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- Chronique -
Lettre ouverte de Jean-Baptiste Nicolas
Lettre ouverte de Jean-Baptiste Nicolas A M. Ayrault, Premier ministre Plomelin/Ploveilh.- suite du journal de campagne de J.C.Perazzi Bien que n'ayant aucun titre particulier pour prendre une telle décision, je me permets, M.
Jean-Charles Perazzi Par JCP le 30/06/12 19:29

Lettre ouverte de Jean-Baptiste Nicolas

A M. Ayrault, Premier ministre

Plomelin/Ploveilh.- suite du journal de campagne de J.C.Perazzi

Bien que n'ayant aucun titre particulier pour prendre une telle décision, je me permets, M. le Premier ministre, de vous adresser ce courrier public. Je dirai que c'est mon âge anormalement élevé (un journaliste m'a demandé s'il était vrai que j'avais voyagé avec Paul Deschanel !) et, du même coup, une certaine expérience de la vie qui m'autorisent à le faire. De plus une récente mesure prise par votre gouvernement m'a fait l'autre jour tomber le cul par terre (ce qui est déconseillé pour la raison évoquée dans la précédente phrase).

Je veux parler de la hausse du smic récemment décidée.

Vous avez dit « augmentation » ?

Vingt euros par mois : fallait oser ! Les nombreux employeurs successifs que j'ai connus dès l'âge de quatorze ans acceptaient, souvent à contrecœur, de m'augmenter. Je n'ai pas le souvenir que l'une de leurs augmentations ait atteint un niveau aussi bas, pour ne pas dire ridicule.

J'ose croire que certains de vos ministres qui ont des origines modestes, comme vous, partageront mon avis.

Je suis sûr que des « socialistes partageurs », comme on disait autrefois, ont une idée de la justice sociale, de l'équité -on parle beaucoup par les temps qui courent, des « valeurs » à garder ou retrouver- qui doit les inciter à construire demain un univers un peu moins impitoyable..

Il n'existe pas de recettes toutes faites pour cela. C'est l'évidence. Et puis, le temps sont durs (pour certains quand même plus que pour d'autres), les caisses de l'Etat vides, etc. On connaît le refrain qu'entonnait vos prédécesseurs et que vous allez reprendre, sans y mettre forcément des bémols.

Permettez-moi d'attirer leur attention, la vôtre aussi, sur un point que j'estimes d'une importance capitale. Et tant pis si vous prenez cela pour un lapalissade : il faut soigner les maux de toutes natures, physique ou moraux ; il est beaucoup plus important de les prévenir.

C'est, à mon humble avis, M. le Premier ministre l'une des tâches essentielles auxquelles doivent s'atteler les membres de votre gouvernement. Il peut y parvenir en s'appuyant sur l'expérience de toutes les forces de ce pays décidées à bâtir un monde moins violent que celui

évoqué plus haut.

Je précise au passage que la pire des solutions, pour atteindre un tel objectif, serait de suivre les avis ou conseils de l'armada de fonctionnaires hauts placés qui occupent les bureaux ministériels, le vôtre aussi, et d'autres postes importants. Les mêmes ou presque qui travaillaient au service de vos prédécesseurs ! Souvent déconnectés de la réalité du terrain, malgré un Q.I. plus élevé que la normale et le passage dans des écoles prestigieuses de l'Etat, ils ignorent à peu près tout des réalités du terrain. Où, pourtant, se mettent en place des expériences remarquables, des actions concrètes allant dans le sens du développement, de la croissance bien comprise (pas celle qui nous envoie un peu plus dans le mur), des économies d'énergie, de la solidarité, de l'environnement préservé et tout le reste.

Proposition

N'hésitez donc pas, M. le Premier ministre, à me solliciter pour vous dire où, vous-même ou vos ministres peuvent ainsi aller demain chez nous, de Brest à Nantes et de Saint-Malo à Penmarc'h, en passant par le centre du pays, pour découvrir de telles expériences qui existent aussi bien sûr dans le reste de l'hexagone. Au ras des pâquerettes, certes, mais tellement importantes pour demain !

Marylise Le Branchu et Jean-Yves Le Drian, deux de vos ministres bretons, découvriront ainsi chez eux qu'une décentralisation véritable est possible. Une décentralisation allant bien au-delà de celle voulue par Fanch Mitt et son équipe dans les années quatre-vingts. Et qui, si vous avez bonne mémoire, a d'abord été voulue par les Bretons.

Avec, M. le Premier ministre, mon salut républicain et breton.

Jean-Baptiste Nicolas

(P.C.C . Jean-Charles Perazzi)

P.S. Je profite de ce courrier pour vous dire que nous comptons bien sûr sur vous pour que le projet d'aéroport de N.D des Landes, projet que vous défendez, ne soit plus demain qu'un mauvais cauchemar. Je peux vous dire pourquoi à l'occasion. Par ailleurs mes vieux os font que les manifs deviennent parfois pour moi une épreuve. Alors si celle de ce jour pouvait être la dernière (devant la préfecture, pour le retour de votre belle ville et de son département en Bretagne), merci. Quand on sait les circonstances dans lesquelles la séparation s'est produite en 1941, vous conviendrez qu'une réparation historique s'impose. Et que la solution d'une Bretagne noyé dans un grand Ouest n'aurait aucun sens.

Vos 2 commentaires :
Yannig BARON Le Samedi 30 juin 2012 20:41
Bravo pour cette jolie missive pleine de bon sens de terrain, celui qu'on trouve si peu dans la politique hors sol parisienne. Il est possible de prévoir rapidement des lendemains qui déchantent.
Yannig BARON
(0) 

Michel Prigent Le Mardi 3 juillet 2012 06:51
Ne vous inquiétez pas J-B. Nicolas, Mr Ayrault nous a promis des réformes structurelles.
Mon sentiment est qu'elles ne seront pas prises de son plein gré, car gauche comme droite s'accomodent très bien du statu-quo institutionnel de la Vè République.
Elles sont rendues incontournables par les contraintes de notre endettement que nos créanciers et Mme Merkel, (la caution morale et financière de l'Europe) ne manqueront pas de nous rappeler.
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