Le préfet a accordé le permis de construire à la Compagnie du Vent, filiale du groupe GDF-Suez au début du mois de février 2012.
Le porteur de projet annonce une production de 11 600 MWh la première année.
Mais « la sablière de La Prée » est un site écologiquement sensible et ce type d'installation fait débat.
Au pied du plateau de Radenac, de Saint-Allouestre et Reguiny, c'est une ancienne sablière dans une clairière ouverte, entourée de massifs boisés denses, en fond de vallée, au départ de la vallée de l'Evel. Les 3 parcs se situeront précisément aux lieux dits « Requémian » et « La Prée » à Pleugriffet et « la Fontaine-Gelée » à Radenac.
Près de 20 hectares qui seront entourés d'une clôture rigide de 2,20 m et d'une vidéosurveillance. L'installation comprendra 2 107 tables, de 11 mètres sur 3 mètres, inclinées à 20°, avec 46 350 modules photovoltaïques d'une durée de vie de 20 à 30 ans. A cela s'ajouteront 12 locaux techniques d'une surface totale de 320 m2.
Ce sera la première installation de ce type dans le département. En effet, l'état promeut l'installation en toiture. Et, en l'absence de plan départemental, certains s'interrogent sur le risque de voir se multiplier ces « fermes » qui vont artificialiser de vastes espaces agricoles pour une durée de 30 ans. La chambre d'agriculture notamment y est défavorable.
Se pose aussi le problème du recyclage des panneaux de silicium. Si la filière industrielle prétend préparer des solutions pour leur recyclage à grande échelle dans les années 2030 lorsque les panneaux arriveront en fin de vie, personne ne peut affirmer qu'il sera concrétisé.
Mais la sablière de La Prée pose surtout un problème écologique.
Deux parcs projetés portent sur 4 ha 2 de reboisements réalisés par l'exploitant « Lafarge Granulats Ouest » . Un arrêté de 2004 lui imposait en effet une remise en état du site. Elle devrait s'achever en 2017.
Par ailleurs, les enjeux liés à la biodiversité, et plus particulièrement aux espèces protégées et à leurs habitats, ont été évalués par le bureau d'étude « Biotope » et reconnus écologiquement forts. En effet, la sablière abrite de multiples habitats naturels caractéristiques des milieux humides, des boisements, des prairies et des friches.
Mais l'obstacle a été levé par le préfet qui a accordé en décembre 2011 une dérogation à la conservation de certaines espèces protégées.
A présent, il n'y aura plus rien ni personne pour protéger « le flûteau nageant », végétation vivace des bordures d'étangs, espèce d'intérêt communautaire et protégé au niveau national.
Ni « la couleuvre à collier » , ni les six espèces protégées d'amphibiens.
Ni « la barbastelle d'Europe » , chiroptère qui trouve asile sur le site dans des arbres âgés et des espaces de chasse à son goût aux alentours.
Ni « l'agrion de mercure » , ni la « cordulie à corps fin » , deux libellules protégées ; ni le « conocéphale des roseaux » , sauterelle des milieux humides.
Ni « l'alouette lulu » ni le « martin pêcheur d'Europe » , ni les 46 espèces d'oiseaux nicheurs protégés au plan national.
La Commission Départementale de la Nature des Paysages et des Sites réunie sur la question s'est bien interrogée sur la compatibilité du projet avec les trames vertes et bleues protégeant la biodiversité.
Mais le projet soutenu par la communauté de communes de Pontivy et voulu par l'Etat a été approuvé.
Et si la commission de régulation de l'énergie donne son accord à la Compagnie du Vent pour le rachat de l'électricité produite, les travaux commenceront en janvier 2013.