Environ un millier de personnes ont manifesté aujourd'hui devant le Parlement de Bretagne à Rennes pour protester contre la réforme de la carte judiciaire. Les juristes craignent qu'elle ne sépare Nantes et la Loire-Atlantique de la cour d'appel de Rennes. De nombreux juristes, de Rennes mais aussi de Morlaix (dont la cour risque d'être supprimée), de Saint-Nazaire et de Nantes étaient présents. Pas loin d'une centaine de robes noires dont certaines drapées dans un drapeau breton faisaient face à la foule massée devant le Parlement sous un soleil résolument d'été et pas de début d'automne. Beaucoup de partisans de la réunification administrative (voir le site) avaient fait le déplacement ainsi que des militants de l'UDB et du Parti Breton. Alan Stivell et plusieurs autres artistes avaient aussi tenu à être présents pour apporter leur soutien.
Le Conseil Régional de Rennes et le Conseil général de la Loire-Atlantique, qui ont voté des motions en faveur de la réunification, étaient aussi représentés.
Les militants de l'association Bretagne Réunie se disent très heureux de cette alliance inespérée avec le judiciaire. Même satisfaction du Collectif breton démocratie droit de l'homme (Galv Karaez), qui appelait aussi à participer à cette manifestation des juristes, au nombre desquels se trouvait Me Yann Choucq, membre de son conseil d'administration. Alors que rien n'est à attendre, du nouveau gouvernement et du chef de l'exécutif, que rien n'est à attendre non plus d'une Assemblée Nationale dont les pouvoirs législatifs sont les plus limités de tous les états européens, les juristes bretons ont aujourd'hui choisi leur camp. Ils affirment que c'est celui de la démocratie, du droit et de la justice de proximité dans une Bretagne intégrale.
Dans son intervention devant le parlement, le bâtonnier de Rennes, Jean Bouessel du Bourg, a déclaré que «si monsieur Sarkozy affirme qu'il ne se fout pas des Bretons, eh bien, qu'il nous le prouve en mettant en place la réunification administrative de la Bretagne.» Quant à «monsieur Fillon, qui déclare que la France est en faillite, qu'il vienne nous expliquer pourquoi il veut construire une nouvelle cour d'appel à Angers, alors que l'on vient de restaurer le Parlement de Rennes.»
Une délégation a rencontré le premier président de la cour d'appel de Rennes pour lui remettre le dossier. La manifestation s'est ensuite rendue devant la Préfecture pour y déposer le même dossier et devant laquelle Bretagne Réunie, l'Institut Culturel et un juriste et la CFDT sont intervenus.
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Philippe Argouarch