L’Union démocratique bretonne (UDB) condamne fermement les violences urbaines qui, à partir des banlieues parisiennes, se sont étendues à un grand nombre d’agglomérations, y compris en Bretagne. Ces violences qui frappent indistinctement biens privés et biens publics ne sauraient être excusées et risquent hélas de renforcer des préjugés xénophobes et le vote d’extrême droite. L’UDB assure les victimes de ces violences de sa solidarité et plaide pour que l’Etat complète si nécessaire l’indemnisation des assurances pour les destructions subies.
Les raisons de cette vague de violence sans précédent tiennent à l’évidence à l’état d'abandon et de paupérisation de quartiers entiers depuis des décennies et au sentiment de relégation qu’éprouvent les jeunes qui y vivent dans le chômage et la précarité. Ce qui s’apparente à une véritable jacquerie doit amener la société civile et les pouvoirs publics à s’interroger en profondeur sur les questions de l’intégration et de la citoyenneté. Car, force est de constater que l’assimilation à la française ne fonctionne pas. Pour l’UDB, il est nécessaire de redéfinir la citoyenneté qui ne doit pas être forcément confondue avec la nationalité. L’UDB rappelle notamment qu’elle est favorable au droit de vote des immigrés pour les élections municipales dès lors qu’ils résident dans une commune depuis cinq ans.
L’UDB considère qu’il est indispensable d’apporter rapidement des réponses à la désespérance et au mal-vivre des populations des cités. Il est essentiel de mettre en œuvre au plus vite, mais dans la concertation, un plan d’urgence pour les banlieues avec notamment une ambitieuse politique de prévention et de soutien aux familles dès la petite enfance, une politique scolaire à la hauteur des enjeux (enseignants expérimentés et classes à effectif réduit), une éducation à la citoyenneté, une politique de formation et d’emploi en direction des jeunes, une restauration et un renforcement de la police de proximité, une entreprise de rénovation urbaine et une vraie politique de mixité sociale qui mette un terme à cet apartheid qui n’ose pas dire son nom. Les quelques mesures annoncées par Dominique de Villepin à ce propos risquent de s’avérer nettement insuffisantes.
L’UDB juge avec sévérité le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, dont le populisme, l’ambition et la volonté de récupérer à son profit l’électorat FN ont mis le feu aux poudres. En sapant la police de proximité, en employant de manière inconsidérée un vocabulaire outrancier ( « nettoyer les quartiers au kärcher » comme s’il s’agissait de nettoyer des déchets), il a amplement démontré son irresponsabilité et le danger qu’il représente pour la sécurité publique. La perspective de le voir accéder à la Présidence de la République ne peut que susciter les plus vives inquiétudes.
Ronan Divard Porte-parole de l’Union démocratique bretonne /Mouezh Unvaniezh Demokratel Breizh (contacts : ronan.divard [at] wanadoo.fr ; 02 98 07 01 32 ; 06 32 29 30 84)
Dominique Lehaut, Porte-parole délégué aux affaires sociales / E karg eus an aferioù sokial (contacts : DL ehaut [at] wanadoo.fr; 02 96 37 18 90 ; 06 80 31 59 66)