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- Communiqué de presse -
Un rêve inaccessible en France, un minimum de démocratie et de dialogue
L'annonce le 20 octobre dernier, du fourre-tout territorial sarkosyste, n'a fait qu'entériner nos craintes et le constat d'une classe politique incapable de se réformer, trop crispée sur des sièges électoraux
Angèle Jacq Par Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme le 17/11/09 12:52

L'annonce le 20 octobre dernier, du fourre-tout territorial sarkosyste, n'a fait qu'entériner nos craintes et le constat d'une classe politique incapable de se réformer, trop crispée sur des sièges électoraux vissés sur le millefeuille administratif !

Á juste titre, les partis d'opposition dénoncent la recentralisation mais c'est un peu court pour servir de contre-proposition ! L'état financier du millefeuille administratif, avec les abysses que l'on sait, génère des dérives de pressions fiscales insupportables par manque de réformes dans ce domaine comme dans l'autre… Le serpent se mord la queue !

On peut faire confiance à ce petit monde attaché à ses privilèges, pour vendre le département à ses électeurs afin de préserver ses assises : c'est déjà commencé et porte ses fruits, les sondages sont au rendez-vous. Mais de propositions de réformes nécessaires et en profondeur, point… Ils ne sont pas d'accord avec le nouveau statut d'élu territorial car cela coupe les effectifs d'élus en deux. Mais ouf ! cela préserve le département, fusse-t-il purement honorifique ? Là-dessus, à droite comme à gauche, à quelques détails près de façade, on est d'accord ! L'UMP se lézarde ? Hum ! Il refera ses rangs. Le PS se déchire et descend toujours vers l'abîme, incapable de juguler ses « égos ».

Pendant ce temps les décisions du monarque se mettent doucettement en place. Á l'avant-garde de la haute-administration, les super-préfets régionaux, nouveaux centurions à la tête d'une escouade de préfets départementaux et sous-préfets d'arrondissement – eh ! oui, cela existe encore et personne ne proteste ! – s'avancent. On les voit déjà revenir ces préfets, à la rencontre des communautés de communes, et dans un style de 3ième République dépoussiérée, nouer des « bonnes » relations avec les élus locaux… Ainsi se fait déjà en douceur la confiscation du pouvoir… Et la verticalité du droit d'Etat jacobin s'appliquera directement depuis l'Elysée.

Ah ! Oui, n'oublions pas : il y aura la discussion de cette fameuse réforme à l'assemblée législative. Une assemblée qui peut fronder un peu plus puisque qu'une réformette le lui permet. Le sénat « fera barrage »… Mais la montagne risque fort d'accoucher d'une souris et Grippeminaud n'aura plus qu'à croquer. Jusqu'à quand le bas-peuple acceptera-t-il d'être ainsi cornaqué, votes et référendum n'étant plus que parodies de démocratie depuis des lustres ?

Au fait : que devient la réunification dans tout cela ? Le texte nouveau ne règle pas l'hypothèse d'un démantèlement d'une région par rattachement d'un département à une autre région, voire sa disparition pure et simple, nous apprend un spécialiste en droit.

Au regard de ces textes donc, la petite phrase de Sarkozy à Nantes, c'était bien sûr du pipeau comme les promesses faites dans les palais nationaux aux délégués successifs de Bretagne Réunie dans une démarche qu'ils voulaient, eux, citoyenne. Mais, comme disait un orfèvre en la matière, les promesses ne valent que pour ceux qui y croient, pas ceux qui les font. Á Paris, et notre histoire bretonne nous l'apprend – mais elle est interdite d'enseignement, et pour cause - le pouvoir n'a aucune parole. Il fait pression sur nos Marches comme sur notre culture : la loi concernant les langues régionales doit aussi venir en discussion. Des propositions sont en cours d'élaboration entre quelques élus bretons et le monde culturel…

Nous sommes aux antipodes des réformes réalisées ces dernières années dans toute l'Europe des 27. Nous descendons toujours les marches, à rebours de l'autonomie administrative afin de respecter la gestion au plus proche du citoyen - lois de subsidiarité européennes, non respectées en France -. Car de plus, en matière de gestion l'Etat, en faillite, n'a pas de leçon à donner aux régions.

