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La comédienne du Ton und Kirchen Theater de Berlin n'en croyait pas ses oreilles : "Je ne peux pas croire que ce merveilleux festival va se terminer cette année, j'ai vécu ici, avec ce public, des moments uniques et inoubliables".
Ils viennent pour la cinquième fois. Ils ont mis en scène Lorca, Faust, Brecht, ils utilisent la musique, la danse, le théâtre, le chant, le burlesque et le drame, la marionnette. Artistes complets et multilingues, ils ne cessent de surprendre un public conquis dès les premières minutes qui attend de rire, de s'émerveiller.
Pourtant le sujet était difficile : les sonnets de Shakespeare, ces 154 sonnets méconnus où Shakespeare traite de la difficulté d'aimer et d'être aimé, de vieillir et de mourir, des thèmes éternels servis par une troupe d'exception.
Le rideau ne peut tomber sur un festival d'une telle importance : la ville de Lanester qui le finançait à 50 % a choisi de couper les vivres à la Compagnie de l'Embarcadère qui a déjà procédé à deux licenciements et ne voit pas d'avenir à un travail mené en profondeur, dans les quartiers, avec les enfants et les adolescents, qui a insufflé une véritable gourmandise et appétence pour le théâtre, formé de nombreux comédiens amateurs et professionnels.
Après le spectacle, à minuit sous la brise qui se levait sur le cimetière des bateaux, on murmurait que c'était à cause du coût d'une grande salle financée à Lanester, qu'ils seraient employés à animer des TAP, que...
Mais, messieurs et mesdames les élu-es, quand on a des spectacles si incroyablement merveilleux, magiques, à deux pas de chez soi et qu'on veut arrêter le rêve, la formation des acteurs de ce pays par la rencontre de troupes de la qualité de Ton und Kirchen de niveau international, a-t-on le droit d'arrêter un festival, le festival du Pont du Bonhomme ?
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