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L'on connaît déjà quelques grands noms panthéonisés associés à la Bretagne, soit par leurs origines ou par les affinités électives qu'ils pouvaient entretenir avec la région. Au nombre de ceux-ci figurent le Malouin et Lieutenant de Vaisseau Antoine Jean-Marie Thevenard (entré au Panthéon en 1815), le militaire Finistérien et Celtisant Théophile Malo de la Tour d'Auvergne-Corret (né près de Carhaix en 1743 et inhumé au Panthéon en 1889), mais aussi Germaine Tillon, figure de la Résistance (elle possédait une maison à Plouhinec et a effectué de nombreux séjours en Morbihan entre 1997 et 2004). Panthéonisé en Mai 2015, en même temps que Germaine Tillon, Jean Zay, Ministre de l’Éducation Nationale du Front Populaire s'est rendu en Bretagne, dans les Côtes du Nord (à l'époque) ainsi que l'indique Thomas Perrono dans son article intitulé « de l'Arcouest au Panthéon ». L'auteur nous révèle que le ministre, «originaire du Loiret connaissait bien la région. En effet il a passé son été 36 à la pointe de l'Arcouest, face à l'île de Bréhat ».
Mais curieusement, c'est le spectacle vivant, inspiré par un Breton qui a « fait son entrée » au Panthéon fin 2015.
Effectivement Edouard Bueno, Chargé d'action éducative au Panthéon, a proposé pour Noël dernier une animation de grande qualité, afin d'enchanter mais aussi émouvoir tant les enfants que les parents, dans le respect du lieu.
Pour offrir un spectacle plein de poésie sur les grandes inventions dans ce célèbre monument dédié aux « Grands Hommes », Edouard Bueno a la brillante idée de solliciter la Compagnie Grand Théâtre qui accepte la commande d'écrire une œuvre originale spécialement conçue pour cette animation. Le titre en dit long : «Venez voir tournez la terre!» et reprend l’invitation lancée en 1851 par Jean Bernard Léon Foucault au moment de l'installation de son célèbre pendule dans la nef du Panthéon.
Étienne Luneau co-directeur de la compagnie théâtrale, metteur en scène et comédien s’attelle à la tache. Cet homme protée s'inspire largement de l'auteur breton Jules Verne en rédigeant sa pièce : « Lors de l'écriture du spectacle, je lisais 'Les Indes Noires 'de Jules Verne. Cela a sans doute donné un certain ton au spectacle : la vulgarisation scientifique est un exercice difficile et pour n'être ni trop pompeux, ni trop ennuyeux, il faut la mêler à une bonne histoire. Le côté feuilletonesque des romans de Jules Verne tient toujours en haleine », explique-t-il.
La pièce met en scène un duo d'acteurs, réminiscence du tandem bien connu constitué par Philéas Fogg et Passepartout dans « Le tour du monde en 80 jours », publié en 1872.
Étienne Luneau met ainsi en scène et incarne Jules Ernest François Marie de Régnaud, gentleman en redingote noire, un tantinet dandy, affublé de son inénarrable valet, Célestin, campé par le musicien et acteur Joseph Robinne.
A l'instar des œuvres du grand auteur Nantais, la création de la Compagnie du Grand Théâtre mêle récit de voyage – un élément traditionnel et constitutif des productions de Jules Verne- et données scientifiques.
Avec un parti pris scientifique mais délicieusement émaillé d'humour et de fantaisie, la pièce se donne pour mission de vulgariser les connaissances scientifiques d'une façon distrayante et abordable.
En choisissant d'imaginer un voyage qui se déroule non seulement à travers le temps mais aussi à travers l'espace, depuis Galilée jusqu'à Foucault, Étienne Luneau se donne aussi le moyen d'instruire les jeunes spectateurs dans des domaines aussi différents que l'astronomie, l’histoire mais aussi la géographie.
Cet aspect didactique qui transparaît dans son travail n'est pas nouveau au créateur.
En effet, la compagnie d’Étienne a pour vocation de jouer dans des établissements scolaires.
A ce titre il s'est rendu en Ille-et-Vilaine à plusieurs reprises et prépare un nouveau déplacement en Bretagne : « Nous avons joué deux de nos spectacles en Bretagne : Candide au Lycée Saint-Étienne de Cesson-Sévigné en novembre 2013, et à l'ASC Saint-Jo de Fougères en avril 2014 ; l'Odyssée ou la folle conférence du Professeur Larimbart au Collège de l'Assomption à Rennes en février 2014, mars 2015 et prochainement, le 27 avril 2016 » précise Étienne.
Étienne est aussi rompu aux coopérations bretonnes. Il les pratique depuis plusieurs années, ayant d'ailleurs travaillé avec Mélodie Veillard, voix off, musicienne et auteur au sein de la compagnie rennaise du Lysandore. Etienne collabore aussi avec le comédien Tristan le Goff de la Compagnie Grand Théâtre, qui puise ses racines familiales à Rennes.
Ainsi la commande passée, qui a joyeusement combiné féerie et histoire sous la coupole du Panthéon, constitue-t-elle un agréable clin d'oeil breton.
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