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La police dans une manifestation pour la réunification administrative de la Bretagne
La police dans une manifestation pour la réunification administrative de la Bretagne
- Communiqué de presse -
Un service public breton : la police se confie
Parmi les nombreuses sollicitations auxquelles nous avons répondu durant cette campagne, les fonctionnaires ont tenu une bonne place. Dans notre programme et nos communications, nous avons exposé les difficultés rencontrées
Par Bertrand Deleon pour Gwened / Vannes 2014 le 2/12/15 22:39

Parmi les nombreuses sollicitations auxquelles nous avons répondu durant cette campagne, les fonctionnaires ont tenu une bonne place. Dans notre programme et nos communications, nous avons exposé les difficultés rencontrées par les salariés du privé, des agriculteurs, des professions maritimes, des professions libérales, des entrepreneurs et bien sûr des chômeurs et des retraités. Si notre programme a mis en avant la nécessité d'un service public breton, nous tardions de donner la parole à des fonctionnaires, des professions accusées à tort d'être confortables, quand ses salariés sont les plus exposés aux dépressions et aux suicides, selon l'ensemble des statistiques.

L'idée d'un service public breton est liée à la reconquête des finances publiques bretonnes. Les hôpitaux, les écoles, les bureaux de Poste, les transports, les médias, la police, la justice, la gestion de l'eau et des énergies, etc. doivent être harmonieusement répartis sur le territoire breton. Toute suppression de service public contribue à l'appauvrissement d'un territoire et au départ de ses habitants. C'est à l'Etat breton de rétablir une homogénéité territoriale. A l'heure où nous finançons l'extrême densité des services publics franciliens, à notre détriment, de nouvelles voies s'élèvent et parmi elles, celles des premiers concernés, les fonctionnaires. Nous avons décidé de laisser la parole aux fonctionnaires de police, un soutien que beaucoup trouveront inattendus mais qui met en évidence, si besoin est encore, l'intérêt bien partagé du sérieux de notre projet de société.

En plein état d'urgence, des fonctionnaires de police de la BAC de grandes villes se sont confiés à Notre Chance, l'Indépendance.

« Notre profession est mal aimée mais on remarque souvent que ce sont nos plus gros détracteurs qui font appel à nous dès qu'ils se sentent menacés.

Il y a un fort mal-être dans notre profession dû à des horaires difficiles générant des absences familiales fréquentes. Ce manque de présence en famille rend la vie compliquée et aboutit souvent à des séparations. Ce qui se traduit par des situations familiales encore plus difficiles à faire coïncider avec les impératifs de notre profession. Certes nous avons choisi ce métier mais les prises perpétuelles de risques et des horaires de fonction complexes et variables ne nous donnent aucune compensation salariale et un désaveu récurrent dans l'opinion de nos missions.

Beaucoup d'entre nous sont entrés dans la police par vocation, nous vivons notre métier comme une mission vis-à-vis d'une société qui devient paradoxalement ingrate à notre égard. Et la multiplication des reportages audiovisuels créant une psychose sécuritaire mettant en scène la police ne changera pas la donne. Nous ne demandons pas l'aumône, même pas de reconnaissance publique mais que nous puissions faire décemment notre métier au service de la population et non pas contre nos concitoyens.

L'Etat et les collectivités locales sont également responsables de notre mauvaise image et du mal-être des fonctionnaires de police : on doit faire plus sans moyen et sans pouvoir agir sincèrement. C'est la politique du chiffre, on doit taper sur des cas faciles. Mêmes les municipalités nous demandent de ne pas aggraver les statistiques de la délinquance.

Un sentiment d'impuissance gagne les rangs des forces de l'ordre. D'ailleurs nous devenons parfois plus des forces de répression que d'ordre. Les contrôles et inspections sont permanents, nous devons rendre des comptes à une hiérarchie qui obéit elle-même à des ordres déconnectés de toute réalité et de l'intérêt de nos concitoyens.

Nous sommes aussi victimes du centralisme français, comme pour les autres fonctionnaires, les postes sont ouverts dans les zones les plus difficiles, souvent en Ile-de-France, des jeunes sont brisés au bout de quelques mois. Une soixantaine de policiers se sont suicidés en un an. Leur arme de service n'explique pas la facilité du geste !

Il faut imaginer le jeune policier plein d'espoir et de projets de vie, se retrouvant dans une jungle où tout est permis et où, avec peu de moyens, il doit répondre aux violences les plus extrêmes. Le soir, il rentre chez lui dans son petit appartement, mal logé et en situation très précaire. Puis, les années d'après, sa femme et ses enfants devront supporter les mutations professionnelles, les soirées d'épuisement physique et moral.

Enfin, en cas de démission, la prime de départ vient tout juste d'être rétablie, au prorata des années de service, mais il n'y a pas de droit au chômage. Autre nouveauté, beaucoup d'entre-nous seront surpris de ne pas toucher la prime de 200 ¤ dont les policiers exerçant avant le 1er janvier 1998 avaient l'habitude de bénéficier au mois de décembre. Comme pour d'autres métiers garants de la stabilité de la société, la reconnaissance de notre travail est de plus en plus maigre, sauf en cas d'incident majeur mais il s'agit de véritables spots publicitaires très cocardiers et très politiques. Nous sommes utilisés et c'est très éphémère.

Nous sommes conscients qu'une société stable rime avec des repères identitaires et sociétaux forts. Nous serons un jour ou l'autre amenés à forger une police européenne déclinée selon les nations. La Bretagne aura la sienne, elle sera plus proche du peuple et garantira les missions de service public qui lui ont été confiées. »

Avouez qu'à travers ce témoignage croisé, de nombreux fonctionnaires vont se retrouver, voire des salariés du privé.

Pour Notre Chance, l'Indépendance,

Bertrand Deléon.

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