
Sorosoro démarre en ce mois d’août 2017 une série de tournages pour filmer les brittophones en voie de disparition et recueillir leurs témoignages. Il y a un siècle, la Bretagne comptait plus d’un million de brittophones. Il y a 30 ans, il y en avait encore 500 000. Aujourd’hui il en reste moins de 200 000, et nous continuons d’en perdre près de 10 000 par an, au point que l’UNESCO classe la langue bretonne dans la catégorie des langues sérieusement...
Le programme « Sorosoro, pour que vivent les langues du monde ! » lance une série de tournages auprès de bretonnants de langue maternelle en ce mois d’août 2017.
Contexte
Il y a un siècle, la Bretagne comptait plus d’un million de brittophones. Il y a 30 ans, il y en avait encore 500 000. Aujourd’hui il en reste moins de 200 000, et nous continuons d’en perdre près de 10 000 par an, au point que l’UNESCO classe la langue bretonne dans la catégorie des langues sérieusement menacées de disparition.D’un côté de l’échelle des générations, les anciens nous quittent les uns après les autres, et ce sont autant de « trésors nationaux », ou de « bibliothèques vivantes », qui s’en vont. Ces femmes et ces hommes sont les précieux témoins d’un monde qui disparaît et les formidables dépositaires d’une langue qui elle aussi risque de s’effacer. Il nous reste 10 ans pour collecter ces trésors avant qu’il ne soit trop tard…
A l’autre bout de cette échelle, une partie de la jeunesse a repris le flambeau, et nombreux sont ceux qui apprennent la langue. Mais ils le font en règle générale de façon livresque car il est désormais difficile d’avoir accès à des bretonnants natifs. Leur langue est par conséquent souvent francisée dans sa syntaxe et son accent.
Il est temps de rapprocher ces générations, et Sorosoro Breizh entend y contribuer !
Le projet Sorosoro Breizh
A partir de ce constat, Sorosoro démarre en ce mois d’août 2017 une série de tournages pour filmer ces anciens et recueillir leurs témoignages. Devant la caméra ils raconteront des histoires diverses et des récits de vie, certains réaliseront des recettes de cuisine, d’autres raconteront leur métier, d’autres encore parleront de la nature, etc. Répartis sur plusieurs terroirs de la Bretagne bretonnante, ils donneront à entendre toutes les subtilités de la langue dans ses différentes variantes, du Pays Pourlet au Bas-Léon, du pays Bigouden au Trégor…Objectifs
Sorosoro Breizh entend ainsi faire d’une pierre deux coups :1) Filmer ceux qui parlent une langue riche et savoureuse (syntaxe impeccable, vocabulaire étoffé, accent prononcé, tournures de phrases, proverbes, dictons, etc.) avant qu’il ne soit trop tard.
2) Créer des supports pédagogiques audiovisuels à destination des enseignants de breton afin que ceux-ci puissent donner accès aux apprenants à une langue foisonnante et authentique.
Porteurs du projet
Le programme Sorosoro, créé en 2008, a pour objet de documenter les langues et les cultures en danger à travers le monde. De nombreux tournages ont été organisés au fil des années dans plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Océanie. Les rushes ainsi collectés ont donné lieu à la réalisation de centaines de vidéos, visibles sur le site www.sorosoro.org qui propose également des milliers de pages de textes et la localisation de 5500 langues sur un planisphère interactif.Pour filmer en Bretagne, le programme s’associe aujourd’hui à l’association Ar Fiselerezh, dont le projet Hentoù Treuz ( Chemins de traverse ) a pour objet de compléter la formation à la langue bretonne des apprenants en leur donnant accès à la langue riche et colorée des anciens, via des supports audiovisuels et des rencontres avec ces locuteurs natifs.
Financements
Sorosoro bénéficie du soutien financier de :- la Fondation Crédit Agricole du Finistère
- le LABEX (Laboratoire d’Excellence) ASLAN de l’Université de Lyon
Planning des tournages
Mardi 8 août : Pays de Pontivy Mercredi 9 août : Centre-Bretagne Jeudi 10 août : Trégor Samedi 19 août : Pays de Léon Dimanche 20 août : Pays Glazik Lundi 21 août : Pays BigoudenDocuments liés
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le communiqué annonçant la campagne en Bretagne
Commentaires (9)
Mais je m’interroge sur la durée du projet : S’agit-il du premier enregistrement d’une longue série ?
