Communiqué 23/11/2005
L’association « Bretons en Colère » exprime sa satisfaction suite à la mise en place d'une signalisation bilingue breton / français dans le département "Morbihan". Ce marqueur puissant de l’identité de la Bretagne qu’est la langue bretonne incarnera un signal fort en direction des nombreux européens, touristes notamment, qui se rendent dans la péninsule régulièrement. Empreinte forte de notre originalité communautaire, cette progression de notre culture sur les routes de Bretagne est une victoire significative dans la lutte contre la culpabilisation de l'usage du breton mise en place par l’éducation nationale républicaine depuis bientôt deux siècles.
C’est un signal d’autant plus fort qu’il a été, une fois n’est pas coutume, voté à l’unanimité d’un conseil départemental contrôlé par des forces politiques franco-centrées. Mais cela n’aurait pas été possible sans le courage militant d’organisations comme « Stourm Ar Brezhoneg » et le soutien essentiel de « Bemdez » . Cette avancée ne tombe pas du ciel : c’est la manifestation que sur des points aussi essentiels, les clivages de chapelles n’ont pas lieu d’être. Plus que jamais la mise en valeur du patrimoine de notre héritage celtique est fondamental.
Si nous voulons éviter que ne sombre une langue provenant d’une culture vieille de plus de 2500 ans, il est nécessaire de promouvoir une rationalisation des mesures à prendre. L‘Office de la langue bretonne a établi un plan cohérent mais qui manque de soutien politique. Pour l‘heure il reste donc lettre morte. La seule volonté linguistique démontre ici son insuffisance lorsque l‘on veut mettre un cadre global d‘enseignement et de promotion de la langue bretonne. C‘est donc d‘une voix politique bretonne qu‘il faut attendre des mesures, seule à même de penser ces difficultés et de les résoudre. Tant que le Conseil Régional sera sous l’influence de structures issues la technocratie parisienne, l’avenir de la langue bretonne sera en péril. Cette évidence sous-entend l’union totale des éléments constitutifs de la société civile bretonne pour le sauvetage historique de notre langue.
S’il est inévitable que des voix clairsemées de nostalgiques d’une époque révolue, tentent encore de faire perdurer l’idéal déplumé du coq républicain, la fierté bretonne avance et représente une bien plus large audience populaire. Pour preuve l‘extraordinaire solidarité manifestée par 117 communes sur 130, là encore au dessus des clivages politiciens, envers l‘initiative de la signalisation bilingue, contre la micro-offensive épistolaire d'une dizaine de personnes visiblement déçues ou irritées. Les hussards noirs de la république sont passés de mode. Un subterfuge malhabile tend à accréditer la non justification du breton dans certaines parties du Morbihan. Voilà une réserve qui n’apparaît pas lorsque l'on évoque l’obligation faite aux bretonnants d’apprendre le français dans une zone historiquement de langue brittonique. Faut-il pour autant interdire le français des panneaux de Bretagne Occidentale ? Voilà un raisonnement pour le moins obtus et incohérent.
L’enseignement de la langue bretonne est l’affaire de tous les bretons, les sondages indiquent un clair désir de voir cet enseignement généralisé sur les 5 départements de la Bretagne historique. Le projet de l’Office de la langue bretonne, « Ya d’ar Brezhoneg » , nous semble être une base intéressante pour avancer sur ce dossier. Allons à l’essentiel: ne donnons pas trop d’importance à des provocateurs qui ne représentent plus qu’eux-mêmes. En revanche notons scrupuleusement les agissements qui symbolisent, encore 2005, la volonté de freiner l‘expression pleine et entière de notre personnalité communautaire. Car il faut communiquer à nos amis européens ces tentatives, pour attester des dérives d‘un modèle républicain en déliquescence et faire reconnaître notre réalité à la communauté des peuples d‘europe.
Pour l’affermissement de la démocratie, l’association « Bretons en Colère » suggère aux représentants de la République Française de ratifier la Charte des langues minoritaires qui ouvre la voix au respect des différences et à la promotion des cultures européennes. C’est là une exigence humaniste, démocratique et populaire réclamée par la société civile bretonne.
Pour le Bureau de l’association
Le Porte-Parole Jean-Pierre Stephan
Tel: 06.88.29.21.20
E-mail: B retonsencolere [at] wanadoo.fr
Site Internet: (voir le site)