Lors de la dernière session du Conseil régional, la motion déposée par l'UDB et Europe Ecologie Bretagne s'est heurtée au refus des communistes et aux ambiguïtés de l'UMP. Le vote sur ce sujet épineux est donc reporté à juin.
En fin de séance plénière du Conseil régional, à Rennes, le 15 avril, les deux groupes "UDB - autonomie et écologie" et "Europe Ecologie Bretagne" déposent une motion en faveur de la réunification de la Bretagne. Énonçant des arguments culturels, économiques, sociaux et démocratiques, Kristian Guyonvarc'h désormais relégué dans l'opposition souligne l'importance de prendre position en début de mandat sur « cette question récurrente ». Une manière d'« adresser un message clair au législateur en faveur de l'organisation d'une consultation populaire ». Ce texte propose également la réactivation d'un groupe de travail interne à l'assemblée et l'intégration du conseil général de Loire-Atlantique dans l'agence économique de Bretagne et dans le B15, instance de concertation des grandes métropoles et des exécutifs bretons. Kristian Guyonvarc'h conclut son plaidoyer : « Nous n'avons certes pas la clé du problème, hélas, car le système institutionnel français y fait barrage, mais à défaut de disposer de la clé nous avons la responsabilité d'éclairer la serrure. Alors faisons la lumière. »
Refus du PC, abstention de l'UMP
Après des explications confuses, l'UMP Stéphane de Sallier Dupin, annonce la volonté du groupe de Bernadette Malgorn et Jacques Le Guen baptisé Breizh da Zont de s'abstenir. Par la voix d'Eric Berroche, le groupe communiste demande l'amendement du texte afin que la région des Pays de la Loire puissent prendre part à un éventuel référendum. Faute de quoi, les élus PC, composante de la majorité Le Drian, menacent de ne pas prendre part au vote de la motion sur la réunification administrative de la Bretagne. Dans un premier temps, Kristian Guyonvarc'h reste ferme. « Alors, si vous voulez un vote, vous allez l'avoir, mais malheureusement il ne sera pas unanime », prévient Jean-Yves Le Drian, personnellement favorable à la motion mais bien embêté par la situation. Il suggère alors de renvoyer le vote à la prochaine séance plénière, prévue fin juin. « Sous réserve d'un engagement à ce qu'une délibération soit prise, à l'unanimité ou pas », insiste Kristian Guyonvarc'h qui accepte de retirer son texte. « Mieux vaut créer les conditions du consensus avant de faire le vote », se réjouit le Président Le Drian, parfait dans son rôle d'arbitre. Il est 19h00. Les apparences sont sauves, pour cette fois. En juin, la lumière se fera-t-elle ou le consensus sur la réunification bretonne se brisera-t-il ? Réponse à l'occasion de la prochaine session.