Le Cercle Pierre Landais remercie le philosophe Simon Alain de bien vouloir transcrire par écrit les principaux enseignements de nos discussions, préludes à la conception d'institutions adaptées à une Bretagne ambitieuse et entreprenante, désireuse de participer activement et positivement aux grands changements qui s'annoncent.
Même sans être féru de philosophie, chacun d'entre nous admet aisément qu'il existe une philosophie grecque, française, allemande, anglo-saxonne... Existe-t-il une philosophie ou une pensée bretonne ? Même si vous en entendez parler pour la première fois, cette philosophie, ou cette pensée, existe, et même depuis la nuit des temps. Elle tient d'abord aux Bretons eux-mêmes, par leur façon d'être au monde et de vivre ensemble.
Comme l'avance Simon Alain, les avancées philosophiques résultent de crises de civilisation et, dans les circonstances de ces crises, d'individus que l'on appelle "philosophes" et qui expriment les enjeux du sens à donner aux événements. En ce qui concerne la philosophie bretonne, les philosophes clés sont Pélage dans l'Antiquité, Abélard au Moyen-âge et René Descartes avant l'avènement des Lumières. Chacun d'eux ont exprimé des constantes de la philosophie bretonne : le parcours personnel comme point de départ de la conscience, l'expérience comme contribution essentielle à l'émergence des idées, le pragmatisme plutôt que le dogmatisme, le raisonnement ou la raison résultant de la réflexion sur soi, plutôt que la découverte d'un concept supérieur devant s'imposer à tous.
Tels sont les fondements de la philosophie bretonne et Simon Alain nous les fait découvrir, de façon pédagogique, en resituant le parcours des individus dans leur époque. La philosophie bretonne perdure-t-elle aujourd'hui et a-t-elle un avenir ? C'est ce que nous découvrirons dans les prochaines étapes de ce voyage au sein de notre héritage insoupçonné : la pensée bretonne.
Yves Mervin,
Président du Cercle Pierre Landais
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