Les adhérents de l'Union démocratique bretonne étaient réunis vendredi 8 mai en convention nationale à Trégueux, dans les Côtes-d'Armor, pour décider de la stratégie du parti aux élections régionales de décembre 2015.
Les conseillers régionaux UDB en Bretagne administrative font partie de la majorité de gauche depuis 2012. Ils en avaient déjà été membres de 2004 à 2010. L'UDB se félicite de leur action, qui a permis de véritables avancées pour le peuple breton. Leur bilan de mandat, qui sera bientôt publié, en témoigne. Au-delà du seul groupe UDB, c'est la majorité régionale dans son ensemble qui a ½uvré pour la justice sociale, la transition écologique, qui s'est mobilisée pour faire de la réforme territoriale une véritable décentralisation. Elle a aussi plaidé pour la réunification de la Bretagne lors du débat sur la carte des régions. Des conseillers régionaux de gauche autonomiste y avaient donc leur place.
Force est de constater que la France est pourtant restée un pays très centralisé. Le Parti socialiste, au pouvoir à tous les niveaux depuis 2012, n'a pas fait mieux que la droite en matière de décentralisation et de justice territoriale. Au lieu de l'autonomie régionale dans la solidarité, le gouvernement actuel a renforcé la concurrence entre territoires avec la loi de métropolisation, et a lancé une véritable recentralisation économique en faisant payer aux collectivités locales les erreurs de gestion de l'État central. Toutes les régions, même les moins favorisés, sont ainsi mises à contribution pour combler des gouffres financiers comme le Grand Paris ou le maintien du nucléaire. Non seulement la Bretagne n'a pas été réunifiée, mais elle a failli être rayée des cartes avec le projet de Grand Ouest, qui n'est d'ailleurs pas définitivement écarté.
Dans ce contexte, la stratégie de la gauche autonomiste et écologiste que nous représentons doit évoluer. La tentative de dialogue que l'UDB avait initié, en obtenant du conseil régional de Bretagne une « Contribution bretonne à la loi de décentralisation », a fait long feu. L'État central reste sourd aux demandes d'autonomie et de reconnaissance des peuples et des régions de l'Hexagone, que ce soit en Bretagne, en Corse, en Alsace, au Pays basque… Quel contraste avec la Grande-Bretagne voisine, où le pays de Galles a obtenu un statut d'autonomie et où les Écossais ont eu le droit de se prononcer par référendum sur la question de l'indépendance !
Pour obtenir les avancées démocratiques bloquées par le jeu des partis hexagonaux, l'UDB s'attellera à la construction d'une force politique bretonne, susceptible à terme de rassembler assez de suffrages pour devenir un acteur incontournable des rendez-vous électoraux. Nous mènerons ce travail de long terme en lien permanent avec nos partenaires de la fédération Régions et Peuples solidaires.
La première étape en sera la présentation d'une liste aux prochaines élections régionales, dans les deux régions Bretagne et Pays-de-la-Loire. Dès aujourd'hui, l'UDB prépare cette campagne en travaillant notamment sur un programme et sur des actions de terrain portant sur des aspects de la vie quotidienne, des transports, du logement, de l'emploi…
C'est sur un projet politique clair de progrès écologique et social que le SNP a convaincu les Écossais. Notre campagne devra convaincre les habitants de la Bretagne que l'autonomie est un moyen d'avancer vers plus de justice sociale et vers une économie soutenable.
L'UDB est prête à échanger avec Christian Troadec comme avec tous les groupes et partis progressistes qui pourraient être, avec nous, moteurs d'une force de gauche bretonne.
Nil Caouissin, porte-parole de l'UDB