À l'occasion de leur passage sur la scène parisienne de l'Olympia le 29 janvier dernier, les Tri Yann nous ont dévoilé leur dernière collection de costumes placée sous le signe des algues et des coraux. Abysses, le titre de leur nouvel album fait cette fois-ci écho, quatre ans après Marines, non plus à la beauté des flots, mais plutôt à celle des profondeurs. Après 37 ans d'une carrière ininterrompue, un record de longévité pour un groupe français et quelque 3,3 millions d'albums vendus, nos trois hardis sous-mariniers n'ont décidément pas choisi de lâcher la barre…
J'entends le loup, le renard et la belette…Qui n'a jamais fredonné ce refrain – celui de La jument de Michao - désormais enseigné dans les écoles de la France entière ? Il y a trente sept ans, Jean-Louis Jossic, l'un des Trois Jean de Nantes, y était justement, à l'école. Plus précisément au CEG de Savenay (44), où il enseignait l'histoire géographie, en compagnie de Bernard Baudriller le premier contrebassiste du groupe. La suite est désormais connue : un album signé chez Phonogram, l'affiche de l'Olympia en première partie de Juliette Gréco et le succès phénoménal des Prisons de Nantes. Entre-temps, les Trois Jean de Nantes changent de nom pour Tri Yann et passent professionnels. Une grande perte pour l'Éducation nationale, mais une aubaine pour la musique bretonne, qui avec Glenmor et surtout Alan Stivell dès le milieu des années 60, puis Gilles Servat et Tri Yann au début des années 70, jette les bases de ce qu'on appellera plus tard, la première vague celtique.
Vingt albums (dont une dizaine de certifiés or) plus tard, les Tri Yann qui sont désormais huit sur scène reviennent avec Abysses, le deuxième opus de leur dyptique consacré à la mer et ses mystères. Quatorze chansons, tantôt en français et en breton, pour s'initier au chant des murènes et partir à la recherche des trésors engloutis.
David RAYNAL (texte et photos tous droits réservés)
Album Abysses, (Sony/BMG) Pour tout savoir sur Tri Yann : (voir le site)