Vous dites population âgée qui possède encore quelques bribes de breton et de locutions bretonnes ne les mettent guère en valeur avec fierté.
C'est exact et paradoxal .J'ai eu la chance de côtoyer divers milieux de locuteurs natifs ,au point d'avoir entendu souvent des gens parler breton en le critiquant sa promotion et son utilité . Par contre dès que l'on approfondi le sujet, en demandant des détails sur la grammaire locale ils s'intéressent au point de ressortir des mots breton qu'ils n'utilisent plus et ont été remplacés par des mots français ,également essaie de savoir les versions des autres formes dialectales .Voilà pourquoi derrière le rejet tout à fait apparent du breton chez nombre de natifs on retrouve en fait un attachement naturel et viscéral à langue bretonne . Je reprend la phrase de mon premier commentaire qui est une des explications à cet état de fait .
.Je sais que ce n'était pas aisé non plus du fait que le peuple breton a rejeté sa langue conséquence de la répression et de l'humiliation par les autorités françaises et ses sbires ,mais c'était inutile et catastrophique d'en rajouter
Cela fait encore une dizaine d'années ,quand je rentrais dans la salle d'une réunion de div yezh ,un responsable de cette association de l'époque actuellement député clamait au et fort, alors que l'on était en plein pays bretonnant (50% de la population) que le breton des natifs n'était plus utilisé que par que quelques commis de ferme ,il n'avait pas dit, pas trop évolués ,mais on pouvait l'interprété ainsi .Et donc il affirmait qu'il fallait s'en tenir à la langue codifiée et tiré un trait définitif sur la langue des natifs ,alors qu'il se trouve que dans cette commune il y a beaucoup de ces natifs qui sont des défenseurs de la langue bretonne .Je ne pense pas que mon témoignage soit une simple anecdote unique ,hélas, mais vous comprendrez que quelque part ...çà refroidi .
Mettre encore une fois sur le compte de l'orthographe unifiée la cause de la disparition de la langue bretonne est faux!
Ce sont les Bretons eux-mêmes qui convaincus des pseudo-bienfaits de la France qui se sont mis à abandonner leur langue!
Qu'il y ait eu des tentatives d'établir une orthographe du Breton ou d'écrire ou de parler un Breton plus "pur" n'a eu strictement aucune incidence car les Bretons se sont mis dès les années 50 à abandonner massivement la langue bretonne.
Maintenant après 70 ans, il est intéressant de savoir qu'est ce cela à apporter aux Bretons ? Rien. Sont-ils plus riches? Sont-ils plus civilisés? Sont-ils plus considérés par cette France bienveillante? Bien sûr que non, les seuls "progrès" qu'il il y ait eu en Bretagne (cf. Le Celib ou autres) ne sont pas dus à la France mais aux Bretons eux-mêmes.
Pour moi je considère que l'abandon majoritaire de la langue bretonne par les Bretons eux-même a été une arnaque. Les Bretons ont été dupés par la République française et pire en ont jamais tiré un quelconque avantage. C'est cela qu'il faut dénoncer et non je ne sais quelle faute bretonne.
Maintenant cette intiative est la bien venue car elle va contribuer à enregistrer les différents "Bretons" et montrer que la langue bretonne est une langue riche et vivante
Mettre encore une fois sur le compte de l'orthographe unifiée la cause de la disparition de la langue bretonne est faux!
Désolé mais je n'ai pas écrit ni même pensé cela , SVP ne dévoyez pas le sens de mon commentaire ,mon témoignage est véridique .La codification du breton était incontournable, mais c'est la stratégie et les méthodes, qui ont été contre productives
Très bien. je fais donc amende honorable. Maintenant en dehors de l'action de Sorosoro breizh symbolique (car son créateur n'est autre que le mauvais président français M. Chirac qui s'était empressé de saisir le conseil constitutionel pour ne pas avoir à ratifier la charte des langues régionales) il faut avancer.
Et cela doit se faire par redonner le goût aux Bretons de reparler la langue bretonne et pour ceux qui n'ont pas eu (comme moi) la chance de l'avoir appris oralement de l'apprendre ou du moins d'en connaitre ses notions essentielles. Pour cela il faut rendre "utile" la langue bretonne. Assez des commérations, des justifications, il faut de l'action. J'y reviendrai