Une cinquantaine de personnes a participé au rassemblement contre l'aéroport à Notre-Dame des Landes devant la préfecture de Vannes ce soir, 30/11/12, sous le slogan “Les intérêts de Paris ne

Une cinquantaine de personnes a participé au rassemblement contre l'aéroport à Notre-Dame des Landes devant la préfecture de Vannes ce soir, 30/11/12, sous le slogan “Les intérêts de Paris ne sont pas ceux des Bretons”. Une motion a été déposée en préfecture.
Veuillez trouver ci-dessous la prise de parole du Collectif Trawalc'h.

Aéroport international de Notre-Dame des Landes : les intérêts de Paris ne sont pas ceux des Bretons.

Ce projet dans les cartons depuis plusieurs décennies est une lubie parisienne, relayée par nos élus locaux. On anéantirait une économie diversifiée, des terres agricoles, un bocage magnifique pour y installer un énième aéroport dont l'utilité suscite l'interrogation du plus grand nombre.
Selon un aménagement du territoire décidé à Paris en faveur de Paris, nous faisons face à une décision servant les intérêts financiers et politiques d'Etats uniformisateurs qui ne veulent voir aucune tête dépasser : on veut faire de nous les consommateurs idéaux de demain.
On nous parle d'enjeu pour le Grand Ouest. Mais qu'est ce grand ouest parisien, ne correspondant à aucune réalité humaine, culturelle, économique, naturelle ? La moitié de cette région fantoche est tournée vers l'est au grand détriment de la Bretagne occidentale : le grand ouest est tout juste un outil contribuant au déplacement forcé des populations et au génocide culturel. Même le président de la chambre de commerce de Bretagne souhaite au nom des patrons bretons un nouveau projet pour développer un autre aéroport international à Brest ! Cela montre tout le côté loufoque de l'affaire.
Que dire aussi des liaisons entre Nantes et le site de Notre-Dame des Landes : des routes à construire et qui ne profiteront pas au développement des axes autoroutiers ou ferroviaires mettant en réseau les villes bretonnes, une énigme quant à l'actuelle saturation des périphériques ouest nantais. Ce projet n'est même pas envisageable !
Ce sont aux Bretons de choisir leur aménagement du territoire selon les intérêts de leur peuple. Alors que l'Ecosse, le Pays de Galles, la Flandre, le Pays Basque, la Catalogne et de nombreuses nations de l'est de l'Europe s'émancipent des grands Etats centralisateurs, une nouvelle Europe se dessine, unie sous ses cents drapeaux, générant de nouvelles économies à visage humain, de nouveaux axes de communication loin des capitales qui pratiquent encore un véritable hold-up sur de larges territoires. Ne ratons pas le train. Et à ce titre, ne nous trompons pas de ligne justement ! Loin de la LGV vers Paris que nous finançons et qui creusera encore plus notre tombe ; voyons au-delà du carcan hexagonal, avec des projets réalistes au service de l'homme, du développement mesuré et de l'emploi.
L'aéroport international de Notre-Dame des Landes est un projet à l'image de l'onéreuse mégalomanie francilienne, contre une logique de développement pour la Bretagne ; non démocratique ; c'est un cadeau de l'Etat à une multinationale, Vinci, et un puissant moteur du rouleau compresseur français écrasant toute différence sur son passage et créant ainsi le parfait consommateur lobotomisé de demain.
Notre-Dame des Landes, c'est avant tout une question bretonne : proposons un référendum sur les 5 départements bretons. Et dans le cas où un aéroport international suscite l'intérêt général, nous soumettons ainsi une idée parmi d'autres : il existe un aéroport comportant plusieurs centaines d'hectares inutilisés en Bretagne, bien placé pour satisfaire la Bretagne occidentale et orientale, encourageant pour le développement des liaisons routières nord-sud de la péninsule armoricaine, desservi par des liaisons routières rapides et ferroviaires : il s'agit de l'aéroport mixte (civil et militaire) de Lann-Bihoué sur la commune de Ploemeur près de Lorient. Il pourrait être adapté au trafic international mondial sans que des expropriations ne soient nécessaires, et le tout à un moindre coût. Encore faut-il que nos élus bretons aient suffisamment d'envergure internationale à réserver à la Bretagne.
Notre-Dame des Landes, c'est le Gwenn-ha-du contre des fusils. Nous avons gagné à Plogoff, à Erdeven, au Pellerin, au Carnet, à Saint-Aubin-du-Cormier et ailleurs. Grâce à la mobilisation et au courage des résistants de la ZAD, nous ferons revenir la raison.