'avais donné un titre breton, Gwir, c'est-à-dire, vrai, juste, droit. Après avoir analysé les textes fondateurs de la République et observé les réactions de ses élites à la timide proposition de Lionel Jospin en 1999, j'en étais déjà venu à la même conclusion. J'avais donc proposé aux militants bretons d'oublier la fameuse Charte comme on se débarrasse d'une obsession inutile et de concentrer leurs énergies sur de possibles gains réels, même sans Charte, par exemple dans l'enseignement et les signalisations bilingues, dans les émissions de télévision en langue bretonne, etc.
Au nombre des textes insurmontables, on comptera bien sûr, dans l'ordre historique, l'Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), le manifeste du révolutionnaire Grégoire appelant à l'anéantissement des patois (1794) et la présente Constitution modifiée en 1992 pour y rappeler d'entrée que la langue de la République est le français. Ajoutons que les cendres de Grégoire ont été admises au Panthéon en 1989.
Rien n'est plus contraire à la conception française de l'égalité, confondue avec une uniformisation, que l'existence de langues et de cultures régionales. Et rien n'irrite davantage ses partisans, parce que leur refus de les respecter rend ridicule leur prétention à se poser en défenseurs des Droits de l'homme. Depuis vingt ans que l'émission Répliques existe sur France Culture, on y a souvent traité des atteintes à l'intégrité de la Nation par les courants migratoires venus de l'extérieur, mais pas une seule fois des cultures régionales qui sont le comble de l'horreur, le cancer, le visage de l'ennemi de l'intérieur.
Je parie donc sur le redoublement du tollé suscité par le premier pas de 1999. Les institutions et les maîtres penseurs s'opposeront à toute signature : le Conseil d'État, le Conseil Constitutionnel ; les principaux partis politiques, PS, PC, Front de gauche, UMP, Front National ; les grands syndicats, CGT, FO, sans doute CFDT et UNSA ; l'Académie Française dans son ensemble, son Secrétaire perpétuel ; le Grand Orient ; et puis Françoise Morvan évidemment, mais aussi bien Caroline Fourest, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Renaud Camus, etc.
On parie ?
Commentaires (19)
Evidemment, il n'a pas eu le culot de proposer la réunification de la BZH puisqu'il venait, par la voix de (la carpette) Le Branchu de s'opposer à l'initiative des 243 députés qui y étaient favorables.
Foutaises que ces annonces à but purement électoralistes venant de la part des héritiers d'un système qui depuis des siècles s'est acharné à détruire la Bretagne (annexion, fin de l'autonomie, ruine de sa vocation maritime, répression, chair à canon, exil de ses élites, éradication de sa langue, assimilation forcée, négation institutionnelle de l'existence du peuple breton et pour couronner le tout amputation de son territoire historique).
Il ne manque plus le goulag, la déportation voire "la solution finale" pour compléter le processus.
Vous comprendrez dès lors que tout comme Michel Tréguer je ne miserai pas un kopeck sur les annonces d'Ayrault.
On nous l'a dit sur tous les tons: c'est non, niet, nein, no, nann ! Pour ce pays, nous n'existons pas, nous n'avons pas le droit d'exister. Nous sommes condamnés à mort.
Merci Michel de le rappeler avec calme et fermeté, mais de façon tellement convaincante !
Il serait temps d'arrêter de croire que la signature de la charte, la réunification, le pacte d'avenir, nous apporteront quelque chose. Sinon pour ceux qui en attendent quelques avantages sous forme de prébendes et de sinécures. Ce que sera Breizh c'est ce que nous en ferons nous-mêmes. Et pour celà, le mouvement des bonnets rouges indique le 1er objectif : Décider ici, ce qui signifie ne plus obéir. Qu'avons nous encore à perdre?
Aux commentateurs qui ne retrouveraient pas leurs textes. Il ne s’agit pas d’une censure, bien sûr, mais d’une expérience. Il m’a semblé que quelquefois l’article d’origine était noyé sous un flot qui finissait par déplacer le problème traité, voire même par le faire oublier. Ici, il ne s’agit pas tant de relier la question de la Charte à tous les autres dossiers bretons que 1. de parier qu’elle ne sera pas signée 2. de se demander si cette signature aurait de l’intérêt pour la survie de la langue bretonne.
Je m’abstiendrai donc de mettre en ligne les commentaires parlant d’autre chose ; ou, au contraire, répétant ce qui a déjà été dit. Et je préférerai les textes signés d’un vrai nom plutôt qu’un d’un pseudo, sans pour autant éviter absolument ces derniers s’ils apportent quelque chose !
en cas de oui, et bien de faire avancer la cause des autres langues de France, (et cela sera très bien)
en cas de non, de prendre acte, d'en tirer les conséquences, et d'aller porter le débat sur un plan politique interne breton. (et cela sera encore mieux !)
Ici vous prenez la posture de l'observateur joueur: vous pariez sur l'échec de toute tentative de faire reconnaître par l'Etat français les langues et cultures régionales. Et vos arguments lucides ne manquent pas.
Mais à quoi cela sert-il sinon à décourager les militants? Ou à justifier le radicalisme de certains d'entre eux? Je ne parle pas de ceux qui se battent depuis longtemps sur le sujet et qui cherchent à démontrer notamment que la France ne respecte pas ses engagements internationaux: le regard critique des autres pays sur celui " des droits de l'homme" commence à porter ses fruits.
Le mouvement des Bonnets Rouges, bien que non centré sur la langue et la culture, rejoint cependant votre propos: il rejette l'arrogance du pouvoir centralisé. Il est populaire, il est dans l'action, il espère. Sa force permettra peut-être de faire bouger les lignes des institutions citées et d'écarter les maîtres-penseurs énumérés.
Sinon restons chez nous, marmonnons, et faisons des paris perdus d'avance...
Pour que cela puisse se faire il faudrait changer la constitution et donc un vote du Congrès avec 2/3 des votants. Ce n'est pas totalement impossible dans le cadre d'un marchandage donnant/donnant avec d'autres sujets mais c'est loin d'être acquis. Par contre je ne vois pas pourquoi il faudrait un référendum en plus. A mon avis cela n'a pas lieu d'être.
Là ou rejoins bien Michel Treguer c'est sur l'utilité de la chose... j'ai fait plusieurs textes sur la question. la Ratification n'apporterait que le droit constitutionnel de faire....ce qui se fait déjà et rien de plus d'autre. Ce serait au mieux un acte symbolique... Mais je pense que cela pourrait donner un prétexte contre l'immersion linguistique. Je ne puis détailler le texte ici, mais en gros et en ce domaine il dit, par exemple: "dans les écoles maternelles ou primaire ou secondaire, la France peut choisir de développer des filières immersive OU bilingue à parité OU l'initiation des langues régionales" . Après ratification un gouvernement hostile aurait donc un argument juridique de poids pour choisir par exemple le bilingue dit à parité...et interdire les écoles Diwan... C'est ça la réalité..
Et pendant que le mouvement culturel breton passe beaucoup de temps là-dessus il est incapable de penser qu'il serait beaucoup plus urgent de créer des licences "enseignement bilingue" qui n'existent pas en Bretagne pour faire le pont entre les formations intensives en langue bretonne ( genre Stumdi, Roudour et autres )et permettre aux élèves bilingues sortant du bac et qui se destinent à l'enseignement de poursuivre leurs études normalement avant d'aller dans les masters "enseignement bilingue" qui eux existent à Brest, St Brieuc et Quimper pour les 3 DI.
Il manque une marche dans le processus et tout le monde s'en fout...
les "responsables" préfère pleurer inlassablement sur le manque d'enseignants au lieu de faire ce qu'il faudrait pour en avoir de nombreux.
Yannig BARON
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/12/13/vers-un-referendum-sur-la-charte-des-langues-regionales_4334259_823448.html
Voici le texte du passage concerné. La surprise vient de la voie choisie par le premier ministre pour procéder à cette révision constitutionnelle, à savoir une proposition de loi constitutionnelle et non un projet de loi. L'un comme l'autre doivent être adoptés, dans les mêmes termes, par l'Assemblée nationale et le Sénat. Toutefois, si le président de la République peut décider de soumettre le projet de loi à l'approbation du Parlement réuni en Congrès, à la majorité des trois cinquièmes, l'adoption définitive d'une proposition de loi constitutionnelle est subordonnée à son approbation par référendum.
Au vu du contexte français et politique actuel, c'est un enterrement 5 étoiles.
