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- Communiqué de presse -
Le malheureux discours d'Épinal bis
L'opinion est prise à témoin. Nicolas Sarkozy se veut être un authentique gaulliste. En septembre 1946, à Épinal, le général de Gaulle avait adjuré le corps électoral de repousser le texte de la Constitution de la IV République. Il n'a pas été suivi. Nicolas Sarkozy y a plaidé pour le maintien de la Ve République.Sa narration constitutionnelle était cousue de clichés et de contre-vérités dans l'unique objectif d'asseoir davantage le système centraliste qui étouffe le pays
Par Jean Yves Quiguer pour Mouvement fédéraliste de Bretagne le 14/07/07 10:23

L'opinion est prise à témoin. Nicolas Sarkozy se veut être un authentique gaulliste. En septembre 1946, à Épinal, le général de Gaulle avait adjuré le corps électoral de repousser le texte de la Constitution de la IVe République. Il n'a pas été suivi.

Le 12 juillet 2007, dans la même ville, Nicolas Sarkozy a plaidé pour le maintien de la Ve République.

Sa narration constitutionnelle était cousue de clichés et de contre-vérités dans l'unique objectif d'asseoir davantage le système centraliste qui étouffe le pays et le rend totalement inadapté pour relever les défis des temps modernes.

Quand il dit qu'en France, c'est l'État qui a fait la nation, il décrit ce léviathan que tout le monde rejette et repousse.

Quand il dit qu'en France, c'est l'État qui a fait la société civile, il se moque du monde. On pourrait gloser sur la nécessité d'un État, mais quand il existe, il est le fruit d'un groupe d'hommes qui ont décidé sa création, ce par quoi ils s'excluent de facto de la société civile.

Sa filiation avec le général de Gaulle s'arrête brutalement quand il évoque la création d'un comité Théodule présidé par Édouard Balladur, mentor des réformateurs, et auquel est convié Jack Lang, parangon de la probité politique.

Un état n'est fort que de la vigueur de ses composantes.

Washington, en soi, n'est guère puissant. Ce qui lui donne sa force, c'est l'alliance fédérale des 50 états qui composent les États-Unis. Cette force ne trouve pas son origine dans la domination du pouvoir fédéral à l'endroit des États fédérés, il ne l'a pas, mais elle se situe au cœur même du principe fédéraliste.

La philosophie politique de Nicolas Sarkozy est une philosophie périmée.

Cet attardement intellectuel qui prétend faire du jacobinisme une vertu, risque de nous coûter très cher.

Ses attaques contre la Banque Centrale Européenne et l'euro ont froissé plusieurs dirigeants européens dont A. Merkel. Nicolas Sarkozy vient de rompre une entente franco-allemande historique entretenue par ses prédécesseurs qui ne sera pas sans conséquences.

L'euro-émissaire a bon dos.

La balance commerciale de la France accuse un déficit de 29,2 milliards d'euros, alors que la balance commerciale de l'Allemagne exhibe un excédent de 17,5 milliards d'euros.

Les deux pays ont la même monnaie.

On ne peut mettre l'euro en accusation pour masquer nos faiblesses. Et encore moins quand on sait que près des deux-tiers de nos exportations sont destinées à l'Union européenne.

La livre sterling qui est à son plus haut niveau depuis 26 ans n'est pas un handicap pour le Royaume-Uni.

Cette France jacobine, qui régit tout à l'intérieur de ses frontières, sans égard pour les libertés des populations minorisées, sans respect de leur droit à décider, affiche son intention de mettre l'Europe à sa botte.

C'est une grave erreur.

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne s'inscrit dans un contexte post-jacobin qui reconnaît que quelque chose s'est passé et que s'afficher comme Breton n'est pas une dégénérescence.

Il ne reconnaît pas Paris comme lieu fondateur de la civilisation. Il n'entend pas davantage que Paris ordonne à la Bavière ou à la Catalogne.

Le présidentialisme de N. Sarkozy pose problème.

Dans une démocratie, un régime présidentiel ne peut exister que dans le cadre d'un État fédéral. Au cas contraire, ce n'est plus du bonapartisme, mais du césarisme.

Évoquer le renforcement des pouvoirs du parlement ne veut strictement rien dire. Encore faut-il savoir de quel parlement il s'agit. Quand il s'agit d'élus choisis par des partis, ce pouvoir n'a pas de sens. Avec ou sans pouvoir, l'élu n'est pas autre chose qu'un député godillot. Que ferait l'Assemblée actuelle avec plus de pouvoirs ? La même chose que ce qu'elle fait aujourd'hui. Soutenir le pouvoir et le parti, c'est la garantie du chèque mensuel pendant cinq ans et l'assurance d'être réinvesti par le parti aux prochaines élections.

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne milite pour un changement en profondeur des institutions. Contrairement à ce qu'a déclaré N. Sarkozy dans son discours d'Épinal, ce sont les institutions actuelles qui permettent, favorisent et encouragent toutes les corruptions et perversités dont la France a mal.


Le 14 juillet 2007

Jean-Yves Quiger, mouvement fédéraliste de bretagne, membre de l'Union des Mouvements Fédéralistes

Cet article a fait l'objet de 2323 lectures.
Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne plaide et milite pour l'adoption d'une architecture fédérale en Bretagne, en France et en Europe. Membre de l'Union des Mouvements Fédéralistes (UMF), il défend le concept de fédéralisme contractuel dans le cadre des institutions et celui du fédéralisme intégral dans le cadre de la société. LE MFB n'adhère pas à l'idée d'une fédération d'états-nations qui n'est qu'une forme de confédération conduisant aux mêmes échecs que l'actuel état-nation dont nous allons prochainement porter le deuil. C'est ce qui justifie un fédéralisme inspiré de la doctrine contractualiste en opposition avec la doctrine étatiste. Ce qui est bon pour le tout, l'est aussi pour les parties. Il ne saurait exister de fédéralisme européen sans un fédéralisme local, d
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