Transformer la PAC, pour de nouveaux équilibres économiques, sociaux et territoriaux.
La circonscription de Lorient est un territoire essentiellement urbain.Mais un élu se doit de penser les relations entre l'urbain et le rural.
Approvisionnement des centres, gestion foncière équilibrée entre les activités ou protection de l'eau sont autant d'exemples de sujets qui prouvent la nécessaire implication du député de Lorient dans les questions agricoles. Voilà pourquoi j'ouvre ici un échange sur ce sujet en l'abordant par la pierre angulaire de la politique publique en la matière: la PAC. Pour l’année 2005, 84,6% des aides directes européennes à l’agriculture a été perçu par seulement 18,5% des exploitations agricoles. Avec l'élargissement de l'Europe, le nombre de bénéficiaires est aujourd'hui voisin des 7 millions, au lieu de 4 886 000 en 2004 quand l'Europe ne comptait que 15 pays membres.
Dans les dix nouveaux Etats membres de l’Union européenne, les aides n’ont représenté que 25% du montant reçu par les anciens pays. La grande majorité des nouveaux bénéficiaires a perçu moins de 5 000 euros.
Les {{grandes}} exploitations (c'est moi qui souligne) touchant plus de 50 000 euros d’aides sont réparties géographiquement comme suit et dans l’ordre :
- 11,96% en Angleterre,
- 7,25% en France,
- 7% en République tchèque,
- 4,3% en Slovaquie
- 4,12% en Allemagne.
Ensuite ce chiffre tombe à 1,13% pour l’Espagne.
A mes yeux, la réforme de la PAC est aujourd'hui une priorité.
Il faut que la PAC soit plus solidaire et plus juste, tant en Europe, que dans sa politique extérieure et notamment envers les pays les plus pauvres. Actuellement, la France a par ailleurs choisi des critères de répartitions des aides publiques agricoles qui pénalisent nombre de ceux qui ont fait le choix d'une agriculture respectueuse des hommes et des territoires. Ce choix entraine un ralentissement des nécessaires conversions en bio, et conduit les acteurs de cette fillière à importer davantage.
Nous préconisons une agriculture nombreuse et familiale, plus économe et durable. La régionalisation et mutualisation des aides sont une obligation pour accompagner au plus près, au niveau des territoires, les nécessaires évolutions. Nous préconisons aussi de faciliter la réintroduction d'actifs agricoles sur un littoral de plu en plus agressé, pour reprendre le titre de l'ouvrage d'Yves Lebahy et Ronan Ledélézir.
Cette idée n'est pas un combat d'avenir pour préserver l'équilibre de notre territoire, la municipalité de groix nous montre l'exemple en la matière.
Yann Syz