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Première fête du parti Breton, le 28 avril 2019 à Iffendic, table ronde, avec Yves Gernigon (PFE), Erwan Fouéré, diplomate irlandais, Aziliz Gouez
Première fête du parti Breton, le 28 avril 2019 à Iffendic, table ronde, avec Yves Gernigon (PFE), Erwan Fouéré, diplomate irlandais, Aziliz Gouez "Place Publique", et Mathieu Guihard, animateur
Première fête du parti Breton, le 28 avril 2019 à Iffendic. Gaël Fleurent, président du Parti Breton, introduit la journée
Première fête du parti Breton, le 28 avril 2019 à Iffendic. Gaël Fleurent, président du Parti Breton, introduit la journée
Première fête du parti Breton, le 28 avril 2019 à Iffendic. Jean-Pierre Lévesque présente les pétitions européennes pour le droit des minorités
Première fête du parti Breton, le 28 avril 2019 à Iffendic. Jean-Pierre Lévesque présente les pétitions européennes pour le droit des minorités
- Reportage -
Le Parti Breton organise sa première fête annuelle, aux accents européens
Journée de travail et journée festive, telle sont les mots d'introduction de Gaël Fleurent, président du Parti Breton, pas peu fier d'organiser cette première fête qui a vocation à s'amplifier au fil des années. Les invités, tous européens convaincus, mais quelques fois aux regards différents, ont vraiment sensibilisé le public aux questions européennes, à la place de la Bretagne en Europe, aux conséquences du Brexit. Ceci avant une dégustation d'huîtres.
Par Didier Lefebvre pour ABP le 5/05/19 18:31

(un article spécifique proposera très prochainement l'intégralité de la table ronde).

Aziliz Gouez membre de Place Publique (la liste de Raphaël Glucksmann, proche du PS), Erwan Fouéré et Yves Gernigon étaient sur la sellette dimanche dernier, lors de la première fête du Parti Breton, à Iffendic. Cette table ronde, admirablement gérée par Mathieu Guihard, s'est attachée à réfléchir, avec des points de vue pas toujours convergents, mais c'est ça, la richesse du débat démocratique, sur trois questions. D'abord les conséquences du Brexit pour l'Irlande, pour l'Europe, et pour la Bretagne, ensuite sur l'évolution des institutions européennes, enfin sur l'élargissement absolu, ou en cercles concentriques.

Le Brexit, ou l'Irlande sacrifiée

Chaque intervenant ajoute sa couche sur les conséquences catastrophiques pour l'Irlande en premier du Brexit. "Elle n'a pas participé aux débats dans la campagne référendaire", débute Aziliz Gouez, "Où passera la frontière ? Entre le nord et le sud ? Entre l'île et la Grande Bretagne ?". "La question de la Réunification de l'île d'Irlande est de retour", se rassure Aziliz, cette britto-irlandaise.

Erwan Fouéré nous dit que même Ben Johnson, le conservateur britannique, ne s'était pas posé la question de l'Irlande. Pour la réunification de l'Île, "une petite majorité du nord y est favorable, mais la situation économique du nord est catastrophique, et cette réunification coûtera cher", nous rappelle-t-il posément. En revanche, "la question de l'indépendance de l'Écosse se repose avec acuité".

Il nous rappelle ce que seront les conséquences pour la Bretagne de ce Brexit : au niveau des accords de pêche, de l'agriculture (cf le mode encore présent dans nos têtes des Johnnies qui vendaient six mois par an leur production outre-Manche, principalement d'oignons, pour le tourisme, de l'économie portuaire, dans la coopération territoriale, dans la citoyenneté (quelle réciprocité entre britanniques vivant en Bretagne et Bretons vivant là-bas)

Des institutions en rade ?

Les institutions sont-elles bloquées, avec une "Commission qui a le monopole des projets de loi" , encore basée sur une "assise technocratique" (Yves Gernigon), "cette Commission refusant l'accord Alstom-Siemens sur la base de textes obsolètes, reposant sur une sauvegarde de la liberté interne, alors que la question est maintenant avec la concurrence chinoise : il y va de la survie de toute une branche de l'industrie européenne", ce sur quoi Aziliz Gouez rétorque que la vision de Gernigon est passéiste, que les institutions anciennes étaient basées sur la Planification, que le Parlement a maintenant des contre-pouvoirs, et qu'elle n'est pas pour la création de "géants européens, à l'image de Vinci, qui sont devenus des monopoles".

