Non à la violence policière et aux tentatives d’amalgame de la culture bretonne avec le terrorisme
Le 4 novembre, des commandos de la police politique (DNAT), armés et cagoulés, ont procédé à l'arrestation de 5 personnes, honorablement connues à Guingamp où elles sont investies dans la vie locale, comme élus municipaux ou dans le cadre d'associations de culture bretonne.
Trois d'entre elles ont été mises en examen à l'issue de 4 jours de garde à vue, à la demande des avocats afin d’avoir accès aux pièces d’un dossier qui semble « fumeux » .
Le déploiement de tels moyens policiers, la médiatisation de cette opération comme de l'identité des personnes sont incompatibles avec la présomption d'innocence et inadmissibles envers des citoyens qui auraient répondu à une simple convocation… si une quelconque enquête l'avait justifiée.
Mais on aurait tort de croire qu’il s’agit d’une simple bavure. A l’évidence, nous avons à faire à une action visant à discréditer l’expression culturelle bretonne et à criminaliser ses acteurs.
Ces méthodes sont celles d’un Etat de type policier et non d’un Etat démocratique.
A quelques mois des élections régionales où les questions culturelles seront un enjeu fort, le Conseil Culturel de Bretagne reconnaît dans cette agression un épisode supplémentaire de la campagne de harcèlement politico- judiciaire de la vie associative propre à la Bretagne.
Le Conseil Culturel de Bretagne rappelle que son combat est celui de la démocratie et des Droits de l’Homme et qu’il est fondé sur la non-violence.
Il dénonce les provocations qui tentent de discréditer la demande constante des Bretons pour l’application des droits culturels, économiques, sociaux et politiques en tentant de les associer à des entreprises terroristes.
Cette affaire n’est pas sans rappeler d’autres manipulations aujourd’hui dévoilées : Irlandais de Vincennes, attentat contre la maison de Bouygues organisé par les services secrets français, Rainbow Warrior, paillottes corses…
Il dénonce la longueur des détentions « provisoires » de certains Bretons (plus de quatre ans) en violation flagrante de la Convention européenne des droits de l’homme, alors qu’ils sont présumés innocents, tandis que Maurice Papon, condamné pour complicité de crime contre l’humanité, se trouve lui libéré.
Le Conseil Culturel dénonce aussi les conditions de détention en France, indignes d’un pays civilisé.
Il apporte son soutien aux personnes victimes de ces persécutions et à leurs familles, et appelle ses adhérents à la manifestation de protestation du 22 novembre à Guingamp à 15 heures.