
La réunion de Carhaix de Bretagne notre avenir est mise en perspective dans un contexte politique breton plus large, et cela à partir de l’Appel de Carhaix de 1999. L'article pose la question de la prise en compte des préoccupations réelles des électeurs ?
La énième réunion à Carhaix ? Que de réunions pour remettre la Bretagne dans l’Histoire depuis l’Appel de Carhaix, lancé le 28 octobre 1999 ! La suite tangible de cet appel fut la création du Collectif Breton pour la Démocratie. Ce collectif fit un travail formidable de sensibilisation grâce à l’engagement tout particulièrement de l’écrivaine Angèle Jacq décédée en 2021. Tout cela pour rappeler les nombreuses initiatives du même genre qui ont toujours cherché à faire l’unité.
On retrouve donc, à la réunion du 1er mars 2025 de Bretagne notre avenir, les mêmes acteurs qui depuis 25 ans cherchent toujours les moyens d’obtenir 10 % des voix au premier tour des élections régionales de la Région Bretagne administrative. Un petit coup d’œil dans le rétroviseur : 1986 : PSU/UDB, 1,67%, POBL, 0,13% ; 1992, liste Peuple Breton Peuple d’Europe, 2,14% ; 1998 : UDB, 2,31% ; 2004 : les Verts et UDB, 9,7% ; 2010 : Europe Ecologie et UDB, 12,21%, Parti Breton, 4,29% ; 2015 : MPB et UDB, 6,71%, Breizhistance, 0,62%, Parti Breton, 0,54% ; 2021 : Europe Ecologie et UDB, 14,84%, Parti Breton, 1,55%.
Le Mouvement Bretagne Progrès (MPB) est créé en 2010 par Christian Troadec. En 2015, l’UDB refuse de s’associer au Parti Breton, Christian Troadec fait alliance uniquement avec l’UDB. Des membres du Parti Breton continue de soutenir Christian Troadec dans la continuité du mouvement des Bonnets Rouges de 2013, d’autres forment une liste sur une thématique très indépendantiste, ce qui explique son score très faible. En 2021, en perspective des élections régionales, le MPB et l’UDB reprennent l’alliance Oui la Bretagne ! constituée lors des élections régionales de 2015. Contre toute attente l’accord est rompu. L’UDB s’associe avec les Verts et Christian Troadec négocie directement avec la tête de liste PS de la Région. Il faut revenir aussi sur la liste Bretagne ma vie conduite par Daniel Cueff qui avait obtenu 6,52 % des voix au premier tour. Il s’agissait alors, pour certains, de l’homme providentiel qui enfin pouvait - au-delà des partis politiques bretons - rassembler et changer le cours de l’Histoire. L’espoir en question a fait plouf !
Situation actuelle : les Verts et l’UDB ne siègent plus ensemble au Conseil régional et le président régional PS a retiré la vice-présidence à Christian Troadec. Il reste donc trois ans pour faire mieux d’ici les élections régionales de mars 2028… Mais comment faire mieux ?
Les élections municipales de mars 2026 peuvent en effet être une étape intéressante pour construire un maillage sur l’ensemble du territoire breton. Nul besoin d’une base idéologique forte pour se présenter aux élections locales. Il faut surtout être pragmatique, faire des listes bretonnes, ou plus efficace encore s’associer avec une liste compatible pour avoir des élus, mais s’associer au nom d’un collectif ou d’un groupe de militants bretons avec des objectifs bien définis pour ne pas se retrouver par la suite noyé dans les affaires courantes. Cela est possible en dehors des partis politiques pour les petites communes et les villes moyennes. Pour les métropoles Nantes, Rennes et Brest, il ne faut pas trop rêver : être membre d’un parti politique de gauche, notamment l’UDB, restera probablement encore longtemps un passage obligé. Rappelons pour mémoire les scores de la liste Rennes Bretagne Europe, 3,82% en 2014 et 1,92% en 2020.
Pour les élections régionales de 2028, il faudra muscler un peu plus la colonne vertébrale du Mouvement breton ! D’autant plus que l’élection présidentielle de 2027 aura fait son travail habituel de recentralisation. La foire aux Jacobins ! La polarisation des deux extrêmes et le socle central sauveur de la démocratie ! Il faudra bien qu’un moment où un autre le Mouvement breton soit en phase avec les préoccupations des électeurs qui se résument en une seule phrase : l’insécurité physique, culturelle, économique et sociétale. Autrement dit, se positionner clairement sur les grandes questions de société : la mondialisation, l’immigration, la démographie, l’identité, la souveraineté partagée ou non et à quel niveau, pour le reste il y a plus ou moins consensus. Alors ce nouvel appel de Carhaix sera-t-il au rendez-vous de l’Histoire ? Bonne chance à Bretagne notre avenir !
Commentaires (12)
AV
Grand présientcharcutier qui, sans vergogne s’est fait petit député ; et que l’on entend peu mais que l’on voit régulièrement posé rondement sur son verlours rouge et qui encaisse quand même, régulièrement chaque mois ses petits émolûments à ne pas négliger en passant.
Que « notre » député donc, entre enfin dans la lumière en pleine Assemblée, qu’il soit enfin incarné, accusateur et visible aux bretons assidus, ou non de ces questions au gouvernement « français » en lui posant à cet Ex président quelques bonnes questions et remarques, à lui spécifiquement, nommément !!!
Aurez-vous, vous qui commentez souvent sur des consultations « référendisées », et autres réunifications, aux bonnes questions éventuelles, des réponses satisfaisantes ? j’en doute mais qui remettront certainement « un sou » dans le Jukebox, ou plutôt le scopitone !
Rappel: législatives 1973 5ème circonscription 44 Mme GOUEZ 6.40%. Si cette personne avait persévéré, elle serait peut-être élue aujourd'hui .
la Bretagne ,en Europe ,dans un monde interceltique..?
Constituer un groupe de communicants,de responsables par secteur de la vie bretonne.
Se réunir rapidement un week end de travail à une trentaine.
A Anne Merrien
Il faut arrêter de vouloir faire un vote au sujet de la réunification.
Le peuple breton n'a pas à voter pour sa division.je n'ai jamais vu cela dans le monde des peuples en luttes.
Arrêter de quémander auprès des institutions parisiennes .
se consacrer à envoyer au maximum des jeunes bretonnes et bretons dans les conseils municipaux et à préparer les élections régionales..