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- Communiqué de presse -
Malignes Malouines et Adios, Tierra de Fuego
Entrés dans l'Atlantique Sud depuis vendredi 15 h (heure française), Franck Cammas et ses hommes ont retrouvé des conditions plus maniables avec une brise d'ouest d'une quinzaine de noeuds et une mer nettement apaisée.
Par Vincent Borde pour Franck Cammas - Groupama le 31/03/12 16:38

Communiqué de presse du 31 mars 2012 à 15 h 20

Malignes Malouines

Entré dans l'Atlantique Sud depuis vendredi 15 h (heure française), Groupama 4 a retrouvé des conditions plus maniables avec une brise d'ouest d'une quinzaine de noeuds et une mer nettement apaisée. Pour autant, la remontée vers le Brésil (encore 1.650 milles !) ne s'annonce pas très facile tactiquement car le vent sera variable et Puma n'est pas loin...

C'en est fini du stress permanent, du froid intense, du vent fort, de la mer démontée et des vagues vicieuses, de la pluie, de la grêle, de la neige ! En débordant la pointe extrême de l'Amérique du Sud vendredi en début d'après-midi, Franck Cammas et ses hommes peuvent commencer à souffler un peu, à récupérer des forces, à se concentrer sur la longue remontée vers le tropique du Capricorne qui ne sera pas une ligne droite... Toujours dans les Cinquantièmes Hurlants (53° S), Groupama 4doit d'abord parer les Falkland (ex-Malouines) qu'il va laisser sur son tribord. Car pour l'instant, la « voie intérieure » passant entre le continent et l'archipel est plus favorable puisqu'un minimum barométrique se décale au Nord des îles sous gouvernement britannique.

Adios, Tierra de Fuego

La pression américaine s'est un peu calmée après le passage du cap Horn : alors que le voilier français a préféré déborder par l'Est, l'île des États, Puma a choisi de couper par le détroit de Le Maire et raser la Terre de Feu. Or le vent était moins soutenu près des reliefs patagons sans compter le courant de marée qui n'est pas négligeable dans ces parages désolés. Dans l'opération, l'écart qui n'était que de douze milles est revenu à plus de cinquante milles pour repasser à 37 milles ce samedi midi. Il a en effet fallu jouer avec une belle molle en début de nuit, un ralentissement qui a permis à Groupama 4 de se recaler devant la trajectoire des Américains.

En passant dans l'Ouest des Malouines, Franck Cammas et son équipage vont bénéficier d'ici la fin de journée d'un renforcement de la brise qui va monter à plus de vingt noeuds en s'orientant à l'Ouest. En fait, un autre minimum barométrique va se former au large de la péninsule de Valdès (là où se concentrent les baleines pendant l'hiver austral) et c'est donc dans un couloir entre ces deux systèmes météorologiques qu'un chemin s'ouvre dès dimanche. Comme le minimum barométrique argentin se transforme en dépression en se déplaçant vers l'Est, les deux leaders vont pouvoir profiter d'un bon flux portant de sud-ouest de vingt-cinq noeuds en début de semaine. La problématique est de savoir doser l'écartement de la route par rapport au continent sud-américain car au large du Rio de la Plata (Uruguay), un gros anticyclone s'installe : il va donc très certainement falloir louvoyer sur les 700 derniers milles avant Itajaï.

La gamberge espagnole

Puma reste donc un concurrent très présent car le voilier américain, comme Groupama 4, est passé au travers de la tempête Pacifique sans encombres notables. Ken Read et ses hommes savent qu'une victoire au Brésil leur permettrait d'inquiéter très fortement les Néo-Zélandais au classement général pour une place sur le podium. Et pour Franck Cammas et son équipage, être vainqueur à Itajaï après le succès à Auckland, mettrait les Espagnols à seulement cinq points... Le duel n'a donc pas fini de commencer !

Les Ibères, qui ont nettement molli ces derniers jours suite à une avarie structurelle sur l'étrave de Telefonica, ont finalement décidé de faire un pit-stop juste après le cap Horn, dans la baie de Martial vers 6 h 30 ce samedi avec 190 milles de retard sur le leader français. Iker Martinez et son équipage étaient rejoints par un bateau avec une équipe technique à son bord, pour les aider à réparer : les Espagnols doivent au minimum rester 12 heures, course suspendue. Le choix de ne pas faire le détour vers Ushuaia leur permet de gagner du temps (100 milles de moins à parcourir) mais le voilier hispanique va tout de même perdre au minimum 150 milles supplémentaire dans cet arrêt. Ils repartiront avec certes des conditions favorables, mais pas suffisamment pour espérer dans les jours qui viennent, un retour inquiétant sur les deux leaders.

La situation est plus embarrassante pour Camper qui a encore 1.000 milles à parcourir pour atteindre Puerto Montt (Chili) et qui doit réparer sur place, puis repartir pour plus de 2.500 milles via le cap Horn ! Le timing sera serré pour que les Néo-Zélandais soient parfaitement opérationnels lors de la régate « in-port » à Itajaï le 21 avril... Quant à Abu Dhabi, il cumule les problèmes structurels puisque Ian Walker et ses hommes ont dû effectuer une réparation de leur coque délaminée par l'extérieur avec trente noeuds de vent en plein milieu du Pacifique ! Superbe réalisation qui ne permet pas pour autant au voilier émirati, à 1.200 milles du cap Horn, d'exploiter tout le potentiel du bateau. Mais arriver quatrième au Brésil dans ces conditions de navigation, serait déjà un exploit...

Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la cinquième étape Auckland - Itajaï à 13 h UTC (15 h heure française) le 31 mars 2012

1. Groupama 4 à 1.648,9 milles de l'arrivée ;

2. Puma- à 29,4 milles du premier ;

4. Camper - à 1.411 milles du premier (se dirige vers le Chili pour réparer) ;

4. Abu Dhabi - à 1.737,4 milles du premier ;

Sanya - DNF (abandon dans l'étape 5) ;

Telefonica - a suspendu sa course pour quelques heures afin de réparer.

Voir aussi :
Relation presse du maxi trimaran Groupama 3 de Franck Cammas et de son équipe.
[ Voir tous les articles de Franck Cammas - Groupama]
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