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- Chronique -
Vrai : ils sont fous ces Bretons !
Suite du journal de campagne de Jean-Charles Perazzi. Alan Stivell, Dan Ar Bras, Nolwenn Leroy ont donc mis le feu à l'Olympia l'autre jour pour la plus grande joie des Bretons et… des Bretonnes
Jean-Charles Perazzi Par JCP le 25/02/12 12:56


Plomelin/Ploveilh - Suite du journal de campagne de Jean-Charles Perazzi.


Alan Stivell, Dan Ar Bras, Nolwenn Leroy ont donc mis le feu à l'Olympia l'autre jour. Pour la plus grande joie des Bretons et… des Bretonnes (vous l'aurez remarqué, en période électorale, le féminin refait systématiquement surface pour ratisser plus large).

Comment dit-on « cocorico » en breton et en gallo ? Un « cocorico » d'autant plus tonitruant qu'ils reviennent de loin ces Bretons et ces Bretonnes. Vous en doutez ?

Comme promis dans la précédente chronique (17 février 2012), des tonnes d'âneries - on peut employer un terme plus cru si l'on veut - ont été balancées durant deux ou trois siècles sur la Bretagne et ses habitants. Et, ne soyons pas naïfs, même si cela nous est souvent reproché, ce n'est pas un nouveau triomphe de la musique bretonne qui arrêtera demain le torrent de boue que jugent bon de faire couler sur nos têtes hommes politiques de tous poils, écrivains, philosophes, artistes, administrateurs, enseignants, décideurs… J'en passe.

Petit florilège de la Haute Pensée Hexagonale

(la majuscule s'impose, vous allez comprendre pourquoi).

Mirabeau monte à la tribune de l'Assemblée Constituante le 9 janvier 1790. Il n'y va pas avec le dos de la bombarde : " Êtes-vous Bretons ? Les Français commandent ".

– Ministre de la Police, Joseph Fouché, dans ses Instructions aux administrations de Bretagne, en rajoute une couche neuf ans plus tard : " Il ne s'agit pas de faire le triage entre des bons et des méchants ; dans ce pays maudit, il ne peut y avoir que des coupables ".

– Au siècle suivant, un certain Auguste Romieu, sous-préfet de Quimperlé, pense avoir trouvé la bonne solution pour calmer les ploucs de l'ouest européen : " Créons, pour l'amélioration de la race bretonne (sic), quelques-unes de ces primes que nous réservons aux chevaux et faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants parlant le français ".

– Et voilà que le Grand Mérimée (allusion à ses talents de nouvelliste), alors Grand Fonctionnaire (allusion à son importante fonction), y va aussi de son commentaire, à l'occasion d'une tournée d'inspection… des monuments historiques dans les départements bretons en 1835 : " C'est une langue que le diable a inventée qu'on parle là-bas et qui n'a pas moins de quatre dialectes différents ". Bien vu, Prosper !

– Même Victor Hugo, l'immense Victor pour lequel nous pouvons avoir les uns ou les autres une certaine admiration, une certaine affection en rajoutera une couche dans « Lettre à sa femme » (1835) : " Le fait est que les Bretons ne comprennent rien à la Bretagne. Quelle perle et quels pourceaux ! " Merci Victor.

– Enfin (il faut en garder un peu sous le coude pour rigoler « avant que le ciel nous tombe sur la tête »), un certain Jules Janin, journaliste et écrivain dont le dictionnaire Le Robert nous dit qu'il témoignait dans ses feuilletons " d'un esprit souvent plus brillant que profond ", n'a pas dû connaître les travaux d'Hersart de La Villemarqué. Et, par la suite, et pour cause, de tous les bardes qui, depuis 1844 – date de son ouvrage La Bretagne – chantent haut et fort, avec le talent que l'on sait, la musique celtique et bretonne. Dans son livre, il s'étonne en effet : " A peine si de tous ces dialectes de Bretagne est sortie par hasard une chanson populaire ; et, parmi toutes ces chansons, à peine si l'on en cite une ou deux qui soient restées fidèlement dans la mémoire ".

Gast ha gast ! comme dit souvent l'ami Nono.


