Exaspéré. Je croyais que le délit de sale gueule était interdit, mais pas celui de sale bagnole. De plus en plus, je suis arrêté à Nantes, ou dans les campagnes environnant Nantes. Mon délit ? Avoir une voiture remplie d'autocollants bretons.
Quelle pourrait être l'autre raison qui pousse la police nationale ou la gendarmerie française, très souvent, trop souvent, à m'arrêter, que contrôler mes papiers ? Attention, je ne parle pas de contrôles systématiques, où toutes les automobiles sont arrêtées, et les conducteurs contrôlés. Non ! Les forces de l'ordre, bien souvent, me croisant, font demi-tour, me rejoignent et m'obligent à m'arrêter et me contrôlent.
Il est touchant de voir ces deux grandes maisons de la sécurité publique servir avec autant de zèle et de complémentarité l'État. Elles qui sont réputées se chicaner à longueur de temps, ici jouent bien leur rôle successivement. En ville, c'est la Police qui m'arrête, à la campagne, c'est la Gendarmerie. N'ayant rien à me reprocher (sur le plan du Code de la route s'entend, et tous mes papiers étant en règle), je m'en sors sans soucis. Mais bon.
Que craint donc l'État français ? Mes autocollants (1) indiqueraient que je suis un dangereux activiste, ma voiture bourrée de TNT, de cocktail Molotov ©, ou pire, de vieux pneus et d'un bidon d'essence, car je ne suis pas loin des derniers portiques écotaxe de Bretagne (deux sont encore debout sur le périphérique nantais) ?
Je note que ce phénomène va s'amplifiant et je ne peux m'empêcher de penser que Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, car le patron, in fine, c'est bien lui, ont peur. Peur de quoi ? Il faut leur demander. Attention, tous les porteurs de la petite Bigoudène rose ou verte à l'arrière de leur voiture, prévoyez de partir 10 minutes plus tôt tous les jours !!! Le risque est grand pour vous de vous faire arrêter !!!
C'est une rapide extrapolation, et je prie les puristes de la statistique de fermer les yeux. Il est toutefois intéressant de noter que parmi les deux motards prenant des risques inconsidérés en m'arrêtant, le second me fait toujours des sourires, ou me dit un mot sur mes autocollants, ou me demande des choses sympas. Un exemple récent, il s'était enquis de la bretonnitude de ma commune (rurale, que je nomme ici ma_commune).
(ce dialogue a réellement eu lieu récemment)
- " Et " ma_commune, " est bretonne ?
- Oui, Monsieur l'agent, comme toutes en Loire-Atlantique.
- Pourquoi son nom est-il écrit en français, pas en breton ?
- C'est qu'elle n'a pas signé la charte " Ya d'ar brezhoneg (voir le site) " Monsieur l'agent.
- D'accord, très bien. Au revoir Monsieur.
- Kenavo, Monsieur l'agent ".
Ce dialogue n'a eu lieu que lorsque le premier représentant des forces de l'ordre eut jeté un rapide coup d'oeil (mais néanmoins que l'on devine expert) dans mon coffre, et m'eut signifié que de sa voix ferme " C'est bon, vous pouvez repartir ".
Je tiens à saluer ici tous ces agents de police ou gendarmes, dont le coeur et la tête sont bretons, à défaut du chef (là, je parle bien de la hiérarchie).
Cet article est fondé à 100 % sur la réalité. Son but est de détendre l'atmosphère, qui n'est pas très bonne pour les Bretons en ce moment.
(1) bon, j'en ai tant que l'on ne reconnaît ni la couleur ni la marque de la voiture, le lecteur me pardonnera de ne pas en publier à dessein la photo.
Bien sûr, j'ai bien le Breizh-44 sur ma plaque