Millefeuille administratif à dégraisser y compris la préfectorale, réforme fiscale, découpage territorial arbitraire, loi sur les langues régionales : le tout se fera aux forceps si nous ne faisons pas de propositions concrètes. Pire, si nous ne réagissons pas, nous serons happés par un maelström plus centralisateur que jamais.

Protester ensuite servira à quoi ? Si nous avons laisser faire.

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Le Collectif breton pour la démocratie s'est constitué le 28 octobre 1999 à Carhaix, à l'initiative d'un groupe de citoyens de l'ensemble de la Bretagne. Il propose que se joignent à son appel toutes celles et ceux qui font vivre la Bretagne d'aujourd'hui. En respectant les principes fondamentaux de la démocratie, des Droits de l'Homme et de l'attachement à la diversité et l'expression culturelle de tous les peuples. N'est donc pas concernée par cet appel toute personne dont les actes ou les propos relèvent du racisme et n'accepte pas la différence culturelle.
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Vos 1 commentaires
Prigent Michel Le Mardi 31 août 2010 23:27
Excellente analyse de l'état actuel de notre "décentralisation à la française".
N.Sarkozy, qui, un temps, du fait de son activisme réformateur et anticonformiste, avait laissé espérer un temps aux "girondins" une évolution vers plus de démocratie et d'autonomie locale, semble avoir finalement choisi la voie la plus facile, comme nombre de ses prédecesseurs, celle du centralisme et du nationalisme qu'il conforte plus que jamais.
Après la "monarchie absolue", voici le rêgne de la "République Absolue" et son ambition d'un "Grand Paris" clone contemporain de "Versailles".
Quoi d'étonnant après tout ? La France n'est-elle pas construite sur le modèle d'un Empire dont "le pouvoir central s'est construit militairement" nous dit M.Rocard dans son fameux interview au Nouvel'Obs du 2 nov 09.
Sacré Rocard, ancien patron du PSU ! On ne le savait pas si admirateur du modèle jacobin ! Il en rajoute dans l'emphase:
"Tout celà est assez fabuleux"..."La III ème République avec ses hussards noirs impose le français dans toutes les écoles."..."Tout celà cré un art de vivre ensemble....Et tout celà est assez magnifique."...Une vraie déclaration d'amour.
Ne le nions pas, notre Empire est plutôt protecteur, Keynesien, voire "Mère poule": égalité des droits, revenus sociaux minimum, garantie des soins...et on peut comprendre que les citoyens, y compris bretons hésitent à revendiquer une certaine autonomie qui implique responsabité et autogestion.
Comme tout Empire, celui-ci résistera tant qu'il pourra distribuer "du pain et des jeux dont ceux du sexe, démocratisé et "encouragé" par des lois sociétales bienveillantes".
L'Empire n'est pas menacé par la "Province", les minorités nationales sont réduites à l'impuissance du fait d'une connivence Gauche/Droite pérennisant le système.
L'Empire n'appréhende pas l'Europe, car avec les autres Nations officielles, c'est lui qui la dirige en fait.
Une seule chose menace l'Empire..la Mondialisation qui induit la circulation des capitaux et des personnes.
La mondialisation des capitaux ne l'effraie pas, après tout, notre Empire dès 1789 est aux mains des bourgeois et des intellectuels libéraux, et peu lui chaud que ses entreprises, ses dettes soient aux mains des américains ou des chinois, les dirigeants de l'Empire sauront se vendre aux plus offrants: l'argent n'a pas de patrie.
La vraie menace de l'Empire, indépendamment des vagues d'immigration de la misère, est la paupérisation d'une part grandissante de sa population que faute de moyens, il devra "stocker dans des ghettos" quitte à y tolérer le communautarisme honni créant une sorte de libanisation du pays.
César a créé l'Empire romain aussi certainement que "l'Etat a créé la Nation (française)"-sic E.Besson-. Les "nouveaux barbares", les pauvres feront tomber la Rome française espérons aussi pacifiquement que le mur de Berlin qui n'a pas résisté à l'effondrement économique de l'Empire Soviétique.
Faudra t'il attendre cette perspective pour réunifier la Bretagne ? On se le demande !
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