Dans un « Compte Rendu Aux Bretons sur le Moyen de supprimer la Corvée en Bretagne sans Augmentation d'Impôts » paru en date de 1789 et concernant les années 1787 et 1788, on peut lire : « Le Roi fait imprimer les comptes en recettes et dépenses des revenus de l'État. Les comptes de la province et ceux des villes ne devraient pas être soustraits à l'inspection des citoyens. Un heureux hasard m'a procuré le bordereau de l'État du fonds des États de Bretagne pour les années 1787 et 1788. Je me hâte de le publier. J'y ai fait rapidement quelques notes ; elles seraient plus complètes et plus intéressantes, si le temps m'avait permis d'y mettre plus de soin, et si les mystères de notre administration étaient plus faciles à pénétrer. Une de mes notes annonce le moyen que j'ai conçu de supprimer la corvée en Bretagne sans nouvelles impositions. Ce moyen est bien simple : il consiste à retrancher les frais de table et toutes les pensions imméritées, toutes les gratifications excessives ou sans juste cause ; enfin toutes les dépenses non nécessaires. Ainsi l'on épargnerait un million, qui pourrait suffire à tout l'entretien des grands chemins, en joignant les 600 000 livres déjà consacrées à cet objet. Ainsi ne serait plus nécessaire l'augmentation de 10 sols part pot d'eau-de-vie, augmentation établie aux États de 1786, dans la vue de soulager les corvéables, et qui par son excès a tellement diminué les produit, qu'elle à gêné le peuple sans alléger le fardeau des campagnes. Cependant les États décernèrent la noblesse à l'auteur de ce projet inconsidéré. Le mien assurément n'est pas plus ingénieux que celui du député de Guérande ; il est plus juste et plus salutaire. Mais je suis loin de désirer qu'on m'ennoblisse pour me récompenser. L'illustration, la considération attachée à un nom distingué sont seules l'essence de la noblesse ; aucune puissance de saurait les communiquer à personne. L'ennoblissement ne rend pas noble ; il confère seulement l'hérédité de certains privilèges, hérédité anti-sociale, anti-constitutionnelle… M. le Comte de Ruat nous assure que l'Ordre de la Noblesse devient par les recrues d'ennoblies, la fentine de tous les autres États, qu'il en reçoit les membres les plus corrompus et les plus décidés à être un poids inutile sur la terre. Dans la vue de ce désordre, il propose d'abroger tout privilège, toute exemption, comme autant de distinctions odieuses, inutiles, onéreuses, qui ne serviraient qu'à favoriser l'oisiveté jointe à l'opulence, à décorer les richesses, à dégrader la pauvreté par la honte et le mépris. »
Rien n'a changé.
On a appris que des privilégiés de la « Cour Régionale de Bretagne » s'étaient transportés à Pékin pour y faire du tourisme et des emplettes à l'occasion des jeux olympiques. On ignorait jusqu'alors qu'en élisant des conseillers régionaux, nous devions, en tant que contribuables, financer ce type de dépense. On espère vivement que la Chambre régionale de la Cour des Comptes se saisisse et prenne en compte notre vive émotion.
Le 19 octobre 2008
J-Y QUIGUER
Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne
Membre de L'Union des Mouvements Fédéralistes (UMF)