Un refus de séjour en Bretagne scandaleux !
Skoazell Vreizh proteste avec la plus grande indignation contre la décision du préfet des Côtes d’Armor, notifiée le 27 janvier 2005, de rejeter la demande de titre de séjour d’Ait Aoudia Ferroudja (34 ans), jeune femme de nationalité algérienne, d’origine berbère, qui demeure à Lannion (Côtes d'Armor).
Ait Aoudia Ferroudja vit dans l’Etat français depuis septembre 2001, auprès de sa famille. Son père et ses trois frères possèdent la nationalité française, sa mère dispose de la carte de résidence. Depuis mars 2003, elle procède à une demande de naturalisation.
Lors de ses études universitaires pour un DESS, qu’elle a brillement reçu, Ait Aoudia Ferroudjia avait obtenu un certificat de résidence. Elle a demandé qu’il soit renouvelé pour l’année universitaire en cours, lors de son inscription à une formation en qualité de professeur. Et c’est là qu’elle s’est vue refuser la suite de son séjour, au motif que « le caractère réel et sérieux de sa nouvelle inscription est mis en cause » , ainsi que l’on peut le lire dans l’arrêté du préfet des Côtes d’Armor. Qui prend le soin de préciser que « le refus de l’admettre au séjour ne porte pas atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale » .
Il est ainsi parfaitement clair que le refus de son séjour relève de la nature de ses études professionnelles. Ait Aoudia Ferroudja, qui maîtrise les langues arabe, anglaise, française et berbère, ancien professeur de maths et d’arabe, s’est inscrite à l’Université catholique de l’Ouest Bretagne Nord à Guingamp, dans le cadre du diplôme d’université « métiers et langue bretonne » , afin de réorienter son rôle d’enseignante : « Ce diplôme correspond à un réel désir de travailler en tant que professeur dans l’enseignement bilingue français-breton, où de nombreux postes sont à pourvoir » , explique-t-elle. Son ambition est « soit être professeur des écoles en établissement bilingue des réseaux publics, catholique ou Diwan, soit être professeur en collège dans le réseau Diwan. »
Qu’une enseignante berbère puisse devenir professeur de breton, cela ne peut être pris au sérieux par l’administration française : c’est ce qu’écrit le préfet des Côtes d’Armor dans son refus de séjour. Il est vrai qu’il serait peut-être plus difficile, une fois son diplôme d’enseignante obtenue, de l’expédier enseigner en « Outre-Mer » ou ailleurs comme cela a été récemment le cas de jeunes diplômés de l’enseignement breton…
Skoazell Vreizh dénonce avec force cette attitude et demande au préfet des Côtes d’Armor de reconsidérer le recours gracieux que vient de lui déposer Ait Aoudia Ferroudja afin qu’il revienne sur sa décision.
Skoazell Vreizh
05.02.05