Jean-Charles Perazzi

Cet article a fait l'objet de 1289 lectures.
Vos 8 commentaires :
Léon-Paul Creton Le Samedi 25 février 2012 14:21
C'est curieux Fouché était de Nantes, né au Pellerin paraît-il!
Quant à V.Hugo dans "Ce siècle avait deux ans..." parlant de lui écrivait "Alors dans Besançon [...]. Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois/Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix, si débile...etc".
Effectivement sa mère était de Nantes
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Léon-Paul Creton Le Samedi 25 février 2012 15:35
Ah ! J’oubliais !
J'ai dans la main un vieux petit livre recouvert de cuir "LES POÈTES DU TERROIR du XVe siècle XXe siècle. Et encore, il y est indiqué « Textes choisis ».
Ce livre a été imprimé au tout début du XXe siècle voire fin XIXe siècle. C'est le 1er et seul tome que je possède et que je connaisse de cette éventuelle série, prévue à cette époque. Et apparemment il a été créé pour le Lycée Michelet - Vanves
Ce tome 1er, poèmes et chants populaires, traite :
L’Alsace + Territoire de Belfort (p.1 à 26)
L’Anjou (p.29 à 75)
L'Auvergne (p.77 à 120)
Le Béarn (p.123 à 167)
Le Berry (p.171 à 205)
Le Bourbonnais (p.209 à 228)
La Bourgogne (p.231 à 329) *
La (notre) Bretagne (p.331 à 515)**
La Champagne (p.517 à 571)
Ce Jules Janin me paraît bien pitoyable dans son expression, lorsque sur ces quelques « terroirs historiques » l’on peut constater la prolificité de la production bretonne, deux fois plus que la Bourgogne, qui a ce qu’il paraît est un terroir très riche en ce domaine. Les œuvres en langue bretonne aussi riches et nombreuses qu’en français, et dans beaucoup de cas les traductions de l’une à l’autre langue. Des commentaires qui ne méprisent ni la Bretagne ni sa langue, bien au contraire. Une carte « …des anciens pays de France » et de la Bretagne dans ces frontières historiques et linguistiques constatées, reconnues dans ce livre. Un étrange contraste avec la bêtise française habituelle !
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Nétanel-Raphaël Hazo Le Samedi 25 février 2012 17:52
En lisant ce florilège de petites phrases de grands intellectuels de France, je me demande quel autre peuple a autant souffert de mépris en France autre que les Bretons? Une seule réponse s\'impose :les Juifs.De façon différente certes, le gouvernement français n\'a pas envoyé 80.000 bretons vers les camps de la mort...
Mais cet enseignement du mépris pour paraphraser le grand historien Jules Isaac, a conduit directement; pêle- mêle au massacre; des chouans, 150.000 morts Bretons de la première guerre mondiale, à Bécassine, à l\'éradication du breton en tant que langue vivante, bref à la déliquescence d\'un peuple.
Malgré tout, après toutes ces oppressions, le vent tourne, la France perd de sa superbe ,elle est phagocytée de l\'intérieur par une minorité qui veut et imposera sa loi divine, c\'est une question de chiffres...La France éclatera d\'elle même comme la grenouille de la fable d\'Esope ou de Phèdre que La Fontaine a plagié.
La Bretagne en sortira plus grande et comme l\'a si bien dit un certain Nicolas:\" Bretons prenez votre destin en mains\"...
Pour finir sur une note optimiste, citons Golda Meïr: Le pessimisme est un luxe qu\'un Juif ne peut jamais s\'autoriser.
Remplaçons l\'adjectif juif par breton...
Kenavo Shalom
שלום מארץ יהודה
חזו רפאל נתנאל
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Yves Le Gonidec Le Samedi 25 février 2012 22:07
60.000 bretons à Conlie...
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Kevin Le Lundi 27 février 2012 15:41
Franchement ce type d'article est sans intérêt. Est-ce même un article. Juste un commentaire qui nous sert un n-ième petit condensé de méchantes citations sur les bas-bretons. Il serait bien que l'ABP refasse du journalisme au lieu de nous servir cette soupe réchauffée sans saveur.
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Jak le Dreuzic Le Mardi 28 février 2012 07:45
@ Kevin. Contactez-nous et montrez nous ce que vous savez faire. Je suis sûr que l'ABP gagnera en qualité et en diversité. En attendant, merci de ne pas cracher sur le travail des collègues.
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Jean-Charles Perazzi Le Mardi 28 février 2012 15:49
A l'attention de Kevin et Louis Bouveron
Merci, Kevin, de me dire avec franchise votre opinion. Elle me rappelle celle de jeunes volontaires courageux de la région parisienne, travaillant à la pelle et à la poubelle, englués dans la boue puante de l'Amoco Cadiz, sur notre beau rivage nord de la Bretagne. Il fallait, avec mon collègue reporter-photogaphe transmettre chaque jour un sujet à notre journal pour dire la colère des Bretons, face à une nouvelle pollution par le pétrole de notre rivage: "Ah! Vous êtes contents, les journaleux, vous allez pouvoir remplir vos colonnes sans vous salir les mains, avec du sensationnel."
Des remarques de ce genre j'en ai entendues des tonnes durant ma carrière.
Un journaliste qui se respecte doit accepter ce type de remarques sans perdre son sang-froid... Ni un poil de ses convictions.
Rassurez-vous, les saloperies déversées durant des siècles sur la Bretagne, j'en ai des pleins paniers. Donc, à le prochaine occasion, ne vous en déplaise, j'en remets une couche.
Je partage la proposition de Louis Bouveron: si vous aimez écrire, si vous avez des convictions, faites des offres de collaboration (gratuite) à l'ABP. Nous ne serons jamais assez nombreux pour dire ce qu'il importe de dire sur la Bretagne d'hier, d'aujourd'hui et de demain.
A galon
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Jacques Le Jeudi 1 mars 2012 17:43
Normal que cela ne soit pas journalistique comme article puisque c'est une chronique. On pourrait même dire un pamphlet anti-français. Ce qui m'étonne c'est que des gens issus du melting-pot français se trouvent à nier leurs racines...
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