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Interpellé par de nombreux vétérans des essais nucléaires réalisés en Polynésie et en Algérie et qui essaient depuis plusieurs années d'obtenir une indemnisation, Christian Ménard est directement intervenu auprès du Premier ministre, à qui il a fait part de sa colère.
« J'ai du mal à comprendre que les gouvernements successifs, qu'ils soient de gauche ou de droite, n'aient pas mesuré l'importance du problème. Il ne s'agit pas de jeter l'opprobre sur le bien-fondé ou non de ces essais, mais tout simplement d'accorder une juste réparation à ceux qui en ont pâti, explique le député finistérien, par ailleurs membre de la Commission de la défense nationale. Le médecin que je suis a du mal à se satisfaire des réponses qui sont données, notamment « lorsque les experts des maladies radioactives considèrent qu'il n'a jamais été décrit de cancer de la thyroïde attribuable à une exposition aux rayonnements ionisants à l'âge adulte » ou lorsque l'on me dit que « cette pathologie ne figure pas dans la liste des maladies professionnelles du tableau n°6 du régime général de la sécurité sociales »… Il en va de même pour les autres cancers susceptibles d'être liés à ces essais.
Alors que ces vétérans attendent des réponses précises, on ne leur rétorque uniquement que « ce dossier est suivi avec vigilance »… « que l'on va faire preuve d'une transparence totale »… que le délégué à la sûreté nucléaire pour les activités et les installations intéressant la défense (DSND) « effectue de multiples déplacements »… Seule avancée concrète depuis ces derniers mois, la publication prévue par le Ministre de la Défense «d'un ouvrage, au second semestre 2006, sur l'ensemble des essais atmosphériques et leurs aspects radiologiques »…
J'ai bien peur que les choses ne traînent et que tout ceci n'aboutisse qu'à de pompeux rapports sans suite concrète », déplore Christian Ménard dans son courrier.
« Vous avez affaire ici à des soldats, à des femmes et des hommes qui ont le respect de la République et qui n'ont pas pour habitude de manifester, mais qui attendent de cette République les mêmes égards qu'ils ont eus pour elle. Certains voudraient faire de cette histoire un élément de joute de politique politicienne. Que ne sont-ils intervenus lorsqu'ils étaient aux affaires !
Ce n'est pas ce qu'attendent nos vétérans. Ce qu'ils veulent tout simplement, c'est la reconnaissance de la Nation.
Aussi vous serais-je reconnaissant de bien vouloir tout mettre en œuvre pour que soit, dès aujourd'hui, apportée une très juste et concrète réponse à leurs attentes ».
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