Les déclarations du président français sont une occasion unique qui ne se renouvellera pas. Nicolas Sarkozy est coutumier de déclarations impulsives qui ne signifient pas obligatoirement qu'elles soient suivies d'effets.

Les déclarations du Président Français sont une occasion unique qui ne se renouvellera pas. Nicolas Sarkozy est coutumier de déclarations impulsives qui ne signifient pas obligatoirement qu\\\'elles soient suivies d\\\'effets. Cependant durant son discours, le président français a marqué la déclaration au sujet de la Bretagne d\\\'une phrase éclairante: \\\"Et la barbe si...\\\". Si quoi ? Eh bien si \\\"l\\\'on\\\" est pas content partout, dans toutes les administrations de la délcaration qu\\\'il s\\\'apprête à faire. Nicolas Sarkozy connaît l\\\'enjeu et les mécaniques pesantes de la technocratie française, des enjeux de pouvoir, etc. A cet instant il sait que ce qu\\\'il va dire va avoir des répercussions importantes au niveau régional. Alors pourquoi l\\\'avoir fait ? Parce que le président veut faire avancer sa réforme globale et que pour ce faire, il doit trouver des moyens d\\\'attirer à lui des sympathies pour mieux contrer le front des conservateurs qui, dans toutes les familles politiques, refusent en bloc de céder leurs strapontins. Et dans l\\\'ouest, pour faire sa réforme, il sait que la réunification est le moyen de paralyser la gauche qui milite pour cela depuis longtemps ou du moins de la diviser, voire de créer une guerre ouverte. Etant au pouvoir localement, il la met au pied du mur et la force soit à le soutenir soit à se désavouer pour des querelles partisanes. Nicolas Sarkozy tente ainsi de susciter la division sur un dossier ou ces pires ennemis appartiennent à l\\\'ossature même de l\\\'état. De plus Marc Le Fur lui a très certainement bien expliqué que pour reconquérir la région Bretagne aux prochaines régionales, faire de la surenchère régionaliste était une condition sine qua none tant Le Drian en joue et laisse la droite sans supplément d\\\'âme dans une région à \\\"forte identité\\\" comme l\\\'on dit. Il n\\\'y a pas d\\\'autres explications à la tentative de reconnaissance des langues minoritaires de France. L\\\'opération Sarkozy a visé exactement dans les mêmes termes la Normandie: il fait un appel direct aux sensibilités régionales pour que les acteurs d\\\'évolutions structurelles viennent le soutenir sur un dossier délicat ou d\\\'autres s\\\'apprêtent à défendre âprement leurs prébendes.

Il n\\\'aura échappé à personne que toutes les régions sauf l\\\'Alsace sont à gauche. En répondant à une attente reprise régulièrement par la gauche, il la place dans une situation si délicate qu\\\'elle se divisera avant même d\\\'avancer une contestation organisée au niveau national comme au niveau régional. En clair il crée une série de querelles intestines au sein de la gauche et de la technocratie en montant les uns contre les autres, tout en prenant partie clairement pour le camp le plus favorable au changement. En promouvant l\\\'idée d\\\'une réforme de la carte \\\"à la carte\\\", il rassure par ailleurs d\\\'autres régions ou départements. Bref il adopte une grande souplesse tactique s\\\'adaptant au contexte. On sait Nicolas Sarkozy fin politicien.

Pour les militants de la réunification, il devient ainsi essentiel d\\\'organiser des actions de lobbying en relation avec la réforme actuellement à l\\\'étude; En d\\\'autres termes, maintenant que concrètement une ouverture existe dans le discours politique officiel, il faut faire pression sur le gouvernement par nos moyens associatifs. Un slogan doit devenir celui des militants \\\"Réforme = réunification !\\\".

Nous invitons Bretagne réunie, 44 = Breizh et toutes les organisations patriotiques à faire pression en ce sens en effectuant clairement ce lien: la réforme en cours doit inclure la réunification de la Bretagne.

Des signaux positifs doivent être envoyés aux élus UMP sur cette question: ce qui compte n\\\'est pas l\\\'étiquette politique mais le résultat concret. Nous savons l\\\'accord qui existe entre Patrick Mareschal et Jean Yves Le Drian sur ce dossier. Une configuration qui n\\\'a jamais été aussi positive: un président ouvert à une réunification avec deux dirigeants des entités administratives concernés qui ont fait savoir leur désir de voir cette réunification advenir. Il y aura nécessairement des hostilités notamment de la part du camp ligérien, qui n\\\'est qu\\\'une coterie de technocrates sans grande passion: elle ne défend que les strapontins auxquels elle s\\\'accroche. Mais c\\\'est bien tout.

Nous savons que c\\\'est au printemps 2009 que la commission doit rendre son rapport. Une grande manifestation pour la réunification, et pour cela seulement, doit advenir avant que ce rapport soit rendu, au mieux 1 mois avant. Ce qui nous mènerait au mois de mars. C\\\'est en effet durant les consultations générales, à l\\\'instar de ce qui s\\\'est fait contre la disparition de l\\\'unité judiciaire de la Bretagne, qu\\\'un rassemblement a pu faire pencher la balance dans le camp patriotique.

Pour les associations concernées, l\\\'échéancier est désormais clair: encourager les élus UMP dans cette voie, notamment Monsieur De Legge, organiser des actions répétées appelant la réforme à réunifier la Bretagne et enfin mobiliser la masse la plus importante de sympathisants pour que cette volonté soit bien perçue par le gouvernement et surtout la présidence française. Une montée en puissance démarrant dès à présent, se renforçant après les fêtes pour culminer en février jusqu\\\'à la publication du rapport prévue d\\\'ici à mars.

En cas d\\\'hésitations ou d\\\'atermoiements, une nouvelle manifestation doit mobiliser après un refus apparent.

La gauche régionale ne pourra pas éviter de prendre part à ce débat en poussant à la roue, car les élections régionales approchent et Le Drian cherchera à marquer sa présence dans une affaire qui a beaucoup de visibilité médiatique et qui est un point de sa profession de foi des élections précédentes: il ne pourra pas rester passif dans ce débat et laisser l\\\'opposition avoir l\\\'initiative sur une question qui enflamme la sensibilité bretonne.

Pour la première fois depuis 67 ans, un dirigeant français raisonne pragmatiquement et non idéologiquement et est prêt à faire bouger les lignes. Sachons encourager ce changement et le soutenir de toutes nos forces en jouant le rapport de force au maximum. Une dynamique ne manquera pas d\\\'advenir à la seule condition que la cause supérieure de la nation soit claire pour tous, des régionalistes aux nationalistes, en passant par les diverses sensibilités animant nos compatriotes.

Naoned vaut bien une messe.

Rédaction de War Sav Breizh