Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
- Présentation de livre -
Mary Lester : déjà deux millions d'exemplaires vendus
Il y a véritablement "un phénomène Mary Lester" ou "un phénomène Jean Failler", dont la plupart des médias ne semblent pas avoir encore pris toute la mesure. Sans grand tapage médiatique, mais surtout grâce au bouche à oreille, ce romancier quimpérois a vendu déjà deux millions d'exemplaires de ses livres depuis 1992 et il en vend désormais chaque année plus de 180.000 exemplaires par an
Bernard Le Nail pour ABP le 3/11/08 14:40

Il y a véritablement "un phénomène Mary Lester" ou "un phénomène Jean Failler", dont la plupart des médias ne semblent pas avoir encore pris toute la mesure. Sans grand tapage médiatique, mais surtout grâce au bouche à oreille, ce romancier quimpérois a vendu déjà deux millions d'exemplaires de ses livres depuis 1992 et il en vend désormais chaque année plus de 180.000 exemplaires par an. Le premier tirage de son dernier roman, paru il y a 15 jours, a été de 50.000 exemplaires. De tels chiffres, qu'atteignent seulement quelques dizaines d'auteurs dans l'hexagone, ont vraiment de quoi faire rêver tous ses collègues écrivains et aussi de très nombreux éditeurs. La mise en place de ce dernier roman - le 32e ! - a été impressionnante, en Bretagne et ailleurs, et chaque parution d'une nouvelle enquête de Mary Lester relance la vente des livres précédents.

Au grand regret de nombreux participants, Jean Failler n'était pas présent cette année au Festival du livre en Bretagne à Carhaix les 25 et 26 octobre et il ne sera pas non plus présent au Festival du livre en Bretagne de Guérande les 22 et 23 novembre. En revanche, il sera présent au Salon du livre de Riantec le 16 novembre prochain et il va surtout multiplier les rencontres avec ses lecteurs dans les librairies et maisons de la presse au cours des prochaines semaines.

C'est en 1992 que Jean Failler a fait irruption dans le paysage éditorial breton en faisant paraître au éditions Alain Bargain de Quimper deux romans historiques ayant respectivement pour cadres Concarneau et Douarnenez : "L'Ombre du Vétéran" et "La Fontenelle. Le Seigneur de l'île Tristan", et aussi un roman policier intitulé "Les Bruines de Lanester", se déroulant dans la région lorientaise et ayant pour héroïne une frêle jeune fille de 25 ans, Mary Lester, qui venait d'achever des études de droit et d'entrer comme stagiaire dans la police judiciaire. Cette entrée fut fracassante et, dès 1993, deux nouvelles enquêtes de la jeune inspectrice, "Les Diamants de l'archiduc" et "La mort au bord de l'étang", toutes deux situées dans la région de Quimper, allaient confirmer son talent pour résoudre les affaires criminelles les plus complexes. Désormais, Jean Failler allait faire découvrir à ses lecteurs la suite de la brillante carrière de la jeune policière à un rythme de deux romans par an.

À la suite d'un désaccord avec son premier éditeur (que cela n'a pas empêché de développer depuis une production considérable de romans policiers avec d'autres auteurs) et après neuf enquêtes de Mary Lester, Jean Failler a repris sa liberté en 1996 et a suscité la création d'une nouvelle maison à Quimper, les éditions du Palémon, chez laquelle sont parus tous ses livres suivants (et aussi reparus les neuf premiers titres). Cette maison d'édition a d'ailleurs accueilli les livres d'autres auteurs : Angèle Jacq, Colette Vlérick, Claude-Yves Roussel et d'autres encore. Le 10e titre, "Brume sous le grand pont", est ainsi paru en 1997 aux éditions du Palémon. Le 32e, "Sans verser de larmes", vient donc de paraître en octobre et des lecteurs de plus en plus nombreux vont maintenant attendre avec impatience le 33e titre de la série...

Le succès des romans de Jean Failler a attiré l'attention de responsables de la télévision sur les enquêtes de Mary Lester et le réalisateur Christian Lehérissey a porté à l'écran en 1998 le roman "Marée blanche" avec Sophie de La Rochefoucauld dans le rôle de Mary Lester. Ce téléfilm était en quelque sorte un prototype et il y a eu ensuite, à partir de 1999, sept autres épisodes de 50 minutes, plus ou moins inspirés d'autres romans de Jean Failler, dont "La Cité des Dogues", diffusés par France 3. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les lecteurs des romans n'y ont pas vraiment trouvé leur compte : Sophie de La Rochefoucaud est une actrice vigoureuse et sportive qui ne correspond pas vraiment à la jeune Mary Lester que son créateur a décrite plusieurs fois comme une frêle jeune fille ; les scénaristes parisiens qui ont été chargés de l'adaptation, n'ont pu s'empêcher d'introduire nombre de clichés tout à fait étrangers à l'univers créé par Jean Failler ; autant cet univers “colle” à la réalité bretonne d'aujourd'hui, autant la Bretagne présentée dans les téléfilms paraît fausse et parfois caricaturale...

