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- Chronique -
Twittons ! Oui, Twittons, et après ?

L'opération emojibzh nous renvoie au désir de Bretagne mais surtout à ce que nous voulons mettre dans notre identité bretonne. Nos élus qui ont renoncé à la Bretagne n'y voient plus qu'une opération de comm.. Alors, après avoir twitté, on fait quoi ??

Yvon Ollivier pour ABP le 18/01/20 15:27
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la photo de la couverture du livre lettre à ceux qui ont renoncé à la Bretagne

Encore un jamais content pour refroidir l’atmosphère ? Je suis heureux du succès que remporte l’opération émojibzh, bien préparée et bien menée, qu’elle aboutisse à la victoire ou pas. On peut penser que c’est bien parti. Moi aussi j’y suis allé de mon émojibzh. Ce succès révèle l’étendue du désir de Bretagne dans cette société française marquée par une tendance lourde et dangereuse au nivellement qu’accentue encore la mondialisation. Toujours à l’affût de ce qui se passe dans la société civile, la région Bretagne y vu l’occasion de s’investir à peu de frais.

A la lumière de cette opération médiatique, je m’interroge sur le sens de notre identité bretonne, sur ce que nous voulons y mettre.

Hier encore, l’identité bretonne était toute imprégnée de religion, tellement imprégnée de catholicisme que ses partisans -de droite -la subordonnaient à la parole christique. Puis, la Bretagne s’est dégagée de l’emprise de la religion pour investir la modernité, les idées émancipatrices, et le socialisme. Mais on doit constater que la Bretagne a fini par se perdre encore. Elle a été réduite à un vulgaire moyen d’accès et de maintien au pouvoir au service des socialistes. Aujourd’hui, plus rien ne bouge en Bretagne tant les forces qui pourraient se mobiliser, se retrouvent noyautées par le PS. Là est notre triste réalité.

Toujours inféodée à d’autres finalités, notre vieille Bretagne en paye le prix lourd, le décrochage constant au niveau des fondamentaux de son identité -ce qui compte vraiment - : les langues en perdition faute de véritable politique linguistique, l’absence de transmission de l’histoire de notre peuple, l’incapacité juridique de décider d’elle-même, et la partition de son territoire.

Mais heureusement, nous aurons l’émoji ! je twitte mais avec mauvaise grâce. Car je sais que ceux qui devraient être les premiers défenseurs de la Bretagne en profitent pour se refaire une santé bretonne. Belle opération de communication pour ceux qui ont renoncé à la Bretagne et nous disent que tout va pour le mieux, que nous sommes sur le bon chemin pour sauver nos langues, lorsqu’un gamin de dix ans, chiffres en mains, leur rirait au nez.

Celui qui a renoncé à la cause qu’il est censé défendre, n’a plus qu’à divertir les esprits.

De quelle Bretagne voulons-nous ? D’une Bretagne qui voit voler en éclat sa société singulière, faite d’un socle culturel unifiant, d’un esprit d’entraide, de solidarité et de valeurs communes ? La Bretagne que l’on nous promet est celle du renoncement, de la désintégration progressive, des fractures françaises qui s’aggravent et menacent de tout emporter, d’un modèle d’intégration qui n’intègre plus personne et nous conduit au fond du précipice.

Alors twittons ! oui twittons ! Mais n’oublions pas l’essentiel et la responsabilité des hommes. Viendra le temps, je l’espère, où la Bretagne ne sera plus inféodée à d’autres fins, qu’elle existera enfin pour elle-même, en accord avec ses propres valeurs et pour le bonheur de ses habitants.

Yvon OLLIVIER

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Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
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Vos 6 commentaires
  Yann Kerne
  le Samedi 18 janvier 2020 15:46
Bof
Tous les bretons qui adhérent à un parti français ne sont pas dupes. Ils sont républicain donc pour la Une et Indivisible et par conséquent pour la disparition de l'identité bretonne
Ça tous les bretons ne le voient pas car souvent ils ne sont pas confrontés directement à la contradiction
Ils n'ont pas le temps ou pas assez de recul pour s'en rendre compte
L'emojiBZH ce n'est qu'un autocollant de plus mais à portée mondiale donc faut pas cracher dessus
Ce n'est pas lui qui changera les choses c'es sûr!!!
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  Phil Remaud
  le Samedi 18 janvier 2020 20:14
Oui twittons ! même si ...........
Même si cela pourrait paraître comme un simple divertissement pour amuser les bretonnes et bretons en quête d'identité, il n'en n'est rien.
Peut être faut il se poser la question du pourquoi un tel engouement autour d'un simple emoji aux couleurs du gwenn ha du. Tout d'abord parce que dans une société mondialisée, se faire voir et se faire reconnaître au-delà de ses propres frontières est devenu un enjeu pour tous. Peut être aussi parce que les bretons attendent plus des autres que de la France et de son pouvoir jacobin. Elle porte de l'espoir à développer son identité au sein de l'Europe et plus encore, dans le monde entier. Elle sait que son avenir passera par cette reconnaissance.
Mais cette euphorie renvoi aussi au gwenn ha du lui-même. Quand on y réfléchi bien, de quels moyens disposent les bretonnes et bretons qui pensent différemment leur rapport à la Bretagne ? Tous ceux qui ont décidé de vivre ici, de donner les moyens à leurs enfants de vivre ici, de croire à la singularité bretonne comme un nouveau modèle pour demain. Qui savent que les indicateurs sont au vert en Bretagne (Taux de chômage, nombre de création d'entreprises, nombre de permis de construire, dynamique touristique (Cf Télégramme du 17/01/20) quand la France se morfond dans une déprime totale. Comment peuvent ils l'exprimer ? Contrairement à d'autres communautés (Ecosse, Galice, Catalogne ...), il n'existe ici aucune représentation politique, aucun parti qui puisse à ce jour rassembler aussi bien de la droite que de la gauche, mais toujours au profit de la Bretagne.
Alors les actes de militantismes les plus simples consistent à aller danser en fest-noz ou sortir le Gwenn ha Du.
Quand on aura trouver le moyen simple de répondre à cette demande pour aller au-delà de brandir un gwenn ha du, on pourra commencer à penser à construire la Bretagne différemment, avec tout le monde.
Mais en attendant, oui, twittons sans retenue !
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  pcosquer
  le Dimanche 19 janvier 2020 13:33
Nos parents ont abandonné la langue bretonne... Tous n'étaient pas d'accord et cette génération est probablement divisée ... Le même phénomène pour le gallo. Le problème posé date du racisme du 19 siècle, les intellectuels s'y sont mis ( bon nombre d'entre-eux ) ... Une "morale idéologique" néfaste s'est crée... et le résultat en Bretagne est devenu un fait observable il y a 70 ans 80 ans seulement... Manipulation! sûrement ( mais cela n'engage que moi) Mais surtout un manque cruel de CAUTION MORALE du côté de la BRETAGNE quand la France s'appuyait sur ce 19 ème siècle et l'idée de suprématie, prétexte à la mission civilisatrice française et l'exportation de sa "révolution".... La France s'est fabriquée une caution morale de guerre... Les affairistes l'ont distillée, les "émancipateurs" aussi... admise finalement à force d'autorité par la société bretonne hélas....Les groupes politiques ont oeuvré dans le même sens, complices par action ou par leur silence. Cette ambiance perdure et tente de se racheter un comportement moral acceptable mais le but est toujours là : protéger le système révolutionnaire qui n'a laissé aucune chance à l'évolution naturelle qui semblait légitime après la royauté: celle du fédéralisme...Les différences linguistiques d'alors n'auraient peut-être pas laisser se développer ce racisme....Alors maintenant? Il faut créer une caution morale Bretonne du 21ème siècle capable de mobiliser la Bretagne... Une caution basée sur la dignité humaine. Et les premiers concernés sont les personnes âgées de Bretagne. Les jeunes pensent comme leurs parents ou sont très influencés pour le moins ce qui est naturel...Et c'est ce qui est arrivé aux personnes âgées de 50 à 70 ans aujourd'hui: ils ont été influencés. Aussi, amener la jeunesse à parler Breton c'est peut-être amener les anciens à se réconcilier avec eux-même. Amener les jeunes à parler Breton c'est leur expliquer qu'il est préférable de ne pas utiliser les caisses automatiques dans les grandes surfaces... Ils sont les premiers capables de comprendre cet enjeux pour peu qu'on le mette intelligemment en lumière... Faire comprendre aux anciens mais aussi aux jeunes qu'il y avaient d'autres choix possibles... la réflexion doit être globale. Paradoxalement, l'uniformisation est peut-être une chance qu'il faut exploiter pour valoriser ce qui s'y oppose et permettra encore de vivre en société. Il me semble que P Molac dit un peu ça quand il dit "qu'il faut travailler sur les Bretons".
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  mordan562000@yahoo.com
  le Mercredi 22 janvier 2020 13:53
Pour informer Y. Ollivier:
L' Alliance Fédéraliste Bretonne-Emglev Kevredel Breizh n'est pas inféodée au P.S.
Elle n'attend que votre adhésion.
Dr LE MEE
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  Naon-e-dad
  le Mercredi 22 janvier 2020 15:36
A propos de la spécificité de la Bretagne, Emmanuel Todd - qui se définit lui-même comme historien - , interrogé ce matin 22 janvier 2020 sur une radio de service public, autour de son dernier livre, a eu une remarque brève mais inquiétante pour ceux qui sont attentifs à la singularité bretonne...
Dans un livre précédent (Où en sommes-nous ? - Une esquisse de l'histoire humaine, Seuil, 2017), l’auteur comme démographe fit part d’une belle découverte: une bonne part de la spécificité bretonne est une conséquence anthropologique des structures familiales, héritées du temps long (et même très lointain).
voir:
https://www.nonfiction.fr/article-9227-le-determinisme-anthropo-geographique-demmanuel-todd.htm
Et bien c'est terminé, selon lui. Sur ce plan aussi, la Bretagne, même s'il ne la citait pas ce matin, rejoint la norme commune décelée dans la majeure partie de l’hexagone.
Ouzhpenn ar yezh, ar feiz, al ledenez, hag all zo. Dont a ra da vezañ frammoù ar familh e Breizh...boutin ivez!
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  iffig
  le Samedi 25 janvier 2020 09:32
@ Naon e dad
Anat eo : n'eus ken a stuzegezh(culture) arbennik e Breizh. Bevañ a reer er memez doare e Honk kong hag e Konk. Ar vroadelouriezh vrezhon ne zreistvev nemet en Emsav ha pergen en Emsav ar yezh peurgetket. N'eo ket en ur zebriñ krampouezh e vezer brezhon. Ar c'hrampouezh, ar botoù-koad, ar sonerezh zoken, hag all n'int nemet aspadennoù ur sevenadur a zo aet da get e gwirionez met a chom evel testoù ur vroad a zo bet un deiz el ledenez-mañ. Arstuzegezh plouezat-kristen a zo aet da get , ken e Breizh uhel ha gant ar vrezhonegeiren henvoazel diwwezhañ. Petra a chom eta : hepken ur youl a-berzh tud 'zo - an Emsav - da 'ober kumuniezh' el ledenez-mañ gant ar yezh evel benveg hevelebiezh (identité) ha benveg da ziorren ar spered broadel-se.
N'ouzon ket daoust hag eñ e chom c'hoazh tud a-wal'h o soñjal evel-se pa welan pegen morgousket eo aktourien an Emsav-se, kalemac'het gant a skorennoù pe c'hoazh gant ur spered kleizelour arloupet.
Ar pezh a rae un diforc'h bras etre Briezh ha Bro-C'hall a oa ar feiz kristen. Houmañ a oa ken don er stuzegezzh vrezhon ma oa evel an iliav o terc'hel en e sav ur voger a gouezhe en he foull paneveti.
Da va soñj eo ret distreiñ d'ar Feiz kristen diouzh un tu a-benn kinnig d'ar vrezhoned ur raktres kevredigezhel dibar ha tre e linenn istorel hor bro, ha diouzh un tu all distreiñ d'ar yezh evel benveg a zieubidigezh voadel. Siwazh ar vroadelouriezh vrezhon n'eus plas ebet deezhi er roueddadoù kelenn brezhonek, zoken e hini Diwan. Un druez eo gwelout ar yaouankizoù a zo bet stummet mat e brezhoneg, a zo gwall bell diouzh ar sav boent-se. Arbrezhoneg peurliesañ ne servij da netra dezho, n'o deus ket c'hoant luskañ egin ar gevredigezh vrezhon a rankfe an Emsav bezañ ; dre se ne weler tost hini ebet anezho o priediñ kenetrezo er metou-se. Setu evidon ez eo echu an traoù. Evel ABP a zo divuhez tost da vat. An Aotrou Todd a zo ar gwir gantañ n'eus diforc'h ebetken etre an dud war ar voullzouar. Holl ez omp deuet da vezañ bourc'hizien vihan, prederiet hepken gant hol live-beevañhag hor retred. Pell emañ bremañ spered 68 hag ar stourm etrerenkadel ! An tu-kleiz a zo echu eta. Ne chom nemet euzhvil Le Pen ha Macron, ar frankizour frankizelour (libero-libertaire) gant se ned aimp ket da bell. Dizale e tarzho ar gevredigezh ha n'eo ket relijion nevez an ekologiezh-kleizelour a viro ouzh ar galloud da vezañ muioc'h-mui hollveliour (totalitaire), ar c'hontrol bev eo; Mat eo an ekologiezh d'am sonj dre ma 'z eo evit gwir un talvoud 'mirelour' (mirout e stad vat ar voull-zouar) ha n'eo ket un talvoud kleizat tamm ebbt e gwirionez. Met n'eo ket se a roio d'an dud -ha d'ar vretoned - un uhelvennad gwirion :chom a ra e par a-led eus ar vuhez (horizontal). Evit gwir ar pezha skrivan amañ a zo mil anat, met an Emsav a zo hiviziken evel ur marc'h marv. Kaer e vo e skourjezañ pe e flourañ, e chom hivizken divuhez ha marv-mik.
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