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- Communiqué de presse -
Breizh Touch : un peu, beaucoup, moi non plus
Le texte de Françoise Morvan publié dans Libération (édition du 21 septembre) circule en ce moment sur le net et fait polémique. La Breizh Touch qui vient de s'achever montre indéniablement les limites du mélange des genres. Alors Breizh Touch, opération de com', opération identitaire, opération d'accompagnement du développement économique ?
Jean-Marie Goater Par Groupe Les Verts de la Ville de Rennes le 9/10/07 16:46

Une image caricaturale de la Bretagne

Beaucoup d'argent dilapidé par toutes les collectivités territoriales autour d'une sorte d'union sacrée réunissant la fine fleur des exploiteurs de la Bretagne (du tourisme à l'agro-alimentaire), ceux qui accaparent ses ressources et donnent les restes aux va-nu-pieds que nous sommes. Comment peut-on être Breton au XXIème siècle ? Il suffit de faire du business avec le drapeau, entourer ses produits avec et masquer l'exploitation des salariés précaires en le déployant au fil du vent. Alors certains disent, mieux vaut des emplois précaires en Bretagne que pas d'emplois du tout. Mieux vaut faire un aéroport déjà obsolète à Notre-Dame-des-Landes plutôt que de voir une nouvelle liaison low-cost avec Rome nous échapper. Ce sont les mêmes qui disent que la Bretagne n'est pas autosuffisante en énergie (vive le nucléaire et la THT) ou en sable (Lafargue et Cie) ou en places plaisance dans les ports (Trébeurden hier, Saint Cast aujourd'hui).

La Bretagne écolo et solidaire absente de Paris

Moi, la Bretagne que j'aurai aimée voir à Paris, en plus de celle très respectable qui a servi de faire-valoir, c'est celle des solidarités et de l'équité. La Bretagne est la première région en nombre d'associations de solidarité internationale. C'est de là que s'est développé le commerce équitable, des filières biologiques et la protection de la faune et de la flore (Bretagne vivante, LPO, Eaux et rivières de Bretagne…). C'est aussi une région dont le potentiel dans les éco-filières est très important. Une région où le nombre d'emploi dans l'économie sociale et solidaire est très élevé. On peut enfin s'interroger sur les clichés et l'image de la Bretagne développés par cette opération. Crêpes, bombardes et binious, costumes traditionnels, bateaux de pêche, autant de belles images un peu fanées pour représenter à elles-seules les richesses et les diversités bretonnes. Où sont les universités, les langues bretonnes, les artistes peintres, le théâtre, la danse contemporaine, l'édition (livre et disque) ... ? En Bretagne, on dit souvent, pendant 3 mois on fait la fête et le reste de l'année on paye l'orchestre. Serait-ce ce qui s'est passé avec cette opération et cette fascination du tourisme ?

Un article de Mme Morvan tout aussi caricatural

En ce qui concerne l'article de Mme Morvan : le ton très ironique des propos nuit à la pertinence de certaines constatations. Si je suis sceptique vis-à-vis de la Breizh Touch qui sert la soupe à la FNAC, Pinault, TF1 et tous les grands patrons bretons de Paris, si pour moi des pans entiers des dynamiques bretonnes n'étaient pas représentés à l'occasion de ces quatre jours, on ne peut pas considérer cette opération comme complètement négative. D'une part, c'est un succès populaire avec des centaines de milliers de personnes qui ont assisté au défilé. D'autre part, c'est un succès de communication avec des millions de contacts. Mais était-ce là le seul objectif de la région ?

L'excès publicitaire n'est ni breton ni parisien. Il est excessif, c'est tout. Même une belle photo d'une boîte de pâté Hénaff est moche quant elle est plantée dans une entrée de ville, défigurant ainsi le paysage. Un patron n'est pas plus gentil et compréhensible avec ses salariés parce qu'il est breton. Il l'est parce qu'il est humain, ni arrogant ni aveugle aux problèmes de ses contemporains.

C'est parce que je sais qu'on peut faire n'importe quoi au nom d'un drapeau que je n'aime pas les drapeaux. Mais faire porter à un bout de tissu toutes les responsabilités et tous les maux est bien illusoire aussi. C'est comme les calvaires, les croix, les églises. On ne va pas toutes et tous les démonter au nom de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. On ne va pas interdire la langue bretonne à cause de quelques-uns qui l'auraient utilisée pour insulter la paix des peuples, le partage et la solidarité, la vie et l'amour.

Qu'une intellectuelle dont le passé et les conflits antérieurs lui ont fait rompre avec la "sphère bretonne", commente avec sa liberté d'opinion cette opération, pourquoi pas ? Qu'un journal qui ne met jamais en avant les dynamiques régionales, prisonnier de sa bien-pensance, le publie, pourquoi pas ? Mais arrêtons avec les caricatures !

Ainsi, je ne peux que renvoyer dos-à-dos caricature dans la critique et caricature dans la manière de montrer la Bretagne. Oui j'ai voté, en tant que conseiller municipal de Rennes, une subvention de 25 000 euros pour la Breizh Touch au nom de la solidarité politique avec mes collègues de la majorité municipale, et de la majorité régionale où les éluEs Verts et UDB se sont prononcés favorablement. Je l'assume, faute de mieux.

La Breizh Touch, au final, ça rend confus. On y croit un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout.

Jean-Marie Goater Conseiller municipal Vert de la Ville de Rennes

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Porte-parole du Groupe Les Vert de la Ville de Rennes
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