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- Communiqué de presse -
Session plénière du CESR : interventions du représentant du mouvement culturel breton
A. Monnier, représentant KSB/Conseil Culturel de Bretagne et SUAV/Institut Culturel de Bretagne au Conseil Economique et Social Régional est intervenu sur deux dossiers : la présentation du Schéma Régional du Tourisme et du rapport de saisine Mer Littoral.
Alan Monnier pour SUAV-ICB le 25/06/07 21:40

1. A propos du schéma régional du tourisme, en présence de Mme Bréard, Vice-présidente du Conseil régional en charge du tourisme et du patrimoine :

J'interviendrai au nom du mouvement culturel breton pour saluer, avec J.-B. Vighetti, rapporteur, le fond et la forme (à quelques détails de terminologie près) de la présentation de ce document que l'on peut en effet qualifier d' « exemplaire » à plusieurs titres.

En dégageant 5 ambitions et 25 chantiers, ce schéma permet de mieux cerner ce qui, au-delà des modes passagères, séduit, ce qui attire en Bretagne, ce qui y fidélise : il s'agit pour une part non négligeable du patrimoine naturel et bien entendu du patrimoine culturel c'est-à-dire, concernant ce dernier, à la

fois du patrimoine matériel et du patrimoine immatériel. Et à ce titre, il est juste de souligner que le touriste qui vient en Bretagne ne fait pas le seul choix du soleil et de la plage, atouts que d'autres horizons peuvent facilement disputer à notre région, parfois malheureusement sans retombées positives ni durables pour ces contrées.

Il est stimulant que les responsables du Conseil régional comme du développement touristique aient conscience de ces vrais atouts qui constituent la « différence » telle qu'elle est ici définie, une différence qui jamais ne se ferme ou qui oublierait la solidarité dans le temps comme dans l'espace.

Il est remarquable que la culture et la langue soient ici identifiées comme étant des facteurs d'attractivité. Enfin un document où ces composantes apparaissent dès les premières pages et comme des priorités, et ne figurent pas au titre de compléments ou d'ajouts plus ou moins facultatifs !

Mais comment continuer à « vendre » pour l'extérieur, des biens qui ne seraient plus disponibles sur le « marché intérieur » ? Cela n'a rien à voir avec un repli sur une époque, sur un territoire mais avec la notion de ressource disponible et durable. Pour prendre les exemples significatifs de la langue, de la musique, de la danse, je rappellerai que la tradition, c'est la transmission ; et que la transmission, c'est le partage et l'échange !

Il ne faut donc pas négliger que l' attractivité ne jouera pleinement que si les habitants de la région Bretagne trouvent eux-mêmes sur place, toujours et sur l'ensemble du territoire breton, cette offre culturelle, linguistique, sociétale. L'attrait extérieur durera aussi longtemps que la conscience patrimoniale sera vivante en Bretagne ; cela concerne donc aussi bien l'enseignement, la vie associative et beaucoup d'autres domaines.

Cela implique que les jeunes de Bretagne, dès leur formation initiale, aient le droit de pouvoir trouver des opportunités d'études, de loisirs puis d'emplois qui seront autant d'opportunités pour celles et ceux qui, venant de l'extérieur, visitent ou fréquentent la Bretagne.

Ainsi le plan d'actions, « levier opérationnel de la politique régionale […] qui remplacera l'ancien dispositif d'aides », devra-t-il tenir compte du rôle important que jouent les associations dans la collecte, l'entretien et la médiation du patrimoine, notamment culturel.

La conscience de cette articulation toujours subtile entre « attractivité » et « identité » permettra aussi, nous l'espérons, de rendre moins précaires et moins aléatoires les conditions d'emploi dans le domaine de l'économie du temps libéré, donnée non négligeable à laquelle le rapport du CESR fait légitimement référence.

2. A propos de la publication du rapport de saisine Mer Littoral par le CESR, en présence de J-Y Le Drian, Président du Conseil régional :

J'interviendrai au nom du mouvement culturel breton, Kuzul Sevenadurel Breizh & Skol-Uhel ar Vro.

Je souhaite d'abord féliciter le rapporteur F. Le Foll, ainsi que la section Mer Littoral et les conseillers du CESR pour la qualité de ce travail.

La lettre de saisine de M. le Président du Conseil régional le précisait dès les premières lignes : « Par sa géographie, son histoire et son économie, la Bretagne est profondément liée à la mer et aux activités qui en sont issues. ». Le Président faisait part de son désir d'approfondir l'approche de cette question maritime car, disait-il, « il nous apparaît que bien des limites existent ».

Notre Collègue rapporteur a bien évoqué les enjeux économiques, mais aussi la recherche et la connaissance du milieu ainsi que les questions relatives à la gouvernance ; il a même fait écho aux pratiques culturelles et au patrimoine liés au monde de la mer.

Mais comment ne pas rappeler une nouvelle fois, brièvement mais fermement, que le décret Pétain-Laval de 1941 qui a séparé la Loire-"inférieure" du reste de la Bretagne, a non seulement atrophié l'Histoire dans ce qu'elle pouvait avoir de plus sombre (traite d'êtres humains) comme aussi de plus noble (réussites technologiques, mais aussi mouvement ouvrier nazairien, etc.) mais il a durablement hypothéqué le développement économique marin de la Bretagne historique.

Ce démantèlement – qui menace aujourd'hui même de se prolonger dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire par exemple – constitue une réelle impasse non seulement pour les enjeux liés à la politique maritime, mais également dans les questions relatives à l'aménagement des zones littorales comme la zone de Penestin et le sud-ouest du Morbihan, quelque peu gênés dans leurs relations avec le reste de la presqu'île guérandaise… On peut aborder la complexité de cette question à partir de la carte page 75 du rapport.

Le mouvement culturel, qui intervient dans chacun des cinq départements de la Bretagne historique, souhaite rappeler ici l'engagement de plusieurs candidats aux récentes élections législatives (sans parler des présidentielles…) par rapport à un référendum permettant la réunification d'une Bretagne pleinement réconciliée – pour reprendre les thématiques évoquées par le Président Le Drian, - avec sa géographie, son histoire et sa légitime ambition économique.

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