L'élargissement, un large débat

Un débat très technique s'ensuivit sur les frontières européennes internes : les travailleurs détachés, le contrôle aux frontières externes : des fonctionnaires européens à Frontex, ou une délégations aux fonctionnaires des pays concernés ? L'accord ne s'est pas encore fait sur ce point, et il est heureux de voir que les idées peuvent s'échanger dans le respect et la courtoisie. En revanche, dès que l'on parle de la place des régions en Europe, du contrôle de ces régions, de la charte des langues minoritaires, la coofficialité de ces langues, le fédéralisme, la décentralisation française à créer "seuls 14 % des fonds européens sont consommés en France, car les dossiers passent par Paris" rappelle Erwan Fouéré, le consensus est de nouveau présent.

La table ronde s'achève autour de questions nouvelles : Pour un Sénat des régions ? Comment s'affranchir du droit de véto au Conseil des ministres européens ? Voici de nouvelles questions techniques, mais ô combien passionnantes à trois semaines des élections.

Vers une nouvelle pétition européenne

Une séquence est proposée à Jean-Pierré Lévesque pour présenter la dernière et la future pétition au niveau européenne. En introduction, Lévesque rappelle qu'au sein du Conseil de l'Europe, seuls la Turquie et la France n'ont pas signé la directive concernant les langues régionales ou minoritaires. Et que quiconque veut entrer dans l'Union européenne doit l'avoir signée, mais, pas la France, alors qu'elle est en place !

La première pétition dont il est question ici, une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) a abouti récemment. Plus d'un million de personnes l'ont signée (avec n° de passeport... afin de prouver l'unicité de la signature), et va obliger la Commission européenne à proposer une loi au Parlement concernant la protection des minorités (pour mémoire, elle le refusa en 2013, à cause de Jüncker et des Français, mais la Cour de Justice Européenne (CJE) l'a contrainte à le faire, sous réserve de cette pétition). On peut néanmoins regretter que le peuple breton ne s'y soit pas énormément mobilisé.

Une prochaine pétition pour les droits des minorités sur leur territoire historique va être de nouveau proposée. De la même façon, il s'agit d'une décision récente de la CJE, et la mobilisation devra être forte. Mais la France appliquera-t-elle cette directive qui sera pourtant obligatoire (pour cela, elle se cache derrières on petit doigt, disant qu'elle ne l'applique pas, puisqu'elle n'a pas de minorités).

Thierry Jigourel se rebelle

Thierry Jigourel est venu présenter sa série de BD sur l'Histoire de_la Bretagne https://www.bedetheque.com/serie-56106-BD-Breizh-Histoire-de-la-Bretagne.html , en précisant bien qu'il s'agit de l'Histoire des Bretons, pas de la Bretagne. Une deuxième série est en cours. Avec la duchesse Anne en bonne place. Le public est les adultes et les adolescents. Le scénariste nous rappelle bien qu'à la différence d'autres BD, il ne s'agit pas d'un roman, mais c'est de l'Histoire scénarisée. Égal à lui-même, Thierry Jigourel s'enflamme contre le "roman national" qui glorifie par exemple la Gendarmerie pour 150 Résistants vertueux, alors que la majorité a arrêté des Juifs, contre Alain Groix, pseudo-historien français, qui explique que la révolte des Bonnets Rouges de 1675 était un problème entre Bretons, et non une révolte contre le pouvoir central. "Faux, la preuve, nos clochers arasés, la répression sanguinolente qui s'ensuivit ". Contre un autre penseur qui commence à se répandre, disant qu'il n'y a jamais eu de Celtes en Bretagne. Bref, Jigourel se rebelle : "A l'époque, la Manche était une autoroute interceltique. Aujourd'hui, ils nous en ont fait une frontière ". A la question de savoir pourquoi la chose bretonne ne se traduit pas dans les urnes, l'intervenant répond que la faute est aux médias : "On a fait des Bretons un peuple timoré, colonisé".

Interview de Gaël Fleurent, président du Parti Breton

[ABP] : Gaël, quelle est la vocation de cette fête du Parti Breton ?