Pourquoi faut-il de nouvelles concertations
L'état français doit se mettre en conformité avec les décisions de l'Europe(nous pouvons porter plainte).
Si à chaque connerie de cet état il fallait légiférer....
Pourquoi un référendum pour une réunification..
L'était doit simplement pondre un décret annulant les diverses actions prises par Vichy.
Lui faudra-t-il un référendum pour reprendre toute la structure administrative de ce Pays(réunification de la Normandie,de la Corse ,etc).
Il est temps que les provinciaux. fassent éclater le carcan!
Leur faut-il un référendum pour mettre place leur schéma de "métropolisation" et les diverses divagations des rêveurs de la DATAR?
Mais je reviens sur le premier paragraphe distinguant signature et ratification. Alors le fait de signer n’engage à rien ? A Quoi bon signer si c’est pour désavouer les signataires peu de temps après ? Quel est le texte législatif, constitutionnel, français ou européen qui dit clairement que seule la ratification permet l’application ? On joue sur les mots. Le fait demeure que la France ne veut pas reconnaître ni l’usage, ni l’existence d’une langue autre que le français sur son hexagone. Ah ! erreur ! elle est toute prête à reconnaiître aujourd’hui l’arabe et ses dérivés et cela sans se soucier de l’avis de l’Europe. Belle unité et cohérence dans la pensée !
@Michel Treguer; de grâce arrêtons de faire référence au “Monde” pour nous forger une idée sur un sujet QUEL qu’il soit. Paul Chérel
Quand les langues dites régionales ont été mentionnées dans l'article 75, sous Chirac, il avait besoin des voix de l'opposition... mais quelques députés dont d'Jack Lang avaient fait savoir que sans cette mention ils ne voteraient pas le reste non plus..et donc ce fut fait... Aujourd'hui, une éventuelle ratification de la charte ne peu survenir que dans le cas d'un tel marchandage donnant/donnant...
Mais comme tu le dis, ce pas pour moi l'urgence et, pour le moins, il conviendrait de se préoccuper de problèmes plus concrets comme la création de licences "enseignement bilingues" ou de l'introduction d'une 3e langue dès la maternelle dans les filières bilingues qui permettrait l'offre d'un programme linguistique multilingue qui plairait à tous les Bretons...Yannig Baron
Il se trouve qu’elle est surtout nationaliste française englobant dans ses concepts de souveraineté absolue de la Nation française, le rejet dogmatique d’expressions publiques de langues sur ce territoire ou la primauté du français pourrait être mise en cause par un quelconque pouvoir supranational.
Sa conception nationaliste française est surtout alimentée par des idéaux révolutionnaires non pas de 1789 mais de 1793 plaçant la république française au niveau du dogme religieux. La « République Une et Indivisible » qui remplacerait dans la croyance mystique « Le corps du Christ » des chrétiens qu’on ne saurait démembrer: La tête étant à Paris et les membres en province si on peut se permettre cette image pieuse.
Tout n’est pas à jeter comme mentionné plus haut car l’Emsav n’est pas dispensée de réfléchir aux questions linguistiques posées par l’immigration notamment en sachant différentier à notre tour les revendications sur nos langues comme la Breton préexistant en Armorique sur le français et les langues des immigrants.
Peut-on raisonner de la même façons pour le breton qui est menacé de disparition sur son territoire initial d’expression et l’arabe qui lui au contraire progresse y compris sur des territoires de nouvelles conquêtes ?
On peut penser que ces subtilités embarrassantes sont esquivées par nos prêtres du temple jacobin tant il est plus facile d’amalgamer dans la résistance au communautarisme religieux une légitimité à s’opposer à un soi disant communautarisme « ethno-régionaliste » qui n’existe évidemment que dans certains cerveaux illuminés fussent t-ils brillants dans leurs fonctions universitaires.
@Reun Allain. J'avais déjà repéré cette dame, citée par ses initiales AMLP page 20 de mon livre Gwir !
Comme attendu, elle s'est opposée, face au représentant canadien à toute à tout enseignement d'une 2è langue officielle voire même non officielle.
Cette copine à Chevènement, tout comme Nicole Notat est une farouche gardienne du Temple national Jacobin.
Gwir eo siwazh, daoust ma'z eus nerzhioù nevez da sevel.
. Accueil dans les administration en alsacien /ou en Francais . Personnel bilingue .
.Enseignement Bilingue .