Un des romans, "Les Diamants de l'archiduc", a été transposé en bande dessinée par Olivier Bron en 2007 et, là non plus, le résultat n'a pas été vraiment convaincant...

En revanche, quelques premières traductions en langues étrangères ont reçu un accueil prometteur : "La mort au bord de l'étang" est parue en italien en 2005 sous le titre "Morte allo stagno" et le roman "La Cité des dogues" a été publié en anglais : "Mayhem in Saint-Malo"...

Jean Failler lui-même n'est pas très tourné vers l'étranger, ses romans se déroulent en Bretagne, le plus souvent dans des lieux qui lui sont familiers, c'est à dire la région de Quimper et la côte sud de la Bretagne, entre Douarnenez et Saint-Nazaire, avec des pointes à Brest, dans le pays Pagan, dans la presqu'île de Crozon, les Montagnes Noires et les Monts d'Arrée. Il décrit des lieux qui existent, mais son héroïne va aussi parfois dans des lieux imaginaires comme Lanvollec ou Trébeurnou. Jean Failler qui dit avoir horreur des voyages, a fait l'effort d'emmener Mary Lester à Nantes, à Rennes, à Carhaix, à Saint-Quay-Portrieux et à Saint-Malo, mais, à chaque fois, il s'est astreint à aller passer plusieurs semaines dans ces villes pour bien s'imprégner de l'esprit des lieux. La surprise des lecteurs a donc été totale quand Jean Failler a expédié son héroïne en Australie dans son avant-dernier roman : "Te Souviens-Tu de Souliko'O" ; bien entendu, il n'avait jamais mis les pieds dans cette île-continent, et on ne peut que saluer la qualité de son information car on jurerait vraiment qu'il s'est rendu lui-même sur les lieux qu'il décrit...

Au fil des romans, son héroïne a pris du grade : simple officier de police stagiaire, elle est devenue lieutenant, puis capitaine. Son personnage a aussi pris de l'épaisseur : les lecteurs ont appris qu'elle avait perdu sa mère très jeune et qu'elle avait largement été élevée à Quimper par son grand-père, son père, Jean-Marie Le Ster, étant capitaine au long cours et le plus souvent au loin. Elle habite un petit appartement Venelle du Pain cuit avec son chat, Mizdu, dont s'occupe en son absence sa charmante voisine, Amandine Trépon, qui est une cuisinière hors pair et qui est toujours ravie de lui mitonner de bons petits plats en échange du récit de ses enquêtes. Mary Lester qui possède une Twingo, adore écouter de la musique, en particulier des chefs d'œuvre classiques. Vêtue souvent d'un duffle-coat, elle ne se distingue pas des jeunes gens de son âge et elle a d'ailleurs toute une bande de copains et de copines avec lesquels elle part parfois en vacances, par exemple à l'île de Batz. Son charme ne laisse pas insensibles ses collègues masculins et suscite la jalousie de certaines épouses, mais c'est une fille sérieuse. Elle va découvrir le grand amour de sa vie lors d'une enquête à Saint-Brieuc dans "Roulette russe pour Mary Lester" - Lilian est un jeune architecte qui s'est spécialisé dans la réalisation d'habitations perchées dans des arbres - mais on ne peut pas dire qu'il prenne beaucoup de place dans sa vie car il n'est plus beaucoup question de lui dans les romans suivants.

Le tableau que dresse Jean Failler du milieu de la police est plutôt sympathique, même si son héroïne y croise quelques brebis galeuses ; en revanche, il est souvent beaucoup moins tendre pour la gendarmerie et il est sans pitié pour les mœurs qui règnent dans la classe politique et dans la haute Administration, et il ne témoigne pas d'une grande considération pour les énarques...

À travers ses romans, Jean Failler n'entend pas spécialement délivrer un message politique et dénoncer vigoureusement certains aspects de notre société, comme le font certains romanciers contemporains, mais ses romans n'en expriment pas moins fortement des valeurs positives de courage, de justice, de vérité et de solidarité. Il ne se complaît pas dans la noirceur et l'horreur comme le font tant de romans, bien glauques, de notre temps. Ses romans peuvent être mis entre toutes les mains, y compris entre les mains de personnes affectées de graves souffrances physiques ou morales. C'est un regard d'humanité que porte l'auteur sur la société dans laquelle il fait vivre ses personnages, une société dont on sent combien elle est proche de la société réelle.

La carrière de Mary Lester ne semble pas devoir se terminer de sitôt...

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 2440 lectures.
Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
Voir tous les articles de de Bernard Le Nail
Vos 1 commentaires :
A. Le Guével Le Lundi 1 mars 2021 19:11
Mais qu'attendent les médias pour mettre J.Failler en haut de l'affiche.
Qu'il soit au cimetière? Grrr...
Toujours est-il que ses livres st passionnants et qu'il me tarde la future enquête de M.Lester.
Courage Mr Failler. À votre ordi.
Les fans de M.Lester st au taquet!
(0) 

Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font 8 multiplié par 3 ?

ABP

Publier

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons