Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
- Présentation de livre -
Un Breton des antipodes: Jean Guillou

Un Breton des antipodes : Jean Guillou À l'occasion du 7e Salon du livre insulaire qui va se tenir à Ouessant du 24 au 28 août prochains, les visiteurs pourront rencontrer un jeune homme de 88 ans, Jean Guillou, venu spécialement de Nouvelle-Calédonie,

Bernard Le Nail pour ABP le 23/07/05 15:23

Un Breton des antipodes: Jean Guillou

À l'occasion du 7e Salon du livre insulaire qui va se tenir à Ouessant du 24 au 28 août prochains, les visiteurs pourront rencontrer un jeune homme de 88 ans, Jean Guillou, venu spécialement de Nouvelle-Calédonie, où il vit depuis maintenant 37 ans. Sous son apparence modeste et discrète, Jean Guillou est un personnage assez extraordinaire. Né pendant la Première guerre mondiale, le 8 novembre 1916, à Plouézec, une commune où tout le monde parlait alors breton, près de Paimpol, Jean Guillou semblait prédestiné à devenir marin. Après l'École communale de Plouézec, il parti faire de bonnes études secondaires à Angers et en 1935, il entra en classe préparatoire toujours à Angers avec l'idée de faire les Arts et Métiers. En 1938, il fut admis à l'École navale et il allait passer 29 ans et rtrois mois de sa vie dans la Marine Nationale, pratiquement tout le temps embarqué, sur une dizaine de navires successifs. Pendant la Seconde guerre mondiale, son unité put quitter à temps la rade de Mers-el-Kébir avant le désastre dans lequel 1 300 marins, dont une majorité de Bretons, devaient trouver la mort en juillet 1940. Son navire fut saisi par les Britanniques en rade d'Alexandrie. Jean Guillou passa la plus grande partie de la guerre dans des sous-marins, trois unités successives et continua ensuite dans cette spécialité.

Nommé capitaine de corvette et invité à rejoindre l'état-major de la Marine à Paris, il préféra quitter la Marine que mener une vie de fonctionnaire dans des bureaux au bord de la Seine et il prit se retraite du cadre actif le 1er janvier 1968. Jean Guillou ne tarda pas à être recruté par le Bureau international du travail (BIT) comme formateur auprès des jeunes Mélanésiens. Il passa ainsi cinq ans à travailler avec les jeunes Canaques en Nouvelle-Calédonie, puis deux ans aux Nouvelles-Hébrides, s'efforçant de faire acquérir une formation professionnelle aux jeunes dans des métiers de base liés à la navigation et à la construction de bateaux : menuiserie, mécanique, etc. À l'indépendance des Nouvelles-Hébrides, devenues la République de Vanuatu, Jean Guillou fut nommé par le BIT chef des experts pour le Pacifique Sud, cherchant toujours avec la même passion et le même amour des populations mélanésiennes à les aider à développer leurs compétences propres.

Revenu ensuite en Nouvelle-Calédonie, Jean Guillou n'envisageait aucunement de mener désormais la vie paisible d'un retraité au terme d'une vie professionnelle bien remplie. Ayant navigué durant deux ans sur un navire qui portait le nom de Lapérouse, Jean Guillou était intrigué comme beaucoup d'autres marins par le mystère entourant la disparition des deux navires de la fameuse expédition envoyée par Louis XVI autour du monde. En 1980, il eut la chance de rencontrer Alain Conan qui s'intéressait beaucoup à l'histoire de cette expédition et qui était décidé à retrouver les épaves de l'Astrolabe et de la Boussole. Jean Guillou devait l'accompagner dans plusieurs expéditions sous-marines et faire de nombreuses plongées. Il était désormais atteint du virus et, avec une association, "Fortune de mer calédonienne", il a entrepris de rechercher et explorer toutes les épaves existant au large des côtes du "Caillou". À partir des recherches menées dans les archives, il a établi qu'il devait exister quelque 350 épaves, dont 40 ont pu être localisées avec précision.

Devenu un des meilleurs spécialistes de l'histoire maritime de cette région du monde, Jean Guillou a écrit à ce jour plus d 'une soixantaine d'articles et publié déjà six livres, dont quatre seul et deux en collaboration avec un autre Breton, Louis Baumard, journaliste à Ouest-France, qui est maintenant en poste à Bruxelles.

À Ouessant, Jean Guillou présentera les titres suivants : - Moi, Jean Guillou, second chirurgien de l'(Astrolabe. Voyage de Lapérouse (1785-1788) (1999) - Peter Dillon, capitaine des mers du sud. Le découvreur des restes de La Pérouse (2000) - L'Odyssée d'Ann Smith. Une femme en révolte (2002) - Aventures dans les Mers du Sud. Marins, explorateurs et trafiquants au cœur du Pacifique (2003) - Des jalons de l'histoire. Plats et bouteilles historiques (2004). Jean Guillou qui aura 89 ans avant la fin de l'année, a toujours plein de projets...

Bernard Le Nail

Cet article a fait l'objet de 2232 lectures.
Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
Voir tous les articles de de Bernard Le Nail
Vos 0 commentaires
Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font 5 multiplié par 8 ?

ABP

Publier

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons