Pays de la « Vieille Europe, » la France, qui se veut être celui du « berceau de la Démocratie » prépare chaque jour un peu plus son cercueil. Gérard Gautier
Après son passage au Sénat, en février dernier, la loi concernant la reconnaissance du vote blanc sera, selon toute vraisemblance, votée le 28 novembre prochain en deuxième lecture par l'Assemblée nationale.
Il est bon de rappeler qu'une loi à l'identique, à quelque chose prés, de celle qui sera votée, une nouvelle fois à minima, l'a été... en 2003, à l'issue d'une véritable mascarade et en présence d'une petite trentaine de députés. Cela lors d'un débat qui avait lieu pour la première fois... depuis 1852.
Cette loi n'a jamais terminé sa navette.
Présentée par Jean-Pierre Abelin de l'UDF, elle avait été torpillée par l'UMP. Certains des cosignataires de la mouture initiale appartenant à ce groupe avaient renié leur engagement et abandonné son porteur pour rejoindre une autre proposition, de leur parti, allant dans un autre sens...et avec des arrières pensées.
Il est donc assez curieux de voir aujourd'hui, Jacques Alain Bénisti, député...UMP du Val-de-Marne se faire le laudateur de la reconnaissance du vote blanc, dans sa question n°38296 (JO: 24/09/2013 page : 9886) et conclure - avec des paroles fortes - « l'élection est faite pour que les électeurs s'expriment... avant d'être faite pour celles et ceux qu'elle désigne. »
En tout état de cause il est important de savoir que l'expression de la démocratie qu'est le vote blanc ne sera pas toutefois, « reconnu comme étant un suffrage exprimé. »
Pas plus que ne sera autorisée, dans les bureaux de vote, la mise à disposition de bulletins spécifiques. Les électeurs devront continuer à créer, eux-mêmes, leur propre bulletin.
Il est vrai que la reconnaissance du vote blanc comme étant un suffrage exprimé n'est pas envisageable par la classe politique, comme l'avait déclaré en son temps le préfet de la Région Bretagne Edouard Lacroix « ce vote est impossible : cela serait le discrédit des élus ! »
Il va donc falloir nous satisfaire, une nouvelle fois d'une loi au rabais... Ce qui, pour autant, n'est peut être qu'une étape vers plus de respect de la démocratie.
En effet, si retrouvant les chemins des vertus des valeurs républicaines derrière lesquelles ils se cachent, les politiques acceptaient de voir remis en cause, ce qui apparaît plus que jamais, comme un « véritable enrichissement sans cause »... au préjudice des électeurs-contribuables »
A savoir la loi de 1995 de financement public des partis politiques.
Il leur suffit de la réformer, logiquement et en toute cohérence, en déterminant que la répartition budgétaire, pour la première fraction, au contraire de ce qui se passe aujourd'hui et ce qui est prévu par la loi « doit se faire proportionnellement au nombre de voix obtenues au premier tour de l'élection législative sur les Inscrits et non sur les suffrages exprimés ! »
Cette loi votée par les deux partis majoritaires leur a en effet permis de bénéficier, ensemble depuis 2007 et pour la durée de la mandature « d'un trop perçu » de...: 118.135.020 ¤uros !
Source : (voir le site)
Cela perdure actuellement.
Au moment où impôts et taxes « tombent comme à Gravelotte » il y a là une belle opportunité pour les parlementaires de démontrer qu'ils connaissent encore le mot EGALITE qui figure dans la devise de la République!
Cela serait bon pour regagner la confiance des citoyens.
Gérard GAUTIER
Saint-Brieuc le 17 novembre 2013