[Gaël Fleurent] : C'est la première fête du Parti Breton. C'est un moment qui a vocation à être festif, ouvert. D'ailleurs, regardez qui est présent ! Aziliz Gouez, Paul Molac, Breizh Europe, le Parti Fédéraliste européen... Regardez les stands... Cette fête est ouverte à tout celles et ceux qui souhaitent une autre ambition pour la Bretagne.

Nous souhaitons retrouver nos droits fondamentaux, participer au progrès démocratique, au bien-être de la Bretagne. Cette journée à vocation européenne en est un des jalons.

[ABP] : Votre position vis-à-vis des élections européennes ?

[Gaël Fleurent] : Nous étions sceptiques, au début, face à la redéfinition des circonscriptions : une seule circonscription française, cela gomme les listes qui se battent pour sur leur territoire. En nous présentant en tant que Parti Breton, nous n'aurions pu faire entendre notre voix. Nous avons donc intégré, avec Breizh Europa, et d'autres, la liste du PFE (Parti Fédéraliste Européen, dans la quelle le PB est bien présent". Voir la liste ci-dessous|ndlr].

Notes et liens :

Aziliz Gouez : voir notre l'article ABP de PHilippe Argouarc'h : Aziliz Gouez à la jonction de l'Europe et de l'interceltisme ( voir notre article )

Erwan Fouéré, diplomate irlandais, fils de Yann Fouere, auteur de l'Europe aux_cent drapeaux https://fr.wikipedia.org/wiki/Yann_Fou%C3%A9r%C3%A9 Yves Gernigon : voir le site du Parti Fédéraliste Européen http://www.parti-federaliste.eu/ et la liste des candidats du Parti Fédéraliste Européen soutenu par le Parti Breton https://programme-candidats.interieur.gouv.fr/elections/1/listes/13 , dans laquelle on retrouve quatre membres du Parti Breton : Jacky Flippot, Mathieu Guihard, Sylvie Galodé et Caroline Jehanno.

