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Pierre Rabi au Burkina Faso
Pierre Rabi au Burkina Faso
- Conference debat -
Solutions locales pour un désordre local : le film a rassemblé 250 personnes

Qui aurait cru que la salle serait comble un samedi ensoleillé du mois de septembre ? Ils étaient dix à voir le même film au même endroit il y a quelques semaines. A croire que le sujet intéresse de plus en plus.

Fanny Chauffin pour ABP le 26/09/10 15:39

Samedi après-midi, grand soleil dans le pays de Moëlan-sur-Mer, parking bondé à 15 heures devant le cinéma associatif le Kerfany. A l'invitation de l'association "Rivières et bocages du Belon", les nombreux spectateurs ont été très attentifs à ce film qui dure près de deux heures et le débat qui a suivi a duré une bonne heure.

Le film est un road movie dans beaucoup de pays du monde où la parole forte des intervenants prime sur l'image : nombreux zooms, déplacements de caméra trop rapides. Coline Serreau a filmé avec une économie de moyens la réalité de ces gens qui osent dire non à un système bien installé et qui refusent toute remise en question.

De nombreux intervenants scientifiques se succèdent dans ce film, spécialistes de la microbiologie des sols comme Bourguignon ("j'étais le seul à suivre cet enseignement en tant qu'étudiant, aujourd'hui toutes les chaires du monde en microbiologie ont disparu"). Des spécialistes indiens, brésiliens se succèdent pour montrer à quel point l'agriculture actuelle, qu'on a appelée un temps "la révolution verte", vient en fait de la deuxième guerre mondiale. Les tracteurs ont remplacé les tanks, les produits chimiques dangereux pour la guerre ont été transformés en produits pour les engrais, les pesticides, les herbicides.

Le paysan était autonome, produisant ses engrais, ses graines, lui-même. Aujourd'hui il est dépendant des multinationales pour tout. A la place du trio agro-silvo-pastoral, on a une séparation dangereuse : l'élevage en Bretagne, la culture de céréales en Beauce, la forêt ailleurs. Aujourd'hui, 95 % des semences sont le monopole de 5 multinationales, dont la plus importante est Monsanto. Kokopelli, association qui donne des semences à des paysans du monde entier, a été condamnée récemment à 90 000 euros de frais judiciaires pour avoir fait circuler des semences : or, ils ont des commandes des mairies de Bordeaux, de Paris, de tous les grands restaurateurs parisiens ...

Bourguignon de citer : "Tous les prix Nobel ont été donnés à des scientifiques qui ont travaillé pour l'industrie chimique : l'inventeur du DTT, de la bombe nucléaire, de la révolution verte... Aucune chance pour moi d'être Prix Nobel !"

Quelques solutions locales dans le film : en Inde, en Ukraine, au Burkina Faso, des agriculteurs ont abandonné la culture chimique, redécouvert les semences qui correspondent à la terre, respecté la vie du sol. Des 3.600 variétés de pommes différentes en France dans le grand catalogue du début du sièce, il en reste cinq qui sont commercialisées aujourd'hui, dont la Golden qui est traitée 35 fois avant d'être consommée.

Les AMAP (associations de maintien de la vie paysanne) fonctionnent très bien et refusent du monde. Mais la situation est grave : en cas de pénurie de pétrole, l'alimentation locale ne peut être assurée par les agriculteurs. Les 800 millions d'Africains qui n'ont plus de terre sont en plein désarroi. Les suicides de paysans sont de plus en plus nombreux, surtout en Inde où cela atteint des proportions sidérantes (un suicide toutes les heures). Et ils se suicident en utilisant ... le désherbant qui a empoisonné leurs terres ...

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Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
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Vos 1 commentaires
  Emilie Le Berre
  le Dimanche 26 septembre 2010 19:20
Je sors d'une conférence sur l'agriculture à Muzillac. Le constat est similaire. Ils nous faut une agriculture adaptée aux pays et non pas adapter les pays à une agriculture standardisée.
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