Communiqué de presse du 26 avril 2012 à 16 h 25
Le vent n'a pas été très coopératif pour Groupama 4 ces dernières 48 h et l'écart au premier s'est encore agrandi. Mais la zone de vents faibles et instables semble s'évaporer pour laisser place à un alizé d'est encore peu consistant. La longue remontée au large des côtes brésiliennes ne va malheureusement pas ouvrir beaucoup d'opportunités de revenir sur le leader américain...
« C'est vraiment une course très difficile, fatigante et même si l'ambiance est très bonne sur notre bateau, notre position ne facilite pas la vie à bord.
Dans les têtes, nous ne sommes pas très contents et le classement toutes les trois heures rend les choses encore plus délicates.
On fait beaucoup d'efforts et ça ne paye pas parce que le reste de la flotte part en premier quand le vent revient.
La brise est très aléatoire depuis 48 h et nous ne pouvons que constater des différences de vitesse importantes alors que le potentiel des bateaux est très proche.
Cela signifie que nous n'avons pas le même vent, comme Puma l'a démontré la nuit dernière en décrochant tous les autres équipages. Probablement au gré d'un nuage... » , déclarait Charles Caudrelier aujourd'hui à la vacation radio.
Depuis ce jeudi matin (heure locale), le front orageux qui créait une zone de calmes et de vents volages s'est délité et l'horizon semble se dégager ce jeudi après-midi devant l'étrave de Groupama 4.
Toutefois, le retour d'une brise de secteur nord-est d'une dizaine de noeuds n'apparaît que comme les prémices d'alizés qui ne sont pas encore très établis. L'incertitude régnait dans les esprits de Franck Cammas et ses hommes car pour l'instant, ce sont les premiers qui tirent les bénéfices de leur position plus septentrionale.
« La route est encore longue puisqu'il reste près de 4.000 milles, mais il ne faut pas se faire distancer ces prochaines heures. A priori, les alizés vont s'installer pour tout le monde en même temps, mais les modèles météorologiques sont tellement imprécis depuis deux jours !
Une fois qu'ils vont souffler, cela va se transformer en course de vitesse pure et il faut être bien positionné à ce moment. C'est pourquoi nous avons essayé de nous décaler vers le large le plus possible. Mais on a toujours des surprises... Tant que nous n'aurons pas dépassé Recife, il risque de se produire encore beaucoup de choses » .
Le fait que Groupama 4 n'arrive pas à progresser aussi vite que ses concurrents crée le doute dans les têtes : problème de vent ou souci de vitesse ? La seule manière de répondre à cette question est de toucher une brise plus régulière et similaire aux autres voiliers.
L'enjeu est de taille ces prochaines heures : si les leaders commencent à s'échapper dans les alizés, ils ne vont qu'augmenter leur avance sur le voilier français, jusqu'à ce qu'il accroche lui aussi ce régime d'est stable...
« On a eu un déficit de vitesse au début du parcours ce qui fait que nous avons décroché. Il y a eu des périodes où les performances étaient très différentes entre les bateaux, ce qui indique que le vent n'était pas identique partout, même à quelques dizaines de milles près.
On avait un souci vis à vis de Telefonica : nous avons vérifié que nous n'avions rien de coincé dans les appendices et je suis même allé me mettre à l'eau pour voir. Nous n'avons toujours pas compris puisque c'était à une allure où Groupama 4 est normalement assez à l'aise...
On a revu les Espagnols hier et ils sont repartis avec un nuage en nous mettant dix milles ! Actuellement, la tendance est que ça s'échappe par devant, mais on ne voit pas trop comment expliquer notre écart.
Prochainement, les alizés vont souffler et se renforcer, ce qui va nous avantager. Mais on ne rattrapera pas 50 milles comme ça, en quelques heures ! Là, ça semble s'installer avec une brise de nord-est d'une dizaine de noeuds mais nous ne sommes pas à l'abri d'un retour de la brise au nord... C'est très désordonné » .
Cette panne de ventilateur éolien impose une forte présence sur le pont et les manoeuvres se sont enchaînées parfois très rapidement, Yann Riou indiquant que l'équipage avait par exemple viré de bord successivement trois fois en un quart d'heure pour sortir d'un calme. Il faudra patienter encore une demie journée pour être certain que la route des alizés sera définitivement dégagée...
« Franck et Jean-Luc sont très présents sur le pont pour suivre le vent : les consignes changent souvent parce que la brise oscille parfois de 30°. Franck n'a pas l'habitude de cette situation et ça l'agace un peu... On ne s'attendait pas non plus à ce que l'option à terre porte ses fruits parce que Thomas (Coville) connaît bien le coin pour y avoir vu défiler les heures lors de sa tentative de record autour du monde en solitaire. Il faut se sortir rapidement de cette zone et accrocher les alizés au plus vite ».
1. Puma - à 3.876,9 milles de l'arrivée ;
2. Camper - à 7,7 milles du premier ;
3. Abu Dhabi - à 30,4 milles du premier ;
4. Telefonica - à 31,9 milles du premier ;
5. Groupama 4 - à 69,6 milles du premier ;
Sanya (ne participe pas à cette étape suite à une avarie au départ d'Auckland et rejoindra la flotte à Miami).