1 . M. GERNIGON, Yves

2 . Mme NAZAF, Soumaya

3 . M. PAGE, Jean-Jacques

4 . Mme OLLIVRO, Caroline

5 . M. GAMET, Laurent

6 . Mme HONDEMA-MOKRANE, Fairouz

7 . M. FLIPPOT, Jacky

8 . Mme SADY, Mickaëlla

9 . M. LAMBERT, François

10 . Mme ANGLARÈS, Marie-Pascale

11 . M. DONNET, Jean-Pierre

12 . Mme SURVEILLANT, Roseline

13 . M. HERRY, Jonathan

14 . Mme DOLU, Karol

15 . M. AGOSTINI, Dominique

16 . Mme KISTLER, Audrey

17 . M. GUIHARD, Mathieu

18 . Mme VARALLO, Véronique

19 . M. ROQUETTE, Gilles

20 . Mme PLAYE, Marie-Christine

21 . M. DEKERCK, Pierre-Yves

22 . Mme LEONHART, Margarethe

23 . M. KIRKITADZE, Nicolas

24 . Mme FEO, Hélène

25 . M. MAERTEN, Luc

26 . Mme KARMANN, Frédérique

27 . M. FOURNIER, Victor

28 . Mme LHERMELIN, Sylvie

29 . M. LACASSAGNE, Claude

30 . Mme JEHANNO, Caroline

31 . M. LECLERE, Christophe

32 . Mme BONNARD, Anny

33 . M. BAYOL, Fabien

34 . Mme SÉVENOU, Claire

35 . M. SADY, Jean-Michel

36 . Mme GATINEAU, Laurence

37 . M. RUYMEN, Patrick

38 . Mme QUILLIET, Séverine

39 . M. BERNARD, Jean-Paul

40 . Mme MARCOU, Isabelle

41 . M. FROGER, Yann

42 . Mme CLAUDON, Catherine

43 . M. ELLEBOODE, Philippe

44 . Mme VIART, Sophie

45 . M. BELLANGER, Jean-Baptiste

46 . Mme MARCOUX, Radia

47 . M. VAN ARKEL, Johannes

48 . Mme COISNE, Karine

49 . M. HAUG, Andreas

50 . Mme CHALON, Thérèse

51 . M. LEOST, Eric

52 . Mme GRAS, Blandine

53 . M. KOZIEL, Yves

54 . Mme ELLEBOODE, Laurence

55 . M. GIRAUD, Gaël

56 . Mme PASBECQ, Chantal

57 . M. REBORA, Jean-Noël

58 . Mme PREVOST, Claude-Marie

59 . M. CADIOT, Frédéric

60 . Mme CHARRONDIERE, Dominique

61 . M. BOURDA, Jean-Claude

62 . Mme BRAHIMI, Armelle

63 . M. PUISNEY, Bruno

64 . Mme BLONDEL, Marie-Noëlle

65 . M. FATRAS, Christian

66 . Mme NUSBAUMER, Anne

67 . M. COISNE, Ludovic

68 . Mme KARMANN, Stéphanie

69 . M. MERCERON, Rémy

70 . Mme DERVAUX, Dominique

71 . M. DUCATEZ, Aymeric

72 . Mme GERNIGON, Magali

73 . M. VIART, Manuel

74 . Mme CHARRONDIERE, Sylvie

75 . M. GOBILLON, Michel

76 . Mme LACHOT, Jacqueline

77 . M. LECOYER, Jean

78 . Mme JEANGRAND, Suzanne

79 . M. BROS, Joël

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 1167 lectures.
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Didier Lefebvre est correspondant ABP pour la Loire-Atlantique.
[ Voir tous les articles de de Didier Lefebvre]
Vos 5 commentaires
Brian Daunting Le Lundi 6 mai 2019 16:15
Aziliz Gouez est *franco*-irlandaise vous dites, ce qui est surprenant émanant de Strollad Briezh. Peut-être britto-irlandaise quand même?
(0) 
Didier Lefebvre Le Mardi 7 mai 2019 22:21
Je corrige, au temps pour moi.
Mersi bien
(0) 
Dominig YVON Le Jeudi 9 mai 2019 04:38
Dider, Aziliz est socialo européenne compatible...Bretonne????le passage sur les travailleurs détachés, où on nous explique que c'est pour notre bien qu'on perd notre boulot, ne va pas être compris par tout le monde de la même façon, posée et formatée......
Dommage qu'autant de compétences soient aux services de ceux qui nous oppriment, plutôt qu'aux services de leurs pays et des Bretons(nes).....
C'est ainsi , on n'est ni Catalans , ni Ecossais...Pas assez nombreux ou turbulents, pour intéressés des diplômés
Nul doute que les diplômés se rappelleront à notre bon souvenir le jour où......
Si jamais on meurt , ils auront prévu leur porte de sortie....
(0) 
Kilian Mat Le Lundi 13 mai 2019 21:42
Depuis quand le Parti Breton fait t'il la promotion des candidats du Parti Socialise ?
(0) 
Jacques Le Lundi 20 mai 2019 12:04
@ Killian,
Le Parti Socialiste est le plus grand parti du Mouvement Breton... et de loin!
C'est incroyable mais c'est ainsi dans une société où l'on passe sont temps à s'excuser d'être ce que l'on est!
Néanmoins, il est intéressant d'écouter les arguments des uns et des autres...
Car il n'y a pas de secret, le mouvement breton ne renaîtra pas par la mise à l'écart des adeptes du socialisme mais par le repositionnement des militants...
Aujourd'hui, nombre de militants bretons (socialistes/progressistes...) avaient pour parents des membres proche du PNB (droite / chrétien / traditionaliste)...
A l'époque, le Mouvement Breton était même probablement plus puissant et plus fédérateurs qu'aujourd'hui... (Le mythe de la naissance du mouvement breton dans les années 60 est très discutable! Il ne s'agit uniquement de sa naissance au sein du "camp du bien'')
Du fait il y a eu basculement, le Mouvement Breton n'a pas su faire face à la réécriture de l'histoire par la gauche et l'état français (les 2 ayant quantité de linge sale à laver)...
Pour les militants bretons, il fallait appartenir au ''camp du bien'' auto déclaré!
De nos jours, l'objectif est de faire en sorte que les enfants des militants actuels face le chemin inverse...!
Qu'ils oublient le ''camp du bien'' auto déclaré pour enfin assumer qui ils sont (leur histoire, leurs traditions, leur identité... leur droit à exister dans l'avenir...)!
(0) 
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