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Lorsque nous parlons d'ethnie ou de peuple, de quoi s'agit-il ? L'ethnie est le groupe qui, contrairement aux conceptions françaises, ne se distingue pas de la nationalité ni du peuple. Ses déterminations sont ethnographiques, linguistiques, historiques et territoriales, mais
Par Padrig Montauzier pour War Raok ! Mouezh Breizh La voix de la nation bretonne le 2/11/08 5:07

Éditorial

Ethnie, Peuple, Peuple-Patrie

Lorsque nous parlons d'ethnie ou de peuple, de quoi s'agit-il ? L'ethnie est le groupe qui, contrairement aux conceptions françaises, ne se distingue pas de la nationalité ni du peuple. Ses déterminations sont ethnographiques, linguistiques, historiques et territoriales, mais aucune exclusivement : pas seulement une langue, pas seulement un mode de vie, pas seulement une histoire, etc., bien que chacun des ces éléments soit, sauf cas très rares, indispensable. Le “social” et le “culturel” sont mutuellement dépendants : communauté linguistique et religieuse, relative unité territoriale, tradition mythico historique, type commun d'organisation de l'espace. L'ethnie est un fait de nature et de culture, qui s'étayent et se nourrissent mutuellement. Le sentiment national peut s'effacer, mais la nation ne cessera pas d'exister pour autant, à moins que l'ethnie ne soit complètement assimilée et détruite. l'État qui protège la nationalité est l'Etat national. La langue ethnique est le critère synthétique de l'ethnicité. Mais la langue n'est pas, à elle seule, la condition suffisante de l'ethnie. Rares sont cependant les exceptions : Wallons et Suisses romands pratiquent le français (mais aussi les parlers d'Oïl wallon et franco-provençaux) ; Serbes et Croates sont séparés par des facteurs autres que linguistiques, etc. Des langues ont été minorées, refoulées ou éradiquées, parfois dans des conditions dramatiques : l'irlandais, le frison, le breton, le biélorusse, le néerlandais flamand, ont subi un recul dans leur ethnie même. Cependant, la reconquête de la langue, même minorée, est un trait essentiel de la volonté de survie. Une autre notion déterminante est celle de patrie. La patrie, terre ancestrale, est le territoire sensible, humain et vécu de la nation. Porteur de la famille, support des lignées, distribué en communes et en “pays”, il constitue le cercle de référence et d'appartenance fondamental. Il ne se confond en aucun cas avec l'État, et l'on sait à quoi a mené l'extension des mots patrie et patriotisme, opérée par les pseudo-élites urbaines, morales et politiques, à l'ensemble des territoires administrés par l'État français : au quasi-génocide de 1914-1918, accélérateur des catastrophes démographiques et politiques du XXe siècle. Plus qu'au nationalisme, terme ambigu, souvent incompris et plus ou moins bien connoté, il convient de se référer à la patrie, certains disent à la matrie, de revaloriser le patriotisme, et surtout la désignation du patriote. D'où la pertinence du couple peuple-et-patrie, qui fournit la notion et la désignation du peuple-patrie. Kelc'h Studi Buhez ha Bro Kelc'h Studi Buhez ha Bro. A l'initiative d'un petit groupe de personnes, toutes sensibles à la défense des libertés bretonnes, un cercle d'études et de réflexions vient de voir le jour. Kelc'h Studi Buhez ha Bro est composé d'hommes et de femmes venant d'horizons parfois différents, mais qui ont eu l'intelligence de mettre en commun leurs réflexions au service de la cause des peuples dépossédés de leurs droits les plus élémentaires. En effet, à diverses périodes historiques les peuples ont fait entendre leur voix. Aujourd'hui il faut refuser les grands systèmes sans définition ethnique, sans dimension charnelle. Aussi l'idée des peuples-patries, élargie à l'Europe et au monde, est-elle le véritable défi historique du siècle à venir, le défi d'une civilisation bâtie sur un socle ethnique vigoureux à ses négateurs sans visage. Nous savons que la plus haute forme de la politique et de l'accomplissement de soi c'est de servir la nature de son peuple, de lutter sans cesse pour la défendre, l'améliorer, en promouvoir les valeurs. C'est, dans un combat qui n'aura pas de fin, d'en transmettre la garde aux générations de demain. (KSBB).

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