"Edens ?", La sixième édition du Festival photo de La Gacilly « PEUPLES ET NATURE » est visible depuis le 5 juin jusqu'au 30 septembre. Créée par Jacques Rocher et présidée par Auguste Coudray, cette manifestation attend 200 000 visiteurs. Des photographes internationaux y exposent, parfois de façon monumentale, leurs clichés sur un parcours traversant La Gacilly, des Halles jusqu'au vegetarium, l'entrée est donc gratuite. ABP y a déambulé le jour du vernissage en compagnie de Cyril Drouhet, commissaire de l'expo et des nombreuses personnalités venues sous le soleil.
«La dégradation de nos écosystèmes est si avancée qu'elle remet en cause l'avenir de l'humanité » . Cette déclaration est issue d'un millier de scientifiques originaires de 95 pays, établi sous l'égide de l'ONU. Le Festival est parti de ce constat pour inviter des reporters dont les travaux témoignent de cet équilibre précaire. Signées par de grands noms de la photographie internationale, Alex Mc Lean, Eric Tourneret, Yann Arthus-Bertrand, George Rodger, Giorgia Fioro, Pierre de Vallombreuse, Michael Nichols, Axelle De Russé, Mathieu Paley, des collectifs amateurs également , c'est plus de 200 photos, dont certaines d'une envergure de plus de vingt mètres carrés que le village de La Gacilly offre aux visiteurs. Exposition exceptionnelle pour « parler à tous et à toutes de l'état de notre planète et continuer à donner gratuitement l'accès à la culture » , dixit Jacques Rocher.
Si vous êtes en Bretagne cet été n'hésitez pas. Il faut encourager les familles à venir tranquillement cet été au cœur du village pour se rendre compte de l'importance de la photographie dans un monde envahi par la vidéo, la télé, les télécommandes, l'urgence etc, etc.. De l'accrochage « 1949, l'Afrique en couleur » par George Rodger, jusqu'au « Cœur des forêts primaires » de Christian Ziegler, en passant par « Qui a reçu la vie » de Giorgia Fioro, le concept même d'un accrochage monumental ne peut qu'encourager les jeunes générations à la contemplation, la réflexion et pourquoi pas, récompense suprême pour les organisateurs et mentor-photographes associés , encourager et susciter des vocations.
GEORGE RODGER « Je devais me libérer de la saleté de la guerre, des cris des blessés, des gémissements de mourants. Je suis parti à la recherche d'un endroit dans le monde qui serait resté pur » . Né en 1908 en Angleterre, George Rodger a d'abord été reporter pour LIFE avant d'être l'un des co-fondateurs de Magnum Photos en 1947. Il meurt en 1995, après avoir consacré la deuxième partie de sa vie principalement à l'Afrique, ses reportages sur les tribus africaines ont été publiés par National Geographic. www.magnumphotos.com
CHRISTIAN ZIEGLER Né en 1972 en Allemagne, diplômé de l'Université de Würzburg, ses études de biologiste spécialisé en écologie tropicale l'amènent à se pencher sur les écosystèmes en Asie, Afrique, Amérique Centrale. Ses reportages ont fait l'objet de nombreuses parutions pour Geo, Nationale Geographic, BBC Wildlife. Il est le fondateur de la Ligue Internationale des Photographes pour la Protection de la Nature. www.jheditorial.com
GIORGIA FIORIO Née en Italie à Turin en 1967. Diplômée de l'International Center of Photography de New York et du World Press Photo Masterclass, Giorgia Fiorio est une photographe indépendante. A partir de 1990, elle poursuit la réalisation d'un projet de dix ans autour des communautés fermées d'hommes dans la société occidentale ; Ces missions se concluent par la publication de plusieurs monographies rassemblées dans l'anthologie « Des Hommes » , parue en 2001 aux éditions Marval. www.giorgiafiorio.org
Enfin arrêtons-nous un instant sur Michael Nichols, dont les clichés monumentaux de familles éléphants ornent l'entrée du village.
« Photographier les éléphants est probablement le plus agréable pour un photographe animalier. C'est si amusant de les regarder jouer, de les observer dans leur comportement naturel. Il y a souvent des batailles entre éléphants pour être le dominant. En fait ils ne se battent pas vraiment, car ils se blesseraient mutuellement, mais chacun essaye de prendre l'avantage. cela se finit parfois ainsi : l'un monte sur un tas de poussière, ce qui lui donne un pied plus haut que l'autre, et il pense alors qu'il a gagné. J'adore aussi la manière dont ils jouent avec les bébés. Plusieurs fois j'ai assisté à la présentation d'un nouveau-né au reste du clan. En fait, une famille éléphant est restreinte, mais ils connaissent des centaines d'autres pachydermes, auxquels ils ont l'habitude de présenter leur petit. Ainsi ils se rassemblent dans une clairière, où chaque membre du clan s'approche du petit et lui souffle dessus ; Il n'y a rien de plus mignon qu'un bébé éléphant. Pour les éléphants, très sensible aux odeurs, celle de l'homme pose vite problème. Il faut donc aller vite, pour que votre odeur n'ait pas le temps de les atteindre ; par exemple, travailler une journée, puis s'absenter deux semaines. C'est un réel problème. Il m'arrive de travailler dans ds régions où les éléphants, chassés, ont peur de l'homme. Contrairement au tigre, il charge juste pour que nous partions, alors il barrit et charge, ce qui crée un effet terrifiant. Quand je prends de telles photos, je ne pense pas à la peur, et pense seulement que l'éléphant va finalement s'arrêter et reprendre son chemin. Enfin je vais vous révéler un endroit où, si vous êtes assez aventureux pour vous y rendre, vous êtes sur de prendre votre propre photo d'éléphant : le Dzanga en République Centrafricaine et la Mecque des éléphants de la forêt ; le Fonds mondial pour la nature y a construit une gigantesque plate-forme d'où vous pouvez facilement les observer toute l'après-midi… »
www.festivalphoto-lagacilly.com