Bernadette Malgorn était déjà la première (et unique) femme préfète de région. Elle sera la première femme à occuper le poste de secrétaire générale du ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire à compter du 28 août.
Préfète de la région Bretagne, préfète de la zone de défense Ouest et préfète d'Ille-et-Vilaine depuis 2002, la Bretonne a été nommée hier en Conseil des ministres sur proposition de Nicolas Sarkozy. Avec cette vague de nominations, pas moins de 20 préfets changent d'affectation. Celle de Bernadette Malgorn n'est pas une surprise, l'information circulait depuis quelques semaines. Les quatre années bretonnes de cette femme à poigne née à Nantes auront marqué les esprits. Engagée contre la drogue et l'acool, elle a mené son combat sur trois fronts : les raves, les bars de nuit et les nuits rennaises placées sous le signe de l'alcool. Déploiement de forces de l'ordre, arrestations et utilisation de canons à eau lui ont valu des relations houleuses avec le maire de Rennes, Edmond Hervé. En début d'année, un article du Monde intitulé La préfète et la rue de la soif épinglait sévèrement ses méthodes.
Ouessant
En breton, Malgorn signifie originaire de l'île d'Ouessant, où elle a encore de la famille. Une enfance finistérienne et toutes ses études à Rennes. Énarque, préfète de Lorraine en 1996, cette brillante haute-fonctionnaire de 55 ans a également été directrice de cabinet de Philippe Séguin, avant de rejoindre sa région d'origine en juillet 2002.
Pour elle, la parité n'est pas un vain mot
Projet de la ligne TGV, déblocage des fonds européens, contrat de plan Etat-Région sont des dossiers que Bernadette Malgorn a fait avancer, sans oublier la défense de la langue bretonne et la (tentative de) reconquête de la qualité de l’eau. La parité n'est pas le moindre cheval de bataille de cette Bretonne de caractère. Ainsi, en mars dernier, a-t-elle donné à des salles de la préfecture de la région Bretagne des noms de "femmes bretonnes célèbres ou injustement méconnues", dont Anne de Bretagne.