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Les régionales 2010 en ligne de mire
Déjà quatre ans de gestion à gauche pour la région Bretagne. De l'élection de 2004 jusqu'à ce jour, difficile de mesurer le chemin parcouru avec d'un côté, Jean-Yves Le Drian qui soigne son image à coups d'événements médiatiques et, de l'autre, une opposition en quête de leader. Qui croisera le fer en 2010 avec l'actuel président du Conseil régional de Bretagne à qui il reste peu de temps pour donner de l'épaisseur à son bilan ?
Ronan Le Flécher Par Ronan Le Flecher le 28/03/08 18:49

Déjà quatre ans de gestion socialiste pour la région Bretagne. Depuis l'élection de mars 2004 jusqu'à ce jour, difficile de mesurer le chemin parcouru, avevc, d'un côté, Jean-Yves Le Drian qui - son dossier prioritaire du TGV sous le bras - soigne son image à coups d'événements médiatiques et, de l'autre côté, une opposition en quête de visibilité et d'un leader. Qui croisera le fer en 2010 avec l'actuel président du Conseil régional de Bretagne à qui il reste peu de temps pour donner de l'épaisseur à son bilan ?

« Nous te ferons Bretagne », avait annoncé Jean-Yves Le Drian lors de son élection du printemps 2004, paraphrasant Xavier Grall. L'arrivée de l'équipe « Bretagne à gauche, Bretagne pour tous » laissait espérer une gouvernance courageuse et ambitieuse, capable de s'attaquer aux problèmes bretons. L'heure du bilan n'est pas encore venue. Néanmoins, les politiques lancées les premières années du mandat de l'équipe Le Drian devraient maintenant donner leurs premiers fruits. L'indifférence de l'opinion publique à l'égard de l'action de la région conjuguée aux images de ferveur populaire de la Breizh Touch et du prochain départ du Tour de France de Brest étouffent les critiques entendues ici et là à l'assemblée bretonne. Quid de l'opposition ? L'UMP se cherche un leader en Bretagne qui se lancera à l'assaut de la forteresse Jean-Yves Le Drian aux régionales de 2010. Même si l'hypothèse d'un parachutage est dans l'air, depuis plusieurs mois, circulent les noms de François Goulard et de Bernadette Malgorn. Réélu maire de Vannes, le trublion de la droite a grimpé d'une marche sur l'échelle de la notoriété, à la faveur de ses postes ministériels et de son opposition frontale à Nicolas Sarkozy. Début avril, au cours de la prochaine rencontre de l'Association bretonne, François Goulard pourrait exposer sa vision pour la Bretagne, son ambition pour les Bretons et dévoiler ses intentions pour le scrutin de 2010. Quant à elle, Bernadette Malgorn, ancien Préfet de la Région Bretagne, se hasardera-t-elle à quitter la haute administration pour se lancer dans une bataille qui s'annonce difficile face au sortant Le Drian largement élu en 2004 avec 59 % des voix ? Rien n'est moins sûr, d'autant que le bruit circule qu'elle pourrait d'ici là prendre la tête de la DGSE.

Le pouvoir, ça se prend ?

L'opposition UMP au Conseil régional butte sur la démarche consensuelle du Président Le Drian et cherche à exister. Surtout par la voix de Dominique de Legge ou de Loïck Le Brun qui attaque : « Si nous avions été aux affaires, nous aurions moins embauché, organisé moins de colloques, eu une politique de communication moins dispendieuse. Nous aurions augmenté la fiscalité, mais pas dans ces proportions. » Lors de son exposé en février, le Rapporteur du budget Pierrick Massiot fustigeait les gesticulations d'une opposition « figée dans sa posture depuis 2005. » La partition habituelle exécutée par l'UMP dans l'hémicycle régional contraste avec les positions davantage réalistes et constructives de l'UDF-MoDem. « D'une collectivité de mission, on est passé à une collectivité de gestion, constate le conseiller régional MoDem Bernard Marbeuf. Vous êtes en rythme de croisière sur des politiques initiées en début de mandat. » Las ! Jean-Yves Le Drian trace sa route et déroule son programme avec ses alliés Radicaux de gauche, Verts et UDB. Conseillère régionale du parti autonomiste, Naïg Le Gars se félicite de « l'exemple d'une majorité de gauche plurielle et homogène depuis quatre ans dans (une) Bretagne, laboratoire, terre de résistance face à un État de plus en plus libérateur et centraliste. » « Le pouvoir, ça se prend », avait promis Jean-Yves Le Drian en 2003 lors d'un colloque de Paris Breton. Nous sommes encore loin du compte, lorsque l'on voit par l'exemple les difficultés de l'État à accorder à l'institution régionale de nouvelles compétences confiées sur l'eau ou sur la gestion des fonds européens ou à accepter la création de l'établissement public foncier régional que réclame à cor et à cris Jean-Yves Le Drian. Et Dominique de Legge d'ironiser sur l'appel du pied de Nicolas Sarkozy à Jean-Yves Le Drian : « Quel dommage que vous ne soyez pas entré au gouvernement pour défendre ce dossier ! ».

L'heure du bilan approche

« Nous voulons éviter que les rivages bretons se transforment en Breizh Riviera », s'élève le Président du Conseil régional de Bretagne. L'attractivité de la Région administrative qui se traduit chaque année par un accroissement de sa population de 25 000 habitants est génératrice d'effets secondaires pernicieux. Ce dynamisme démographique ne doit pas faire oublier que le modèle breton doute de lui-même. À l'horizon incertain pour le secteur de la pêche, ajoutez la crise de la filière porcine qui succède à celle de la filière avicole, les difficultés du secteur électronique à Lannion et les gros nuages gris qui s'amoncellent sur l'avenir de l'industrie automobile dans le bassin rennais. Le grand bond en avant breton viendra-t-il des pôles de compétitivité ? Permettez-nous d'en douter. L'action du Conseil régional de Bretagne en matière économique souffre de lisibilité. Ce sera sans doute l'un des points faible du bilan Le Drian. L'opposition UMP se déchaîne sur l'extension du périmètre de l'agence économique mise en place par la majorité de gauche : « Hors de l'agence, point de salut. C'est une économie administrée que vous êtes en train de mettre en place. » Jean-Yves Le Drian doit répondre aux aspirations parfois antagonistes des composantes de sa majorité. « De l'audace pour la politique linguistique et pour les outils de la charte culturelle », réclame l'UDB. L'avenir de l'Institut Culturel de Bretagne se décidera ainsi à l'automne, prévoit Sylvie Robert, vice-Présidente du Conseil régional en charge de la culture. Une évolution que d'aucuns considèrent comme une tentative de mettre au pas le milieu culturel breton. Sur le point de la réunification de notre territoire armoricain, la situation n'a guère évolué depuis l'élection de Jean-Yves Le Drian. Restaurer l'unité de la Bretagne toujours scindée en deux reste encore un doux rêve. La dernière partie du mandat de l'exécutif régional ne sera pas de trop pour faire avancer cette question et les grands chantiers décisifs pour l'avenir de la Bretagne.

Ronan Le Flécher

Article paru dans le magazine armor d'avril 2008

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Ronan LE FLÉCHER est consultant en stratégie de communication et d'influence, fondateur des Dîners Celtiques, blogueur sur Twitter et Blog Breizh.
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