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Les bateaux réunis pour les fêtes maritimes de Brest ont quitté la cité du Ponant ce matin. 1.100 d'entre eux ont fait cap vers Douarnenez et c'est au terme d'une navigation paisible, poussés par des vents d'ouest modérés et sous un soleil radieux, qu'ils sont arrivés vers 14 heures afin de jouer les prolongations pendant quatre jours.
Escortée par 600 plaisanciers, l'incroyable flotte a quitté Brest vers 10 heures : beau temps, belle mer en Finistère pour une parade en rade suivie d'une navigation en mer d'Iroise cap au sud. Les voiliers océaniques ont filé tout schuss quand le plus grand bateau de la flotte le Kruzenshtern, 114,50 mètres de long, naviguait sous des allures princières, entouré d'une cour somptueuse : répliques et monuments historiques, aristocrates de la voile et petits canots, voisins de bordée et bateau du bout du monde, huniers et mâts carbone, tous ont, le Goulet de Brest passé , viré sur bâbord pour embouquer le Chenal du Toulinguet, parer les Tas de Pois et le Cap de la Chèvre avant de faire une entrée remarquée à Douarnenez. Alentour, la côte était noircie d'une foule consciente d'admirer un instantané historique.
Impatience et préparatifs à Douarnenez
Imaginez l'impatience qui a gagné chaque jour les Douarnenistes à force d'entendre les échos de la grande fête brestoise. Alors que le port du Rosmeur se préparait à ouvrir le bal, la ville s'animait dans l'attente de l'arrivée de la grande transhumance qui mènera la flotte de Brest au port sardinier.
Au bout du compte, la grande parade du Goulet de Brest à la Baie de Douarnenez aura joué, comme à chaque fois, son rôle de trait d'union. Celui qui permet de faire la jonction entre la ville aux trois ports et son goût pour une certaine forme de grandeur et une fête plus intimiste, resserrée autour du port de pêche et des bistrots du Rosmeur. On a coutume de dire que Douarnenez est le “retour de noce” des fêtes de Brest et, si l'image perdure, c'est qu'elle détient son fond de vérité. On sait qu'un certain nombre de convives abandonneront la partie en route, que la fête prendra une autre dimension… Mais ne dit-on pas que c'est dans ces ambiances que surgissent parfois des moments particulièrement précieux ?
Alors à Douarnenez, on s'est activé pour que la fête soit belle : plan de mouillage, montage des chapiteaux, mobilisation des bénévoles, la ville s'est mise sur son trente-et-un pour accueillir ses hôtes.
Prolongations à Douarnenez
Ils sont arrivés ! À chaque édition des fêtes du patrimoine maritime, Douarnenez assure les prolongations et, ce jeudi, dans le port de Rosmeur, l’ambiance était effervescente lors de l’arrivée des 1.100 bateaux… Pour les accueillir, les organisateurs, les commerçants et quelque 1.700 bénévoles, étaient à poste depuis tôt le matin mais le symbolique passage de flambeau s’est opéré sur La Recouvrance lorsque le président des fêtes maritimes de Douarnenez, Jean Michel Boulanger, et le maire de Brest, François Cuillandre, se sont serré la main. Fin de clap brestois…Que la fête commence à Douarnenez.
Anita Conti, Miossec et Perros, et les autres
Roulements de tambour pour des festivités qui s’annoncent colorées et pluridisciplinaires puisque la culture maritime sous toutes ses facettes va rythmer le festival : la photographie, la littérature, la musique, l’architecture, la construction, les manœuvres...
Le monde de la mer sera dans tous ses états avec deux coups de projecteurs sur la photographe Anita Conti et l'écrivain Georges Perros.
— L’hommage à Anita Conti rappelle les liens privilégiés entretenus entre l’artiste et la ville. Première femme océanographe française, écrivain, photographe, cinéaste, biologiste, elle a, 40 ans durant, embarqué sur les bateaux de pêche hauturière. Son travail représente, aujourd’hui, un précieux témoignage pour la mémoire de ce métier… Ses photos sont exposées sur le port de Rosmeur en vis-à-vis de celle d’Anne Criscuolo qui, cinquante ans plus tard, a choisi elle aussi de rendre compte de la vie des marins-pêcheurs bigoudens.
