Les mutations récentes qui affectent le Moyen-Orient ne sont pas sans conséquences sur le combat que mènent les Kurdes pour faire reconnaître leurs droits politiques et culturels. L'établissement d'une région autonome en Irak, le soulèvement du peuple syrien avec l'expérimentation, dans une situation conflictuelle d'une rare violence, d'un processus analogue, ouvrent des perspectives nouvelles. En dépit de la répression qui se poursuit, le BDP, fort de ses succès dans l'espace kurde et de son influence sur toute la Turquie, est à l'offensive. Il propose un processus de paix et prend une initiative politique qui fait la jonction avec l'élan démocratique qui s'est exprimé sur la place Taksim. Même en Iran, dans des conditions extrêmement difficiles, un nouveau dynamisme semble s'enclencher. Pour autant, chacun mesure la fragilité et l'instabilité de la situation.
Un colloque, organisé à Paris le 13 novembre prochain par la CNSK [1], sous le haut patronage de François Asensi, député et membre de la Commission des Affaires Etrangères, se propose de traiter ces différents aspects autour de deux tables rondes. La première fera le point sur la situation régionale avec Salih Müslim, co-président du PYD (Union démocratique kurde – Syrie), Selahattin Demirtas, co-président du BDP ((Parti pour la Paix et la Démocratie – Turquie), Ahmet Insel, professeur à l'Université Galatasaray d'Istanbul, maître de conférences à Paris 1 et Laure Marchand, journaliste. La seconde table ronde tentera d'apprécier le rôle actuel de la France et de l'Union Européenne avec Sylvie Boitel, avocate, Sylvie Jan, présidente de l'association Solidarité France-Kurdistan et Mehmet Ülker, président de la FEYKA (Fédération des Associations Kurdes de France). (programme - inscriptions http://www.amitieskurdesdebretagne.eu/spip.php?article744)
Un crime politique contre trois militantes kurdes a été commis sur notre territoire. Des interrogations naissent désormais sur la détermination des autorités de conduire, jusqu'à leur terme, les investigations afin que la vérité soit faite sur les commanditaires et que justice soit rendue. Par ailleurs, la volonté de la France de s'impliquer davantage militairement en Syrie ou de ratifier un accord de coopération policière avec la Turquie suscitent beaucoup d'interrogation chez les Kurdes dans leur exigence de solidarité.
[1] Amis du Peuple Kurde en Alsace - Amitiés Corse Kurdistan - Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) - Amitiés kurdes de Lyon et Rhône-Alpes - Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK) – Association Solidarité France Kurdistan - Fédération des Associations Kurdes en France (FEYKA) - Hauts-de-Seine Kurdistan - Mouvement de la Paix - MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) - Parti Communiste Français (PCF) - Solidarité et Liberté (Marseille) - Union Démocratique Bretonne (UDB) - Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF)