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Pascal Lamour et Joëlle Chautems  à Gavrinis (photo Pascale Désagnat)
Pascal Lamour et Joëlle Chautems à Gavrinis (photo Pascale Désagnat)
- Chronique -
Mégalithes de Bretagne, plus qu'un guide, un manuel d'utilisation
Le druide, musicien et auteur Pascal Lamour s'est associé à l'herboriste Joëlle Chautems, aussi druidesse, ainsi qu'à la photographe Pascale Désagnat pour nous offrir ce guide de 280 pages
Par Philippe Argouarch pour ABP le 24/07/23 18:55

Il y a tellement de sites mégalithiques en Bretagne que ce n'est pas évident de savoir quels sont ceux que l'on doit visiter, voire y faire un constat, un ressenti d'une force tellurique, d'un champ magnétique ou de toutes sortes d'autres impressions sur le corps physique ou mental. Mégalithes de Bretagne - 50 lieux d'énergie en terre sacrée répond à cette question. Le druide, musicien et auteur Pascal Lamour s'est associé à l'herboriste Joëlle Chautems, aussi druidesse, ainsi qu'à la photographe Pascale Désagnat pour nous offrir ce guide de 280 pages.

Pour moi, géobiologue helvète, passionnée de traditions anciennes, les réseaux telluriques sont des lignes de force de la terre, qui s'apparentent aux méridiens chinois du corps humain. La terre était considérée comme une entité vivante par les anciens peuples. Elle est parcourue de veines, de circuits d'énergie qui l'alimentent.-Joëlle Chautems

Edition Favre. 280 pages. 19,50 euros.

Beaucoup de sites ont été détruits, ou en partie, comme le cairn de Barnenez pour y récupérer les pierres, ou comme celui des alignements de la Madeleine en pays Bigouden pour y récupérer des terres agricoles et jusqu'à Carnac récemment pour pouvoir construire un magasin de bricolage. Des sites ont aussi été rasés lors du remembrement des années 60. Si au Moyen-âge, il y a eu une christianisation des pierres avec l'ajout de croix ou de sculptures, les auteurs précisent que les plus nombreuses destructions ont eu lieu au XXe siècle avec l'arrivée des pelleteuses et des bulldozers.

D'autres sites ont tout simplement été submergés car le niveau de la mer remonte depuis 12 000 ans, depuis la fin de la dernière glaciation et le réchauffement climatique. Certains sites, érigés au 5e millénaire av. J.C., se trouvent par 5m de fond dans le golfe du Morbihan. Le cromlec'h d'Er Lannig dans le golfe est à moitié submergé. D'autres ont simplement été détruits par la foudre comme Le Grand menhir brisé d'Er Grah.

Quand la Bretagne était le centre du monde Atlantique

Les auteurs notent les recherches de l'archéologue suédoise Bettina Schulz Paulsson qui a daté les plus anciens sites (4700 Av. J.C.) en Bretagne ( voir notre article ). C'est de là que s'est répandue cette civilisation du néolithique sur toute la façade atlantique et comme le montre l'archéologue britannique Barry Cunliffe, aussi vers l'Europe continentale en remontant les vallées fluviales. (voir son interview qui sera diffusée lors du colloque Celtique ! le 4 août au FIL).

Des lieux sacrés ?

J'aime bien la définition du sacré des autochtones Lakota : « Le sacré est ce que l'on peut détruire mais que l'on ne peut pas recréer ». La nature est sacrée. Un peuple est sacré. Une langue est sacrée. Le patrimoine est sacré. Les sites mégalithiques sont-ils sacrés ? Dans un sens oui, car ils font partie aujourd'hui de la nature qui nous entoure et font partie de notre patrimoine. Il sont intégrés dans le paysage breton et une fois réduits en gravier pour paver les routes, ils sont perdus pour toujours.

A part pour les allées couvertes, les cairns, et les tombes collectives, nous avons perdu les modes d'utilisation. Il n'y a plus de manuel. Pascal Lamour et Joëlle Chautems nous proposent donc de nouveaux rituels, adaptés pour chaque site. Ces exercices et ces méditations sont basés sur l'histoire et la topographie de chaque lieu. Ainsi, pour l'oppidum de Kastel Koz à Beuzec-Cap-Sizun ils offrent ces mots :

Au sommet de cet oppidum, face à l'océan, cheveux au vent je me tiens debout au coeur de mon clan. Ici autrefois se tenait un village, ici autrefois se tenaient des gens. [...] Ici face à la mer, je me souviens de ma lignée, de mes pères et de mes mères, qui, vie après vie m'ont offert la mienne. Ici face à l'océan j'honore et je remercie les anciens...

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
[ Voir tous les articles de de Philippe Argouarch]
Vos 2 commentaires
Naon-e-dad Le Jeudi 27 juillet 2023 12:28
Remarquer la présence de forces telluriques (cf tectonique des plaques, magnétisme, …) est tout-à-fait judicieux.
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Percevoir la Terre comme « vivante », les anciens l’ont fait, les modernes, malgré leurs connaissances et lorsqu’ils sont personnellement confrontés aux forces de la nature, peuvent être tentés de le faire. Tant il est des circonstances où l’on peut se sentir petit et même tout petit. Ne dit-on pas qu’un volcan « se réveille » (l’un de mes rêves, voir cela en vrai, et pas seulement en images) ? Convenons quand même qu’il s’agit de langage anthropomorphique. La vie, qui nous paraît si mystérieuse, même à l’ère des sciences et technologies les plus avancées, est l’apanage du règne végétal et du règne animal …Que je sache. Pas du minéral.
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Le paganisme a eu son temps. Et il n’y pas lieu de rougir de ses ancêtres pas si lointains (quelques millénaires seulement pour les mégalithes, un peu plus pour l’art pariétal), on peut même en être fier à en juger par leurs réalisations, belles et/ou énigmatiques, dont il nous appartient, en toute responsabilité, d’assurer la pérennité. On peut penser aussi que les Druides étaient ouverts à la quête existentielle, de laquelle nombre de nos contemporains se détournent, espérant peut-être et vainement s’étourdir dans la distraction.
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Si les Celtes de notre ère ont été intéressés par l’annonce chrétienne, ce n’est pas par hasard. Quiconque s’interroge ou s’inquiète de l’existence en général, comme de la sienne propre en particulier, devrait – pourrait ? la liberté est au fondement de toute quête - la considérer avec attention. Chez nos contemporains, combien s’évertuent à perdre du temps à regarder à côté, comme s’ils portaient en eux une peur confuse ? En cette matière, l’audace pourtant ne bride pas, elle conduit à vivre et à mieux vivre…
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On peut craindre la mort comme événement physique, quand l’on est face à elle (tout dépend des circonstances, car l’action fondée sur des compétences préalablement acquises, et c’est salvateur en situation de risque, peut l’emporter sur tout le reste), en revanche la mort reste à sa place (celle d’une étape obligée, un sas ouvrant vers un inconnu déjà dévoilé ou évoqué, mais qui reste à expérimenter) si l’on y réfléchit tranquillement et dans une perspective biblique…Ceux qui ont quelque expérience ne me contrediront pas.
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« Ni ho ped, Mari, Gwerc’hez c’hlan,
Pa vezimp war hon tremenvan,
Da c’houlenn ouzh Jezuz,
O pia,
Deomp ur marv eurus,
Ave Maria ! »
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« Anjelus (amzer ordinal) » / Angelus du temps ordinaire (troisième couplet). Peut-on mieux dire les choses ? Ha gwelloc’h eget-se e c’hellfer lâred an traoù ? Ne soñj ket din.
(1) 
Jean François Boutier Le Lundi 31 juillet 2023 10:03
Très intéressant et assez fouillé cela correspond à mes recherches depuis longtemps dans ce domaine et je suis entièrement d'accord avec la plupart des connaissances que vous avez publiées. Il y a des vrais savoirs ésotériques et en même temps scientifiques extrêmement anciens associés aux mégalithes et difficiles à accepter pour nous.
Il serait temps de ne plus en détruire du tout juste par paresse appât du gain et ignorance savamment entretenue.
Combien de gens avec peu ou beaucoup d'études affirment toujours péremptoirement que ces mégalithes ne sont que de grosses pierres comme Flaubert à Carnac,et ne sont que l'expression de peuplades préhistoriques incultes à peine au niveau des singes ? qui sont descendus de l'arbre selon la théorie de Darwin interprétée de façon traditionnelle dans les écoles laïques de la République Française !??
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