— Quant au second hommage, rendu à l'écrivain Georges Perros, né à Paris en 1923, mais Douarneniste de 1959 à sa mort en 1978, c’est le chanteur Christophe Miossec qui le fera lors d’un concert événement samedi à 22 h 30. Des noms en haut de l’affiche secondés par 450 artistes et 57 spectacles pour quatre jours de festivités en boucle. Avec le Bagad Brieg, lauréat du concours des bagadoù de première catégorie en 2007, et l’artiste Calixte de Nigremont.
Quadruple parrainage. Le Pays Basque à l'honneur
Le navigateur Jean Le Cam, l’aumônier du quartier maritime de Bayonne Michel Epalza, le président du Comité régional des pêches, André Le Berre, et l’homme de lettres Roger Cougot sont les parrains de cette édition 2008 au cours de laquelle le Pays Basque sera à l’honneur. À terre, un espace de 1.800 m2 lui est réservé afin qu'il présente sa culture maritime avec notamment une flottille de 15 bateaux traditionnels.
Aux côtés de ces navires basques et au cœur de l’impressionnante flotte, sont attendus de célèbres unités : le voilier polaire Tara, le monocoque 60 pieds Open VM Matériaux de Jean Le Cam, le deuxième plus grand vieux gréement du monde le Kruzenshtern, le plan Fife Moonbeam, les Pen Duick, le plus ancien voilier français en état de naviguer Vezon, les bateaux de la Marine Nationale…sans compter les bateaux de travail, les yoles, les vapeurs, les plans Harlé…. Au total, 1.100 bateaux pour une leçon d’histoire maritime en direct de Douarnenez… (Voir note ci-dessous).
Débats des gens de mer
C’est parti pour quatre jours d’histoire et de culture maritime, au cours desquels de célèbres gens de mer viendront débattre de sujets passés ou d’actualité. Ce jeudi, un débat sur l’écologie intitulé "Cap vers une navigation et des ports plus respectueux de l’environnement" était animé par la navigatrice Catherine Chabaud en présence de Nicolas Hulot (photo).
Programme pour samedi
— à 17 heures :
Débat au “Café des gens de la mer” :
« Un siècle d’architecture navale », en présence du navigateur Jean Le Cam, de l’architecte Julien Marin, de l’ancien rédacteur du Chasse-Marée André Linard et de l’organisateur de course Loïck Blanken.
— à 19 heures :
Débat au “Café des gens de la mer” :
« Marins-pêcheurs, du Pays Basque à la Bretagne » en présence de pêcheurs des différentes régions et de Mikel Epalza.
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Note :
Des bateaux remarquables
Des petites traînières basques jusqu’au géant des mers, le Kruzenshtern, Douarnenez sera le point de rendez-vous de quelque 1.100 bateaux.
— Le Kruzenshtern : deuxième plus grand voilier traditionnel du monde, c’est un quatre-mâts barque russe de 114 mètres de long, construit en 1926.
— Le Moonbeam ou Moonbeam of Fife : Il fut réalisé sur un plan William Fife. C'est un Yawl aurique de 30 mètres, lancé en 1903, construit à Fairlie, berceau mondial du yachting pour Charles Plumtree Johnson. (voir le site) en Angleterre dans le Hampshire. Caractérisé par une élégance rare, il dévoilera sa beauté à Douarnenez. (voir le site)
— Les Pen Duick : Parmi les bateaux à quai, les visiteurs pourront admirer la célèbre lignée des bateaux d’Éric Tabarly. Seront présents : Pen Duick, Pen Duick II et Pen Duick V.
— Étoile de France : C’est le deuxième plus grand bateau de France. Cette goélette à huniers a été construite en 1938. Aujourd’hui re-armée pour la plaisance, Étoile de France est devenue le navire amiral de la flotte Etoile Marine. (voir le site)
— Les bateaux de la Marine Nationale : seront présents : La Grande Hermine, La Belle Poule, Le Mutin ou encore Le Buffle.
(voir le site) de Douarnenez 2008.
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