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- Dépêche -
Une prestigieuse distinction britannique remise à un manager breton pose une lumière crue sur l'absence de vie économique nationale
Il a gagné le sésame des managers britanniques du bâtiment. "Construction Manager of the Year", c'est le titre qui vient de lui être attribué à Londres par le Chartered Institute of Building, c'est-à-dire le prestigieux Institut britannique du bâtiment. De qui s'agit-il ? Il s'appelle Anthony Joubert, originaire de La Chapelle-Heulin, dans le Vignoble,
Mathieu Guihard pour ABP le 17/11/08 10:44

Il a gagné le sésame des managers britanniques du bâtiment. "Construction Manager of the Year", c'est le titre qui vient de lui être attribué à Londres par le Chartered Institute of Building (CIOB), c'est-à-dire le prestigieux Institut britannique du bâtiment. De qui s'agit-il ? Il s'appelle Anthony Joubert, originaire de La Chapelle-Heulin, dans le Vignoble, et il vient de passer 8 années en Normandie anglaise, sur l'île de Jersey, en tant que project manager pour un grand constructeur.

Le jury du CIOB a récompensé sa capacité remarquable à mener à bien les projets dont il avait la responsabilité. En effet, il a pu constater au cours de ses investigations que le Heulinois a non seulement su manager son équipe dans un esprit positif et donc efficace, en deux langues différentes qui plus est, mais il a aussi répondu parfaitement aux exigences du client sans barguigner tout en réalisant une économie de 3,5 millions de livres sterling (près de 4,36 millions d'euros) grâce à ses capacités stratégiques et d'innovation. Le jury britannique note que ce prix, qui est une consécration pour un professionnel chevronné, est d'autant plus méritoire que c'était sa première expérience en tant que chef de projet. L'adaptabilité, la détermination ou encore la bonne gestion du risque d'Anthony Joubert ont clairement « bluffé » le jury.

Ses compétences professionnelles et humaines ont permis de réaliser, dans les délais et les limites budgétaires imposées, un ensemble immobilier de haute-qualité à Saint-Hélier, la capitale de Jersey. L'ensemble appelé Liberty Wharf comprend un centre d'information et de services de transport à destination des touristes. Cette réalisation, dans l'esprit du Covent Garden londonien, va offrir aux Jersiais de toujours ou de passage un nouveau lieu de vie. A noter aussi la gare routière ou encore un centre d'affaires.

Suite à cette distinction, la Chambre de métiers et de l'artisanat de Loire-Atlantique lui rendra hommage ce lundi 24 novembre. Il vient par ailleurs de reprendre dans le Vignoble l'entreprise de bâtiment Sud-Loire Projection qui appartenait à sa famille.

Il n'est pas inintéressant de présenter brièvement l'organisateur de ce prix. Créé en 1834, l'Institut britannique du bâtiment possède aujourd'hui plus de 40 000 membres dans 100 pays du monde. Il a pour but de promouvoir l'excellence dans la construction immobilière en général et dans son management en particulier. Il a permis de développer le professionnalisme dans l'enseignement de la filière à un niveau national et international. Il délivre d'ailleurs des accréditations aux diplômes concernés. Il mène aussi des enquêtes et des activités de recherche. Un tel institut n'existe tout simplement pas en Bretagne.


De cruelles comparaisons nationales...

Cette distinction prouve une chose, si d'aucuns en doutaient : les Bretons, comme les autres, engendrent des professionnels de qualité, voire d'excellence…

Cependant, si l'on se laisse aller à quelques comparaisons des deux environnements professionnels, on perçoit vite la pauvreté voire l'absence institutionnelle bretonne par rapport à une situation anglo-normande organisée et efficace, alors que la Bretagne est un pays environ 30 fois plus peuplé.

L'archipel anglo-normand possède une économie fondée sur l'agriculture, le tourisme et les services bancaires. Certains milieux français le considèrent comme un paradis fiscal mais c'est faux. Il possède une autonomie politique et même de petits parlements pour chacune des îles principales. Les décideurs sont sur place. Et ce qui ne peut pas être géré au niveau local l'est au niveau britannique, ce qui est normal pour un territoire aussi petit. La Bretagne, elle, n'a aucune filière professionnelle organisée au niveau national. Pire, elle n'a plus depuis longtemps aucun moyen de mettre en place sa politique économique (plus de gouvernement et plus de parlement). En fait, elle n'a même pas d'existence institutionnelle, seules deux "régions" administratives existent sur son territoire avec des moyens et des compétences limités, tout le reste est décidé (ou non) dans les ministères en France. Loin d'avoir une presse professionnelle, la Bretagne n'a même pas de médias économiques, et pire encore quasiment pas de médias nationaux généralistes. Ce sont pourtant les nécessaires relais d'une actualité nationale digne de ce nom, notamment d'une actualité économique qui repose donc quasiment uniquement sur l'ABP Économie, à son modeste niveau.

Dans ces conditions, Anthony Joubert aurait-il pu vivre les mêmes opportunités, les mêmes conditions et la même reconnaissance en Bretagne que celles qu'il a vécues dans les Iles anglo-normandes et à Londres ? Non bien sûr. Lui circule d'un pays à l'autre et il a raison. Aux Bretons de s'assumer et de rendre la Bretagne plus attractive.

Liens :

Pour voir Liberty Wharf : (voir le site)

Article sur Anthony Joubert sur le site du CIOB : (voir le site)

Les construction manager of the year awards : (voir le site)

Voir aussi :
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